N’Tamack: "Sur le même credo"

Anciens coéquipiers, entraîneurs des -21 ans etc., vous devez vous satisfaire de retrouver Marc Lièvremont?

EMILE NTMACK: Pour cette mission, le choix des hommes est important, et la première chose que j'ai demandée, c'est "Avec qui ?". J'ai une façon bien à moi de voir les choses, et ça ne peut pas se partager avec n'importe qui. Avec Marc, il a suffi qu'on se parle cinq minutes, qu'on définisse deux ou trois choses au préalable, pour comprendre que nous étions sur le même credo.

Comment ressentez-vous cette nouvelle charge ?

E.N: Je crois que ça nous rappelle un peu nos premières capes, à Marc et à moi. C'est avant tout un honneur. Ce n'était ni une ambition, ni même un rêve ; il se trouve qu'on a fait des choses avec des équipes de catégories inférieures, on nous demande à présent de faire la même chose au plus haut niveau.

Justement, qu'est-ce qui, chez les -21 ans, est susceptible d'être transposable en équipe de France?

E.N: Tout bien entendu. C'est surtout un état d'esprit qu'il faut insuffler. On ne va rien révolutionner, mais les joueurs doivent aussi savoir que les choses seront différentes. Nous avons des convictions, nous aimons oser, nous revendiquons une identité. Cela veut dire qu'on va s'appuyer sur les joueurs, on va leur redonner le pouvoir sur le terrain, qu'ils n'aient pas de retenue. Après, on gagnera, on perdra, nous verrons bien.

Qu'elle était selon vous la plus belle ligne de trois-quarts de la coupe du monde ?

E.N: Les Blacks sont forcément une référence pour leur capacité à entreprendre. Mais il faut aussi saluer l'efficacité : les champions du monde ont des arrières pertinents, dans un style très différent. Les Toulousains ? Je ne les ai pas vraiment reconnus. Mais il faut bien aussi que les joueurs adhèrent au projet proposé, c'est le plus important, et je suppose que c'était aussi le cas.

Les joueurs qui n'ont pas adhéré au système de jeu de Bernard Laporte sont remis en selle ?

E.N: Il n'y a pas que je sache de joueurs ayant dit qu'ils ne souhaitaient plus jouer pour l'équipe de France (il est coupé par Bernard Lapasset : "Si, il y en a deux : Fabien Pelous et Christophe Dominici"). Bon, vous avez votre réponse: tout le monde est sélectionnable, sauf Fabien Pelous et Christophe Dominici.

Peut-on s'attendre, par symbole, à voir des joueurs champions du monde 2006 des -21 ans sélectionnés pendant le Tournoi?

E.N: Ce n'est pas une question de symbole. Oui, on peut envisager qu'il y en ait... ou qu'il n'y en ait pas. Nous voulons préparer l'avenir, mais il n'y aura pas non plus de rupture avec le groupe qui a disputé la Coupe du Monde.

Allez-vous rencontrer Bernard Laporte ?

E.N: C'est prévu et c'est nécessaire. Il faut dans un premier temps dresser un bilan de la Coupe du monde avec les principaux acteurs français avant de faire un état des lieux de l'effectif. Et il y a beaucoup de choses qui sont allées dans le bon sens.

Quand commencez-vous ? Verrez-vous les Toulousains à Dax ce vendredi ?

E.N: J'y suis à partir du moment où les joueurs sont sur le terrain, et on va commencer par le plus facile : regarder les matchs. Ce qui ne va guère changer, seul le regard va changer. Bien sûr que je verrai ce match, mais pas que pour voir les Toulousains, les Dacquois aussi. Tout le monde.