La résurrection anglaise

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Avant cette Coupe du monde, personne n'aurait misé le moindre denier sur les Anglais. Les anciens champions du monde ont pourtant su se remobiliser et élever leur niveau de jeu au point de défendre leur titre jusqu'en finale. Que s'est-il passé ?

On était loin du 36-0 du 15 septembre dernier. Un peu plus d'un mois après avoir été ridiculisée par l'Afrique du Sud en match de poule, l'Angleterre a fait mieux que se défendre samedi en finale de la Coupe du monde. Elle a perdu certes, mais qui sait ce qui se serait passé si l'essai de Cueto à la 43e avait été accordé par Alain Rolland ? Le XV de la Rose n'est pas passé loin de devenir la première équipe à réaliser un doublé sur le toit du monde. Et c'est très surprenant. Parce qu'il avait semblé tellement fade ces quatre dernières années.

Incapable de remporter le Tournoi des 6 Nations depuis son sacre mondial, battu quatre fois en cinq test-matchs cette année (deux fois par les Springboks, deux fois par la France), orphelin de leaders tels que Johnson ou Leonard, le champion faisait bien pâle figure au moment d'aborder le Mondial. La première victoire, non bonifiée, contre les USA et la lourde défaite contre l'Afrique du Sud avaient d'ailleurs fait craindre le pire.

Mais petit à petit, les Anglais se sont relevés. Ils ont battu les Samoa, puis les Tonga dans un match déterminant pour la qualification en quarts. Que s'est-il passé exactement ? Eux-mêmes n'en sont pas sûrs : "Franchement, je ne sais pas, avoue le troisième ligne Lewis Moody. Tous les joueurs se sont donnés à fond. Chacun a puisé dans ses réserves pour donner sans compter à l'équipe. On prend du plaisir à jouer ensemble et il y a une solidarité énorme dans ce groupe, le sens du sacrifice."

Kay : "Pas de divisions"

Les Anglais se sont découverts une équipe dans ce Mondial. Pas la plus belle certes même si elle a réussi à battre deux des meilleures équipes du monde (l'Australie et la France) pour se hisser jusqu'à la finale: "Contre l'Afrique du Sud en poule, on a atteint notre point le plus bas, expliquait le 2e ligne Simon Kay. Nous avons eu une réunion assez franche, où tout le monde a dit ce qu'il avait sur le coeur. Beaucoup de gens ont été surpris. Vous (les journalistes, ndlr) nous aviez tellement enfoncés... Cela démontre le caractère des gars, tout le monde est resté droit et a fait face, il n'y a pas eu de divisions. Et aujourd'hui, on ne joue peut-être pas le plus beau rugby mais c'est un rugby qui gagne, c'est tout ce qui compte."

C'est ça, l'Angleterre fait un rugby qui gagne. Depuis le retour à un très bon niveau de Jonny Wilkinson et le déclic du quart de finale contre l'Australie, cette équipe s'était remise à rêver et à faire rêver ses supporters. Et elle "croyait en ses chances malgré ce que tout le monde pensait" affirmait, les yeux rougis, le capitaine Phil Vickery après le match. Place au futur maintenant. Le sélectionneur Brian Ashton est confiant, même si les Anglais possédaient le plus vieux XV de départ de la Coupe du monde : "Je suis très optimiste. Nous avons de bons joueurs qui arrivent et les joueurs les plus matures ne vont pas tous rendre les crampons." L'Angleterre, septième au classement IRB avant le Mondial, a enfin retrouvé son rang.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?