Flood ou l'éternelle quête de la reconnaissance

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Plus appelé en sélection anglaise, l'ouvreur de Leicester, Toby Flood, va rejoindre Toulouse. Contre Clermont, il sera l'une des attractions du quart de finale.

L'ouvreur de Leicester Toby Flood, opposé samedi à Clermont en quart de finale de Coupe d'Europe, a choisi de s'exiler la saison prochaine à Toulouse pour trouver enfin la reconnaissance qui lui manque dans son pays. Sa décision de rejoindre la Ville Rose a été prise de guerre lasse: à 28 ans et avec 60 sélections décrochées entre 2006 et 2013, le n°10 des Tigers ressent une certaine érosion de son statut en club et une certaine frustration d'être considéré au mieux comme un remplaçant dans son pays. L'exemple de Jonny Wilkinson, né à Frimley au sud de Londres, formé à Newcastle comme lui et qui a donné un nouvel élan à sa carrière à Toulon depuis 2009, l'a certainement inspiré. Mais "Wilko", icône du titre mondial de l'Angleterre en 2003, avait déjà eu la reconnaissance. Et son passage en France lui avait permis de retrouver le XV de la Rose.

Flood, lui, cherche encore la reconnaissance et en quittant son pays, il sait qu'il renonce à l'équipe nationale puisque le sélectionneur Stuart Lancaster, qui s'est entretenu plusieurs fois avec lui sur le sujet, refuse d'appeler des joueurs évoluant à l'étranger. Barré d'abord par Wilkinson lors de ses premières années avec le XV de la Rose, l'Anglais l'est désormais par le jeune Owen Farrell (22 ans). Après avoir été privé du Tournoi des Six nations pour la première fois de sa carrière internationale, il a donc estimé qu'il était temps d'aller voir ailleurs. "On ne peut pas être capitaine de Leicester sans être un leader ni avoir certaines qualités, mais il a eu de nombreuses fois sa chance avec l'Angleterre et n'a jamais vraiment assis son statut", estimait récemment le champion du monde Phil Vickery.

Moins de 100 points

Même à Leicester, la situation du capitaine semble s'être peu à peu détériorée depuis son arrivée en 2008. "Toby est un garçon comme il faut, éduqué dans les bonnes écoles et qui sait mieux parler aux arbitres que beaucoup d'autres", dit de lui son entraîneur Richard Cockerill. "Son départ est évidemment décevant pour nous. C'est la vie. On passe aussi à autre chose. On a un très bon jeune qui a joué les trois derniers matches (Williams, ndlr). On est un grand club et on ne va pas s'arrêter là". Et Cockerill pourrait envisager, même rapidement, de ne pas titulariser en Auvergne le joueur pourtant emblématique...

Champion à deux reprises en 2009 et 2010 avec l'actuel 3e du Championnat d'Angleterre, Flood a moins de responsabilités cette saison et joue moins. Contesté par le prometteur gallois Owen Williams et même par Matthew Smith, il ne bute plus et pour la première fois depuis qu'il joue chez les Tigers, il devrait finir la saison avec moins de 100 points marqués. A trois journées du terme de la saison, il n'a ainsi que 79 points au compteur et aucun essai.Logiquement, il a donc ressenti l'appel du large même si le choix de la rupture n'a pas été évident. "Le Stade toulousain symbolise le rugby français, a expliqué le joueur en janvier, il y a une telle histoire au sein de ce club, qui est respecté dans le monde du rugby international, explique-t-il. Il y a beaucoup de similitudes entre l'histoire qui existe à Toulouse et celle de Leicester". "J'ai bien pesé tous les facteurs, cela a été une décision difficile à prendre et j'ai eu quelques nuits sans sommeil. Ma situation en équipe d'Angleterre et les opportunités qui se présentent entrent aussi en jeu. Ca me semble être le bon choix pour les 3-4 prochaines saisons. Je comprends la décision de Stuart (Lancaster). Finalement, cela ne me perturbe pas plus que cela". Mais à Toulouse, il doit se préparer aussi à une rude concurrence face à l'ancien All Black Luke McAlister.

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