Boudjellal: "On se prépare à la défaite"

Par Rugbyrama
  • Mourad BOUDJELLAL - 28.04.2013 - Saracens  Toulon
    Mourad BOUDJELLAL - 28.04.2013 - Saracens Toulon
Publié le Mis à jour
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Mourad Boudjellal, le président du RC Toulonnais, qui disputera sa première finale de H Cup contre Clermont ce samedi, a relégué la pression sur les épaules auvergnates à quelques jours de la rencontre. Tactique pour détourner l’attention.

À quelques jours de la finale historique de Coupe d’Europe entre les clubs français de Clermont et Toulon, ce samedi à Dublin, le président du RCT, Mourad Boudjellal, l’a joué tactique en tentant d’ôter la pression médiatique qui pourrait déstabiliser ses joueurs pour la remettre sur les épaules de leurs futurs adversaires. Pour lui, comme il le révèle dans La Montagne, "Clermont fait peur." Utilisant habilement la rhétorique, il en vient à appréhender avant-même la rencontre le sort du match: "On a une équipe en face très impressionnante. Il faudrait être stupide pour penser qu'on est meilleur que Clermont. Donc on se prépare à la défaite. On sera vice-champion d'Europe. C'est déjà pas mal. Et si par hasard il y avait un miracle, on avisera." Astuce ou réelle pensée?

Est-ce pour Mourad Boudjellal une manière de préparer le pire tout en espérant le meilleur? Difficile à dire. Il est vrai que l’année passée, Toulon, pourtant favori lors de la finale du Top 14, n’avait pu l’emporter face aux Toulousains (18-12). Toutefois, il étaye ses réflexions en se basant sur les matchs de championnat. "On perd là-bas et on fait match nul chez nous. […] Il faut être réaliste. Clermont est un rouleau compresseur qui fera le doublé."

"Les valeurs, c’est comme son cul !"

Inutile toutefois de tendre la perche au président du RCT pour que la discussion ne tourne rapidement à la polémique. Après les affaires liées aux finances du club clermontois et l’arbitrage, il pointe du doigt l’estime de l’ASMCA: "J'ai des reproches à leur faire. Ils parlent toujours de leurs valeurs. Mais on en a tous. Les valeurs, c'est comme son cul, on le montre qu'à ses maîtresses et à son médecin. Pas besoin d'en parler quand on en a vraiment. Donc, si demain je gagnais des matches avec des erreurs d'arbitrage comme il y en a eu entre nous, je pense que j'aurais un mot pour l'équipe d'en face. Ça fait partie de mes valeurs. Même si je prendrais la victoire et que je ne rejouerais pas le match !" Cela a le mérite d’être clair.

Le 30 avril dernier, nous vous relayions les propos de Boudjellal sur les finances du club auvergnat. Après les nombreuses réactions à ce sujet, le président a tenu à reprendre ses propos, sur le site de Var Matin: "Je n'ai jamais dit que Clermont n’avait pas d’argent. C’est une forme d’interprétation de leurs fantasmes. C’était plus facile de trouver un système pour nous parodier et nous railler sur le fait qu’on crée notre propre économie. Il fallait plus se creuser le cerveau. Ils ont choisi une solution de facilité. […] Comme ils ont un peu de mal à me comprendre, je n’ai rien contre Clermont. J’aimerai avoir Michelin qui me finance. Il y a une dimension de travail et émotionnelle dans notre projet, qui se crée dans la difficulté de ceux qui essaient de grandir en créant une économie. À Clermont, cette économie est déjà construite parce qu’il y a un grand support qui s’appelle Michelin."

Le Mouradthon, une chanson, des lettres de menaces

En guise de réponse à cette première pique, les supporters clermontois avaient créé le Mouradthon, afin de l’aider dans sa tâche de financement. Cette requête était alors appuyée par une chanson. Une initiative qui ne l’a pas enthousiasmé. "J’ai trouvé ça moyen, affirme le principal intéressé. Les paroles ne sont pas très bien, ce n’est pas très bien enregistré. Mais ça ce n’est pas très grave. Quand cette chanson est sortie, de USA Africa, quand on connait les problèmes qu’il y a en Afrique… Si on a un peu de conscience mondialiste et humanitaire, il y a des choses qu’on évite de parodier pour des sujets aussi ridicules. Ce n’est pas de l’humour. Qu’ils fassent une chanson sur moi, je m’en fous. Ça ne me dérange pas mais je voudrais qu’ils aient un minimum de conscience."

Enfin, Mourad Boudjellal est aussi revenu sur certaines lettres de menace ou d’insultes qu’il a reçu: "Dans toutes les villes, il y a le pourcentage de crétins qui gèrent un match de rugby comme s’ils étaient à la guerre." Qu'importe au final, la seule vérité qui soit étant celle du terrain.

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