Montgomery: "Le but ultime"

Parvenez-vous à réaliser que vous êtes champion du monde ?

PERCY MONTGOMERY: Non, pas vraiment, il va falloir attendre d'être à la maison, en Afrique du sud pour le réaliser. La route a été longue, les six semaines de compétition ont été dures, il va falloir du temps pour réaliser tout cela... Cela représente beaucoup pour l'Afrique du Sud et pour nous qui démontrons beaucoup de choses positives et un très bon état d'esprit. C'est la fête là-bas, j'ai déjà reçu plus de 50 SMS en quelques minutes !

Jake White parlait d'un aboutissement logique après quatre ans de travail...

P.M: Jake, comme l'équipe, a beaucoup souffert ces quatre dernières années mais nous sommes heureux de pouvoir rentrer en Afrique du sud avec la Coupe. Nous avons eu beaucoup de hauts et de bas mais Jake a surmonté tout ça pour construire une équipe capable de gagner le titre. Il a su créer un véritable équilibre entre la jeunesse et l'expérience, une cohésion dans l'équipe.

Pensez-vous que l'essai de Mark Cueto était valable ?

P.M: Je priais très fort pour que l'arbitre dise aux Anglais "Pas de chance !". Sérieusement, je ne l'ai vu que sous un angle et pour moi, Cueto était dehors mais je n'ai pas vraiment bien vu, l'écart était infime...

Le spectacle n'était pas vraiment au rendez-vous...

P.M: Si cette finale s'est jouée sans essai, peu importe. La rencontre a été un rude combat même si ce sont les buteurs qui ont fait la décision. Certains n'apprécieront pas cette victoire mais cela fait partie du rugby. L'important, c'est de gagner. Les Anglais nous ont posé beaucoup de problèmes, ils ont beaucoup essayé, notamment dans les vingt premières minutes, ils avaient une bonne équipe, mais nous avons résisté.

L'Afrique du Sud a pris sept ballons en touche. Etait-ce une des clés du match?

P.M: Oui, nous avons pu leur voler quelques ballons et cela a déterminé notre façon de jouer, et surtout la pression que nous avons pu mettre sur eux qui, de leur côté, nous ont mis la pression en mêlée.

Aviez-vous mis au point un plan permettant de surveiller de près Jonny Wilkinson dans la dernière demi-heure ?

P.M: Jonny peut être dangereux à tout moment, que ce soit sur un drop ou dans le jeu au pied où il arrive à servir ses ailiers, c'est effrayant... Nous avons donc essayé pas mal de choses pour l'empêcher de jouer. C'est un très grand joueur mais notre équipe a bien réussi à le museler en faisant beaucoup d'efforts.

La victoire de certains des jeunes joueurs de cette équipe lors de la Coupe du monde des moins de 21 ans a-t-elle été déterminante ?

P.M: Psychologiquement oui, je pense que cela a été essentiel. Cette génération n'a pratiquement jamais perdu un match dans sa vie et a été élevée dans la culture de la gagne, en partie grâce à Jake White. Ça a fait un très bon mélange.

Personnellement, quelles satisfactions retirez-vous de cette Coupe du monde ?

P.M: J'ai atteint le but ultime pour tout joueur de rugby. Mais pour moi, la Coupe du monde reste avant tout une aventure collective. J'ai surtout encore un dernier but à atteindre : réussir à Perpignan.

Rentrez-vous en Afrique du sud avant de rejoindre l'Usap ?

P.M: Je dois régler encore quelques détails en Afrique du Sud et je viendrai en France quand je serais prêt. Pour l'instant, je veux faire une petite pause et surtout savourer cette victoire, même si je ne tarderai pas à arriver à Perpignan pour commencer la saison. Et puis j'ai beaucoup apprécié le public durant toute la compétition. Être à Paris fût un véritable plaisir et j'ai hâte de pouvoir évoluer dans ce pays.