Les Bleus laminés

Le Puma est un animal malin qui adore croquer du coq. Il ne s'en est pas privé vendredi soir. Alors qu'on attendait une révolte du XV de France pour le dernier match de SA Coupe du monde, les Bleus ont une nouvelle fois été humiliés par leur bête noire, les Pumas. Sixième défaite en sept rencontres, dont deux en Coupe du monde. Pathétique sortie des Français dans ce Mondial qui leur était promis et qui ne sera jamais leur. Comme en 2003, la France termine quatrième. Comme en 2003, la France a honte de son rugby.

Le public du Parc des Princes avait pourtant pardonné à ses protégés l'élimination contre l'ennemi anglais, hurlant, vibrant, vrombissant au début de la rencontre. Parce que c'était les adieux de la France à son Mondial, parce que c'était dans un stade mythique, parce que c'était la der' de tellement de joueurs qui ont fait l'histoire du rugby hexagonal. Les choses démarraient bien d'ailleurs puisque les Tricolores envoyaient du jeu, monopolisaient le ballon, créaient le danger et désorganisaient la défense adverse. Bref, ils faisaient plaisir.

Mais ils ne marquaient pas. Contrairement à leurs adversaires qui plantaient le premier essai de la rencontre à la 28e (F. Contepomi) sur l'une de leurs premières incursions dans le camp tricolore. Ils se payaient même le luxe de doubler la mise cinq minutes plus tard avec une deuxième réalisation du Toulousain Hasan. Avec la pénalité transformée de chaque côté quelques minutes plus tôt, le score s'élevait déjà 17-3 à la 32e.

Pathétique fin de compétition

L'heure de la révolte devait sonner pour les Français. Mais elle ne venait pas. Malgré dix minutes à cinq mètres de l'en-but adverse, ils ne concrétisaient toujours pas, gênés par les entourlouperies des Argentins. Le climat était de plus en plus tendu sur le terrain. Raphaël Ibanez et Gonzalo Longo écopaient ainsi d'un carton jaune (40e+4) pour brutalité.

Le match tournait véritablement au pathétique à la 64e. Clerc perdait le ballon dans les 22 mètres argentins et Corleto, en contre-attaque, inscrivait l'essai du KO. Le quatrième des Pumas après celui du Perpignanais Martin-Aramburu à la 53e. 27-3, la messe était dite bien que les Pumas étaient à 14 suite au jaune de Leguizamon pour un plaquage dangereux sur Chabal. Toujours maladroits au pied, gênés par les bisbilles argentines dans les rucks, incapables de faire vraiment la différence derrière, les Français sauvaient l'honneur sur un essai de Poitrenaud à la 69e. Mais c'était presque anecdotique. Pas suffisant en tout cas pour réchauffer le coeur des 45 958 spectateurs du Parc des Princes. D'autant que les Pumas s'offraient un cinquième essai à la 76e grâce à un doublé de Contepomi, sous les chants des quelques supporters argentins présents.

34-10, catastrophique score final de ce qui devait être le match de l'honneur, le dernier d'Ibanez, Pelous, Betsen, Dominici, de Villiers et Laporte. La France voulait montrer "un visage positif" pour sa sortie. Elle s'est finalement faite sous les sifflets. Les Bleus sont tristes, au sens propre comme au figuré.