Toulouse "a son destin entre les mains"

"On fait tous ce métier pour jouer ce genre de match". Et même s’il en a déjà vécu plusieurs, Yannick Nyanga n’est pas rassasié. Sans doute parce que face aux Anglais, c’est toujours un peu particulier. Alors imaginez un peu face aux "All Blacks d’Europe", label décerné par le malicieux Guy Novès pour motiver son vestiaire à l’heure d’aborder un "huitième de finale déguisé", dixit Millo-Chluski. Oui, le premier gros match c’est maintenant. "On le prépare depuis quinze jours et moi j’aime ces moments où l’on sent le club vibrer", avoue Novès. "On a la chance d’avoir notre destin entre les mains et c’est magnifique", s’enthousiasme même le manager général.

Le vainqueur prendra le quart…

Avec quinze points chacun (3 victoires 1 défaite), les deux équipes occupent la tête d’une poule qui s’offrira sans aucun doute au vainqueur de ce duel dominical, avant un dernier match aux allures de formalité (déplacement chez les Zèbres pour Toulouse, réception du Connacht pour les Anglais). Meilleure attaque de la compétition (142 points, 17 essais), les Saracens, leaders de Premiership, n’ont perdu que deux matches sur seize depuis le début de la saison. Le dernier il y a presque trois mois. "C’est ce qui se fait de mieux en Europe", estime ainsi Jean-Baptiste Elissalde. Un refrain déjà entendu avant le match aller mais qui n’avait pourtant pas empêché les Toulousains de s’imposer à Twickenham (16-17), le 18 octobre dernier, face à une équipe jusque-là invaincue.

L’envie d’avoir envie...

De quoi se rassurer ? Même pas, car "ils nous avaient pris de haut" croit bon de se souvenir Guy Novès, soucieux de maintenir ses ouailles dans la position du challenger. Il faut bien reconnaître que cela leur réussit mieux. "Face à Clermont (19-12) on avait plus la trouille que face à Bayonne (13-21)",avoue ainsi Elissalde pour expliquer l’irrégularité schizophrénique du quadruple champion d’Europe, incapable d’enchaîner les performances sur la durée depuis le début de la saison. Que le staff toulousain se rassure, il n’y aura pas cette fois d’assurance mal placée.

"Le 'crunch' avant le 'crunch'…"

"Ils ont dit qu’ils viendraient gagner ici et ils en ont les moyens", jure ainsi Novès. "C’est une équipe impressionnante mais on s’est tous bien préparé pour relever le défi", promet pour sa part Vermaakqui formera la charnière en compagnie de Doussain, reconduit au poste d’ouvreur. Promu buteur, son duel face à Owen Farrell, son prestigieux vis-à-vis, aura une incidence directe sur le résultat final. Dans ce "crunch avant le crunch", comme l’a présenté Novès, le face à face entre Médard et Ashton, tous deux meilleurs marqueurs d’essai de la compétition en compagnie du clermontoisNalaga (4), vaudra également très cher. Si le retour annoncé de Census Johnston à la droite de la mêlée offre des garanties supplémentaires au pack toulousain, "tout le monde sait que ça va d’abord être féroce", conclut Vermaak dans un sourire. Il y a des chances, effectivement…