Bleus: Pas tout noir

Par Rugbyrama
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La Coupe du monde n'a pas été le succès qu'ils espéraient, mais les Français retiennent aussi de leur campagne mondiale, la formidable aventure humaine de trois mois de vie commune.

Leur objectif unique était d'être champions du monde. En ce sens, les joueurs et le staff de l'équipe de France ne peuvent pas se satisfaire de leur campagne mondiale qui fut, comme l'a reconnu Bernard Laporte au soir de l'élimination en demi-finale contre l'Angleterre, "un échec". Mais ce Mondial fut aussi une "grande aventure humaine". Du rassemblement à "Marcatraz" au Parc des Princes, 112 jours se sont écoulés, baignés d'émotions plus fortes les unes que les autres. Tout le monde se rappelle des visages pétris par la pression lors du match d'ouverture, de l'explosion de bonheur contre les Blacks ou des larmes de Sébastien Chabal après le match contre l'Angleterre. De la bise de Dominci à Mignoni après la déroute du match pour la troisième place également.

Des souvenirs très forts au final. Pour l'une des révélations de cette compétition, Thierry Dusautoir, notamment : "Sincèrement, je suis très fier d'avoir fait partie de cette équipe. J'ai appris à connaître certains joueurs, notamment après la première défaite face aux Argentins le 7 septembre, où on était au fond du trou et où on s'est parlé. On s'est ressaisi pour gagner notre place en demie en faisant l'impossible." Même les grands déçus - les huit - abondent dans le même sens, à l'image de Lionel Nallet : "Nous avons très bien vécu ensemble. Les trois mois de préparation sont passés relativement vite parce qu'il y avait une très bonne ambiance. Ce sera une expérience positive sur la vie de groupe."

Laporte : "Des gars exceptionnels"

Une meilleure expérience que 2003, où "le groupe s'était scindé en deux du fait qu'une équipe type était sortie des matchs de préparation, explique Imanol Harinordoquy. Là, il y a une certaine émulation et un bon état d'esprit." Et si Christophe Dominici avoue que l'équipe "a eu du mal à se remobiliser" après l'élimination en demie, le capitaine Raphaël Ibanez affirme que la "mise au placard" de huit joueurs pendant les phases finales ou la stratégie contestée de Laporte n'ont pas entamé son entente : "On a l'impression que la presse a une volonté de dire qu'il y a des pro-Laporte et des anti-Laporte. Vous avez tout faux, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Des joueurs ont fait part de leurs états d'âme et ils avaient le droit de s'exprimer."

Le sélectionneur tricolore a d'ailleurs souhaité rendre hommage à ses troupes à l'occasion de sa dernière conférence de presse samedi. "C'est un groupe de gars exceptionnels, qui a des valeurs, et c'était un bonheur de les entraîner. Les joueurs ont été fabuleux, ils avaient toujours envie de progresser. C'était beau de partager toutes ces émotions fortes, dans la douleur et dans la joie." De la désillusion du premier match contre l'Argentine à l'euphorie néo-zélandaise en passant par le stage commando à Val D'Isère ou encore le déchirement anglais, les Bleus ont partagé beaucoup de choses effectivement.

Et malgré l'immense déception engendrée par le sacre de l'Afrique du Sud hier, personne n'oublie que l'exploit de ce Mondial, ce sont eux qui l'ont réalisé en sortant les Blacks en quart. C'est ce que retient le plus jeune d'entre eux, Lionel Beauxis : "mon premier Haka et ce super match". Ils sont tristes, les Bleus, mais ils ne voient pas tout en noir.

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