Le "nouveau Munster" en quête de la gloire de ses aînés

  • Zebo - Leinster-Munster - 29 mars 2014
    Zebo - Leinster-Munster - 29 mars 2014
Publié le Mis à jour
Partager :

La province irlandaise du Munster s'est lancée dans une patiente entreprise de rénovation de son effectif et de son jeu, qui passera au révélateur de l'expérimenté Stade Toulousain samedi en quarts de finale de la Coupe d'Europe.

De l'équipe victorieuse du second titre européen en 2008, il ne reste dans l'effectif actuel que l'icône Paul O'Connell, Donnacha O'Callaghan, Keith Earls, Denis Hurley et Donnacha Ryan. Les chevronnés John Hayes, Marcus Horan, Jerry Flannery, Alan Quinlan, Ronan O'Gara ou Doug Howlett, autres représentants de "l'âge d'or" du Munster, ont, eux, pris leur retraite entre 2011 et 2013. La transition n'a pas été évidente. Tony McGahan, qui a pris le relais de Declan Kidney en 2008, a entamé le rajeunissement de l'effectif. Rob Penney, arrivé en 2012 et qui cèdera sa place en fin de saison, a, lui, remodelé le jeu. Le technicien néo-zélandais a fait évoluer le traditionnel "10 men rugby" ("rugby à dix joueurs"), bâti autour d'un pack d'airain et d'une charnière redoutablement efficace, vers un jeu également tourné vers les trois-quarts.

"On garde le respect pour l'incroyable histoire du Munster mais on a voulu amener une autre manière de jouer. La philosophie est simple: identifier l'espace et l'attaquer, et ensuite acquérir les skills (gestes techniques, ndlr) pour mettre les ballons dans ces espaces", explique l'entraîneur des trois-quarts Simon Mannix. "La première année (en 2012-2013) a été dure, on a fini sixième en championnat, ce qui n'est pas du tout dans les attentes du Munster. Mais on fait quand même une demi-finale de Coupe d'Europe (perdue contre Clermont), souligne-t-il. Aujourd'hui, on voit des progrès dans la stratégie, la compréhension des joueurs et on a aussi une bien meilleure préparation physique". Les Peter O'Mahony (24 ans), successeur d'O'Connell en tant que capitaine, Conor Murray (24 ans), Simon Zebo (24 ans), Ian Keatley (27 ans) et Felix Jones (26 ans), issus pour la plupart de l'"académie" du Munster, sont désormais tous titulaires.

"La transition est finie"

"Je trouve que Penney s'est bien débrouillé parce qu'il n'a pas non plus eu un carnet de chèques ouvert pour recruter des joueurs", confie à l'AFP Alan Quinlan (212 matches avec le Munster entre 1996 et 2011). "Cette année, l'équipe est plus régulière, plus mûre collectivement, plus forte mentalement et techniquement, ajoute l'ancien troisième ligne. La transition est finie. C'est une nouvelle équipe. A eux d'écrire leur histoire". "Cette saison, on a gagné des matches serrés, c'est une différence par rapport à la saison dernière. Notamment, quand les internationaux ont été absents, les gars ont montré du sang-froid et du talent pour revenir et gagner", confirme O'Connell. "C'est bon signe, ça montre plus d'expérience et de confiance dans ce groupe", ajoute le deuxième ligne, en remarquant toutefois que son équipe n'a plus réalisé de performances collectives abouties "depuis plusieurs semaines ou mois". "Leur point faible est qu'ils ne marquent pas assez d'essais. Leur cohésion, la fluidité, leur dynamique parfois s'écroulent, souligne Quinlan. Il faut savoir trouver le bon équilibre: quand jouer sur ses points forts, et leur pack peut être très dominateur, et quand jouer de manière plus expansive", ajoute-t-il.

Ce reproche leur a encore été fait après la défaite (22-18) au Leinster, le leader de la Ligue celtique qui les a repoussés à six points. Après avoir dominé en mêlée en première période, ils ont attaqué sur la largeur du terrain en seconde sans jamais parvenir à franchir la défense dublinoise. "Comme des poulets sans tête", affirmait un chroniqueur de l'Irish Independent. Face à Toulouse, deuxième meilleure défense de la phase de poules et "une grande équipe plus forte sur le papier", ils passeront "un gros test", estime Quinlan : "Le Munster n'a pas toujours eu les meilleurs joueurs individuellement mais avec notre énorme force de travail et notre fierté, notre collectif a toujours été plus fort que la somme des individualités. Il devra en être ainsi samedi."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?