Des Sud-Africains très complets

L'Afrique du Sud a bâti sa réputation sur une mêlée fermée intraitable, un alignement en touche imperturbable et des ballons portés inarrêtables. En résumé, les Springboks ont mis à mal toutes les équipes du monde en les broyant devant grâce à des joueurs gaillards, rudes à l'impact, voulant terroriser leurs adversaires dans le petit périmètre, et tant pis si les trois-quarts ne savaient pas trop quoi faire de la balle. Et si les Sud-Africains impressionnent toujours par la qualité de leur huit de devant emmené par les stars John Smit, Bakkies Botha, Victor Matfield et Schalk Burger, ils sont tout de même en train de faire leur révolution.

En effet, depuis le début de la Coupe du monde, la ligne d'attaque apporte une vraie plus-value au jeu des Boks, souvent considéré comme stéréotypé. Un constat d'autant plus facile à établir que l'Afrique du Sud n'a pas eu que des matchs d'entraînement lors du premier tour comme ce fut le cas pour les Néo-Zélandais. Les Sud-Africains ont passé des véritables tests face à l'Angleterre, les Tonga et les Samoa. Et à chaque fois, la ligne de trois-quarts a été à la hauteur de son paquet d'avant. L'ailier Bryan Habana n'est plus la seule pépite bok.

Pietersen et Geneviève de Fontenay

Les trois-quarts springboks ont du talent et ils veulent le prouver. Cette ligne d'attaque est maintenant imprévisible et le demi de mêlée Fourie Du Preez n'est pas étranger à cette révolution. Homme du match face à l'Angleterre, il est le parfait trait d'union entre les avants et la ligne d'attaque. Son talent fait oublier le jeu parfois poussif de Butch James, son demi d'ouverture. La blessure en début de compétition du centre Jean De Villiers a aussi été un mal pour un bien. Ce forfait a entraîné l'avènement du jeune François Steyn (20 ans). Du culot, des appuis terribles, un pied précis, une capacité à jouer dans la défense et des plaquages tonitruants, il est déjà une star de cette Coupe du monde.

Enfin, le sélectionneur Jack White fait maintenant confiance à JP Pietersen pour occuper l'aile droite. Avec son allure de coureur de 100 mètres, son buste droit, son port de tête à donner le sourire à Geneviève de Fontenay et ses jambes interminables, il affole les défenses. L'Afrique du Sud n'avait jamais présenté une équipe aussi complète. Les nombreux essais de Jake White lors des deux dernières saisons ont été bénéfiques. Les Springboks peuvent, maintenant, sérieusement envisager un deuxième titre mondial.