Toulouse n'a plus de temps à perdre

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La H Cup, c'est fini pour Toulouse. Désormais, il ne reste plus que le Top 14 pour gagner un titre. Et les Toulousains vont devoir se retrousser les manches.

Frappés dans leur orgueil et placés devant leurs limites par le Munster (47-23) samedi en Coupe d'Europe, joueurs et encadrement du Stade toulousain doivent immédiatement relever un nouveau défi: assurer leur qualification pour la phase finale en Top 14. "Je n'ai pas à être abattu. Mon job, c'est de faire en sorte que dans six jours notre équipe ait un visage conséquent pour repartir en Championnat. Si je suis abattu, on n'aura que deux, trois jours, ce sera trop court", lance Guy Novès. Aussi cinglante que fut la défaite de Thomond Park, la deuxième plus lourde de l'histoire du club en Coupe d'Europe, le manager toulousain, déjà éliminé quatre fois à ce stade de la compétition (1999, 2006, 2009, 2012), connaît les ressorts à activer pour rebondir. Depuis 20 ans, Toulouse a toujours disputé la phase finale du Top 14. Mais cette année, le Championnat est plus serré que jamais.

A trois journées de la fin de la saison régulière, Toulouse a peu de marge de manoeuvre à sa sixième place (à égalité de points avec Bordeaux-Bègles et le Stade français). Arrivent trois rencontres décisives contre Brive, à Oyonnax et contre Grenoble, trois équipes qui jouent leur avenir dans l'élite. Avec deux matches à domicile, le Stade roulousain a toutefois son destin en mains. A condition de s'atteler aux chantiers mis en lumière par une équipe du Munster redoutable d'efficacité. "Cette défaite montre nos lacunes du moment: nos lacunes défensives, notre manque de lucidité à certains moments-clés", résume Clément Poitrenaud, qui a assisté aux deux entames de mi-temps catastrophiques de ses partenaire avant d'entrer en jeu. Deuxième meilleure défense de la phase de poules de Coupe d'Europe et troisième meilleure défense du Top 14, les Toulousains n'ont pas su contenir physiquement et tactiquement un adversaire bien organisé.

Novès: "On y va à fond"

Ils ont également subi comme rarement dans le jeu d'avants. Leurs difficultés en conquête étaient connues, elles ont été criardes face à l'un des meilleurs packs du continent: la touche a été malmenée (trois lancers perdus), la mêlée en souffrance en l'absence du pilier droit Census Johnston, blessé. Les ballons portés ont été dévastateurs, les rucks à l'avantage des Irlandais. Peu d'équipes maîtrisent ces exercices comme le Munster, mais Brive, Oyonnax et Grenoble, qui s'appuient également énormément sur leurs avants, y puiseront certainement quelques idées. D'autant que le pack toulousain n'est pas extensible. Aux absences de Ralepelle, Kakovin, Lamboley pourrait s'ajouter celle de Christopher Tolofua, touché à une épaule, ce qui laisserait Jaba Bregvadze comme seul talonneur valide. Louis Picamoles devra aussi probablement observer du repos en raison de douleurs récurrentes à la crête iliaque. Les prochains retours de Census Johnston (cervicales) et Yannick Nyanga (cheville), deux joueurs capitaux respectivement en mêlée et en touche, devraient soulager.

Plus troublante fut l'incapacité des leaders de jeu - et particulièrement des ouvreurs - à prendre le contrôle stratégique de la rencontre. Luke McAlister, avec l'appui du vent en première période, a peu joué au pied et Lionel Beauxis, qui l'a remplacé à la 52e minute, a notamment vite joué un renvoi aux 22 mètres qui a finalement amené l'essai de Laulala qui a enterré les espoirs de son équipe. Cette défaillance semble toutefois plus relever d'un "jour sans", notamment de la part de McAlister qui éclaire habituellement le jeu toulousain. "Je ne suis pas certain que le score reflète la différence de niveau entre les deux équipes", tempérait Novès, lancé dans une entreprise de positivisme. "Les quatre clubs français éliminés (en poule) ont-ils eu un choc psychologique parce qu'ils ne se sont pas qualifiés ?", lance-t-il quand on évoque un possible abattement. "Nous, on a gagné sur le terrain le droit de jouer un quart de finale, on l'a perdu. On ne va pas se fouetter, on retient les leçons, on bascule sur une autre compétition et on y va à fond, exhorte-t-il. Et (avec cette élimination) on aura une ou deux semaines de travail et de récupération en plus".

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