Gontineac en mission

Par Rugbyrama
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Romeo Gontineac, centre d'Aurillac dispute son quatrième Mondial avec la Roumanie. Leader des trois-quarts, il rêve de quitter la sélection sur deux victoires en Coupe du monde. Après l'échec face à l'Italie, la Roumanie jouera son va-tout face à l'Ecosse

"L'objectif déterminé par les joueurs est clair: deux victoires. Ils l'ont dit. Ils veulent marquer l'histoire du rugby roumain" . Robert Antonin, manager de la Roumanie sait placer les hommes face à leur responsabilité. Initialement, la Roumanie rêvait de signer un coup fumant face à l'Italie en ouverture au Vélodrome. La défaite n'a pas enterré les espérances, elle les a décalées. Mais c'est en Ecosse, à Murrayfield que la Roumanie va jouer son va-tout. Un scénario longtemps rejeté. "Parce qu'on joue en Ecosse..." précise Robert Antonin.

N'empêche, le défi n'est peut être pas insensé parce qu'il est celui de toute une génération prête à tirer sa révérence. "Il faut être réaliste : tout peut s'arrêter d'un coup si Balan, Tincu, Manta, Socol s'en vont" précise l'arrière de Pau, Iulian Dumitras.

Le défi de tout une génération mais plus encore d'un joueur : Romeo Gontineac, centre d'Aurillac (33 ans, 72 sélections) qui dispute sa quatrième Coupe du monde consécutive. "Le leader des trois-quarts" dixit Dumitras. Gontineac fait sobre : "J'ai la chance de travailler avec beaucoup de talents, avec ces entraîneurs là aussi. Il y a beaucoup de qualité et de respect entre nous." Mais son discours est conforme au statut d'incontournable qui est le sien, surtout pas bardé de complexes : "C'est ma quatrième Coupe du Monde et c'est la plus abordable. A part les All Blacks, les dieux du rugby, qui sont dans une classe à part, les autres nations sont jouables. Sur un seul match, tout est possible. Beaucoup de choses ont changé. Déjà le groupe hormis moi... Il y a une progression déjà dans notre préparation. Robert Antonin nous a fait confiance. Il nous a donné la liberté de penser, des responsabilités pour agir. On a essayé de construire et on veut le démontrer."

Frank Hadden, sélectionneur écossais s'attend à une Roumanie minimaliste, seulement désireuse de réduire à un combat d'avants. "Objectif ? Hausser notre niveau de jeu pour que la Roumanie ne puisse rivaliser" dit le technicien scottish. Daniel Santamans, entraîneur en chef de la Roumanie trouve l'analyse moyenne : "Ce que ne comprennent pas ces entraîneurs c'est que la majorité de nos avants jouent en Top 14 (Socol, Manta, Tonita, Tincu ndlr), ce qui n'est pas le cas dans la ligne arrière. Donc nos avants sont peut être supérieurs non pas individuellement mais dans leur maîtrise du haut-niveau grâce à leurs matchs de championnat ou de Coupe d'Europe." L'insistance sur le jeu debout lors des séances vidéos a tout de même une symbolique forte : la Roumanie ne se veut pas réductrice.

Dans cette logique, l'expérience de Gontineac sera alors un atout maître. Le centre assure que le jeu ne sera pas une utopie : "Nous jouons beaucoup sur les avants parce que c'est la force de l'équipe. Et puis si la Roumanie est perçue ainsi c'est parce qu'il y a de forts caractères chez les avants alors que derrière nous sommes peut être davantage à l'écoute.On s'appuie sur nos qualités dans le jeu d'avants mais nous sommes capables de créer des surprises sur des combinaisons avants/trois-quarts."

Créer la surprise, un leitmotiv. Après seulement, Gontineac l'éternel pourra penser à ses adieux.

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