Laporte : "On ne voulait pas mourir"

Par Rugbyrama
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L'entraîneur du XV de France, Bernard Laporte savoure la victoire de ses troupes contre les All Blacks mais reste conscient que les Bleus sont loin d'être champions du monde…

Votre première réaction après ce match ?

Bernard LAPORTE : Je suis très content bien sûr. Je tiens à féliciter les joueurs, qui ont su rivaliser avec la meilleure équipe du monde. On ne voulait pas jouer ce quart de finale à Cardiff mais nous avons dû le faire à cause du premier match perdu contre l'Argentine. Depuis ce match, les joueurs ont fait preuve de beaucoup d'envie, de précision, ils n'avaient pas envie de mourir. Maintenant, on ne va pas s'éterniser là-dessus. Ce qui nous intéresse, c'est la demi-finale contre l'Angleterre. Nous allons savourer ce soir et dès demain, nous reconcentrer sur notre prochaine rencontre.

Selon les statistiques, vous avez plaqué cinq fois plus que les All Blacks mais concédé seulement deux pénalités. Le match se joue-t-il là ?

B.L. : C'est sûr qu'ils ont plus eu le ballons que nous et que notre défense a été très performante. Notre discipline aussi. Nous sommes restés rigoureux malgré la fatigue. Ces deux secteurs nous ont fait gagner. L'efficacité offensive aussi, puisque nous avons marqué deux essais et que nous aurions pu en marquer un troisième. Ces éléments réunis, on pouvait espérer exister. C'est ce qui s'est passé.

Graham Henry a affirmé que les Français ont été plus malins sur ce match. Etes-vous d'accord ?

B.L. : Oui. Le premier constat que nous faisons lors de nos matchs contre eux, c'est que nous nous punissons nous-mêmes. C'est pour ça que nous avions mis en place cette stratégie d'occupation du terrain. La seule leçon que nous avons tiré de nos précédentes défaites contre les All Blacks, c'est qu'il fallait être disciplinés et occuper le terrain pour ne pas s'exposer et repartir chez eux. Nous l'avons fait.

Est-ce le match le plus accompli depuis le début du Mondial, en termes de jeu et de discipline ?

B.L. : Oui. Nous n'avons pas dérogé à ce que nous avions décidé de mettre en place. Nous avons subi en fin de match mais dans l'ensemble, nous avons eu des jeux au pied assez conséquents. Nous avons à peu près réussi à jouer comme nous le voulions. Ensuite, dans l'affrontement, sur les mêléss, dans les rucks, nous avons été présents. Cela nous a aussi aidé à gagner le match.

La première mi-temps a été difficile tout de même...Comment avez-vous réagi ?

B.L. : C'est un sport d'affrontement. Pendant la première mi-temps, nous avons eu un flottement de dix-quinze minutes et ce rapport de force inhérent au rugby, c'est eux qui l'avaient. Ils ont d'ailleurs marqué leur premier essai là-dessus. Mais mis à part ça, nous avons bien occupé le terrain. Nous avons manqué deux pénalités d'ailleurs ! Nous aurions fini à 13-9 à la mi-temps sans ça. Alors à la mi-temps, nous avons dit aux joueurs d'être plus ambitieux, de continuer à occuper le terrain. Ils ont été patients, sont revenus à 13-6 puis 13-13. Le rapport de force s'est équilibré, c'est ce qui nous a permis de prendre des espaces et de marquer deux essais.

Quand on bat les meilleurs du monde, on se dit forcément qu'on peut aller au bout...

B.L. : Attention, un match est un match. On ne bat pas l'Australie si on n'est pas une grande équipe. L'Angleterre a toujours été une grande équipe, nous le savons. La preuve, les Wasps sont champions du monde. Alors nous avons peut-être battu la meilleure équipe du monde, mais nous savons que la demi-finale ne sera pas facile.

Vous serez beaucoup plus attendus sur ce match. Cette pression ne sera-t-elle pas dure à gérer ?

B.L. : Ce que nous voulons, c'est être champions du monde et si on veut l'être, il faut battre les Anglais. C'est tout. Ce soir on ne n'était pas favori et on a gagné. Il fallait mettre du coeur à l'ouvrage. On ne s'occupe pas de savoir si on est favori ou pas. Cette demie, comme ce quart, sera du 50-50.

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