Dominici: "Ne pas subir"

Par Rugbyrama
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Christophe Dominici s'apprête à disputer sa troisième Coupe du monde. Avec son expérience, l'ailier parisien fait le point à quelques heures du match d'ouverture. Il estime que c'est un évènement qu'il faut vivre et ne pas subir malgré la pression.

Que retenez-vous des deux mois de préparation ?

Christophe Dominici.- Je retiens beaucoup d'envie et de courage de la part de tous les joueurs. Nous sommes allés chercher des choses très loin car nous avons fait des grosses séances d'entraînement. Nous avons beaucoup souffert pour récolter les fruits d'un travail bien accompli mais personne n'a lâché. Tout le monde a tiré vers le haut et c'est très important.

Y-a-t-il eu des moments clés dans la préparation ?

C. D.- Tous les moments ont été importants que ce soit les repas, les entraînements, le stage commando. On a pu voir comment on pouvait se respecter, vivre ensemble et ça a fonctionné. Après je ne veux pas être trop excessif car la compétition n'a pas débuté. Maintenant, nous savons ce que nous voulons et, lors des matchs de préparation, nous avons vu que nous pouvions le faire lorsque nous sommes décontractés.

Etiez-vous stressé avant l'annonce de l'équipe pour ce match face à l'Argentine ?

C. D.- J'étais très tendu et stressé. Comme tous les autres, j'ai mal dormi. C'est normal, car tout le monde méritait de débuter la compétition alors qu'aujourd'hui, huit d'entre nous sont malheureux. J'étais vraiment soulagé quand j'ai entendu mon nom. Avec quatre ailiers dans le groupe, nous savions qu'il y aurait des déçus. Il faut accepter les choix du sélectionneur, les comprendre et continuer à aider les autres même si ça ne fait pas plaisir de ne pas être sélectionné.

Bernard Laporte a parlé de votre expérience. Quel rôle allez-vous jouer dans la préparation de ce match ?

C. D.- Dans la préparation des matchs, certains parlent plus que d'autres mais le principal est qu'un leader doit être un exemple sur le terrain. Je vais m'investir en essayant de rendre la pression positive. Nous devons aussi vivre l'événement et non pas le subir. Il faut savourer ce qui se passe autour mais il ne faut pas être spectateur. Nous devons toujours être des acteurs.

Avez-vous des techniques pour mieux appréhender les grands événements ?

C. D.- J'ai des techniques pour mieux vivre certaines situations mais chacun fait comme il le sent. J'ai effectivement pratiqué la kinésiologie. Si c'est nécessaire j'en ferais et même pendant la compétition s'il le faut. Sinon, nous sommes quelques joueurs à avoir le privilège de disputer notre troisième Coupe du monde. A nous de gérer cet événement au mieux. Ce n'est pas un test match, ce n'est pas le Tournoi, c'est LA Coupe du monde. Après il ne faut pas inhiber les joueurs.

Jouer l'Argentine en ouverture, est-ce particulier ?

C. D.- Jouer l'Argentine est quelque chose de toujours particulier. Nous connaissons les Argentins, ils ont du talent et ce sont de redoutables compétiteurs. Ils jouent en France et ils sont titulaires dans leurs clubs. C'est un adversaire compliqué. Nous les avons battu d'un petit point, ils ont battu l'Angleterre et perdu de cinq contre les Blacks. C'est une équipe de tempérament. Nous devrons être à la hauteur mais vendredi soir, il faudra que la France ait gagné ce match.

Envisagez-vous la défaite ?

C. D.- Si nous perdons cette rencontre, nous ne serons pas éliminés mais ce sera beaucoup plus compliqué. C'est pareil pour toutes les compétitions mondiales, quelque soit la discipline. Si tu perds le premier match, tu n'as plus beaucoup de chance d'aller loin dans la compétition, à moins d'un miracle. Le plus important sera donc de gagner. Si après, nous arrivons à faire un grand match avec du beau jeu, ce sera génial mais il faudra d'abord être très forts sur les fondamentaux.

Les Argentins ont beaucoup parlé dans l'avant match. Agustin Pichot n'a pas hésité à lancer une petite guerre psychologique. Il a affirmé dans Midi Olympique que vous lui auriez confié que l'Argentine allait prendre 40 points...

C. D.- (Il coupe) Je ne lis pas la presse mais j'ai vraiment dis ça. Mais je l'ai dit à lui, ce n'était pas pour qu'il le répète à la presse. A la fin de la saison, je lui ai dis de bien se préparer sinon nous allions leur marquer 40 points. C'était gentil... Je ne vais pas vous dire que les Argentins sont des connards. Derrière les rugbymen, je connais les hommes et ce sont des gens biens. Les Anglais sont provocateurs, nous on ne l'est pas. Cela ne me motive pas de critiquer ou de dire que l'on est plus forts que les autres.

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