Clerc: "Avec l'envie de s’éclater"

Par Rugbyrama
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Auteur de deux essais, Vincent Clerc explique que la France a abordé le match face à l’Irlande d’une manière différente de l’Argentine malgré l’enjeu. Aussi bien dans l'attitude que dans le jeu où les Bleus ont, selon lui, mis constamment la pression sur

Le XV de France a mieux paru maîtriser son sujet cette fois...

Vincent Clerc : On ne s'est pas laissé bercer par ce qu'on nous avait présenté, à savoir qu'on avait battu les Irlandais à plusieurs reprises ces dernières années. Il ne fallait pas tomber dans l'excès de confiance. La pression était de nouveau au rendez-vous mais on l'a gérée de manière différente. On a montré beaucoup d'envie sur le terrain même si on a commis quelques maladresses en début de rencontre. On a su vite se reprendre grâce à nos avants qui ont fait un match énorme. Il faut leur tirer un grand coup de chapeau. On a gêné les Irlandais dans la conquête et ils n'ont pas pu installer leur jeu.

Avez-vous senti, malgré tout, que le match démarrait bien ?

V.C : Oui et non. Avec le combat que l'on a livré, on ne risquait pas grand-chose malgré ces quelques maladresses. Mais à ce moment-là, on ne s'est pas retranché derrière un jeu stéréotypé. En plus, Clément (Poitrenaud) a été serein sur les ballons hauts. On les a mis sous pression ce qui nous a permis de nous ressaisir après deux, trois erreurs au pied. On a dominé la première période en les mettant souvent à la faute. Arriver à la mi-temps avec douze points sur pénalité, ça montrait bien qu'ils étaient sous pression.

C'était tout de même crispant...

V.C : Oui, c'était tendu mais on a vécu ce match différemment de l'Argentine. On avait envie de jouer, de s'éclater, de les bousculer. Contre les Pumas, on était arrivés à reculons parce que le contexte n'était pas le même, il y avait encore plus de pression car c'était le match d'ouverture. Là, on avait le couteau sous la gorge et on savait que pour se qualifier il fallait s'imposer. C'est la détermination qui nous a permis de gagner. Il faut désormais monter encore en puissance.

Qu'est ce qui a changé depuis l'Argentine ?

V.C : Je crois que l'on a confiance en nous malgré tout. On savait que l'on valait mieux que ce match. On sait où on veut aller depuis deux mois et on ne voulait pas tout "bazarder" sur deux rencontres manquées. On se sentait fort. On avait envie d'en découdre. On ne pouvait pas se faire éliminer de cette Coupe du monde maintenant pour nous et pour tous ceux qui ont cru en nous. L'émotion nous a cette fois tiré vers le haut et la pression ne nous a pas étouffés.

Comment jugez-vous votre performance personnelle ?

V.C : J'étais dans le bon wagon. Je profite de deux ballons distillés par Fred (Michalak) et "Jean-Ba" (Elissalde) pour aller à l'essai. Sur le premier, on avait repéré à la mi-temps la petite faiblesse irlandaise avec Fred. On a vu que l'ailier venait directement sur la ligne. Le deuxième, c'est une inspiration de "Jean-Ba". Après, on a bien occupé le terrain, on a joué juste même si on aurait pu en faire plus. On a fait quelques erreurs, mais on n'a pas été frileux.

Cinq essais à votre actif désormais. Plus on avance dans cette Coupe du monde, plus vous paraissez indéboulonnable au poste d'ailier...

V.C : J'essaie simplement d'être performant quand on fait appel à moi. Même après ces deux matchs, il ne faut pas hésiter à se remettre en question. Ça me fait plaisir que l'on m'accorde cette confiance, c'est donc normal que je la rende. Meilleur marqueur de la Coupe du monde ? C'est sympa mais anecdotique (à égalité avec le Gallois Shane Williams avec 5 réalisations, ndlr). Je serai content si je le suis toujours et qu'on est champions du monde.

Pensez-vous que les Irlandais peuvent battre les Argentins ?

V.C : On les sent en difficulté même s'ils n'ont pas montré le même visage que face à la Géorgie et la Namibie. Ils ne sont pas éliminés donc ils vont être motivés. J'espère qu'ils vont gagner évidemment. Maintenant, on est dans l'attente, ça ne dépend plus de nous. On est sur un chemin plus tortueux que si on avait battu l'Argentine. S'il faut jouer un quart de finale à Cardiff, on ira pour gagner. Si c'est à Paris, tant mieux. On ne calcule pas. Il faut d'abord battre la Géorgie avec le bonus.

Vous allez rentrer chez vous deux jours. Ça va faire du bien...

V.C : Oui, parce que les dernières semaines ont été particulières. C'est toujours plus difficile à gérer quand on ne démarre pas bien. On vit avec une pression constante. Je vais me reposer, voir ma copine, les copains de Toulouse,... C'est important de revenir frais dans la tête et dans le corps. Mais surtout, de revenir encore plus motivé.

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