Les Fidjiens à l’usure

Au terme d'une phase de jeu interminable, les Japonais, sous un tonnerre d'applaudissements - une véritable ovation -, ont entretenu le suspense et frôlé l'exploit. Mais le score restait figé à 35-31 pour les Fidji. Cette rencontre très plaisante par l'enthousiasme du public et des acteurs n'était pas certes du très haut niveau, techniquement parlé, mais ce fut bien le match le plus réussi depuis le coup d'envoi de la Coupe du monde.

Sous le chaud soleil toulousain, Fidjiens et Japonais ont offert un spectacle de fautes de main - loin des habitudes locales - lors d'un premier acte âprement disputé avant que les espaces ne viennent s'ouvrir de part et d'autre pour un total de sept essais dont quatre, soit le bonus pour les Fidji.

Le public toulousain qui raffole du jeu ... à la Toulousaine et des essais en pagaille a dû attendre la fin de la première période pour voir Qera effectuer une course de 70m et filer entre les perches japonaises jusque là férocement gardé.

Les Japonais, certes maladroits, mais pas plus que les Fidjiens présents sur la pelouse du Stadium, se montraient en effet opiniâtres à souhait pour récupérer tous les ballons possibles et imaginables au point de faire douter les confrères de Neivua privé pendant dix minutes sur sur carton jaune de Delasau.

L'équipe du Japon, totalement remaniée quatre jours après le naufrage australien montrait un visage volontaire et la joie fut grande lorsque l'ouvreur Robins vient répondre au doublé de Qera. Alors qu'ils étaient à un essai du bonus et que les failles s'ouvraient chez les rouges, les Fidjiens, vraiment loin de leur meilleur, croyaient enfin tenir le bon bout... Mais dans cette rencontre à rebondissements, le vainqueur changeait d'habit... comme de chemise.

Après l'essai en force des avants nippons, le public a assisté à la démonstration fidjienne pour un essai en copier-coller... Les avants fidjiens se montrant également très efficaces pour le coup. Indécis, palpitant malgré les très nombreux turn-overs, le match ne livrait son verdict que dans les derniers instants. Les fautes de main du début de partie furent la seule constante de la partie : de Rabeni à Baï en passant par l'ensemble de l'équipe japonaise, les ballons échappés, mal maîtrisés ont fait florès 80 minutes durant. Autre constante ? Le soutien inconditionnel du public pour les hommes de Kirwan, surtout dans les cinq dernières minutes de la partie quand les Nippons ont échoué à quelques centimètres du bonheur.

35-31 au coup de sifflet final pour les Fidji... La terrible logique du rugby a une nouvelle fois été respectée. Mais la fête fut belle et l'ovation méritée.