Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Julien MALZIEU - - 11.12.2011 - Clermont
    Julien MALZIEU - - 11.12.2011 - Clermont
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dernière journée de H Cup. Cette fois, ils reviennent sur la performance de Malzieu, le matériel de Toulouse et la stratégie de Northampton.

Racing-London Irish: 14-34. Léo HUISMAN

La rencontre Racing Metro-London Irish, comptant pour la 3ème journée de H-Cup n’avait qu’un enjeu sportif limité. Les deux équipes, défaites deux fois dans la compétition, étaient avant même de débuter la partie, déjà quasiment éliminées. Alors le Racing voulait se servir de ce match pour se "remettre la tête à l’endroit" après la gifle reçue une semaine plus tôt au Stade de France dans le derby francilien face au Stade français. Résultat: une nouvelle déconvenue et des conséquences aussi. Pour la première fois depuis qu’il est à la tête du sportif au Racing-Metro, Pierre Berbizier s’est vu demander en conférence de presse "s’il craignait pour son poste". Au club depuis 5 ans, son destin lié à celui de Jacky Lorenzetti, Berbizier a pour l’heure, le soutien indéfectible de son président. Mais sa position s’est nettement fragilisée après ce revers européen. Il va lui falloir trouver des solutions rapidement pour relancer la machine ciel et blanche et en garder le contrôle pour quelques temps encore.

Clermont-Leicester: 30-12. Marc DUZAN

Record d'affluence et superbe match de rugby. Dimanche, les Jaunards ont écrasé les Tigers (30 à 12) et régalé les 17 688 personnes du Parc des Sports Marcel-Michelin. Supérieurs dans le combat au sol, plus entreprenants dans le jeu courant et transcendés par un Brock James au sommet de son art, les coéquipiers d'Aurélien Rougerie n'ont pas laissé une chance aux double vainqueurs de la H Cup (2001 et 2002). On retiendra, au coeur de cette superbe performance collective, les prestations de Wesley Fofana et Julien Malzieu. Le premier nommé, auteur de deux essais, a posé d'énormes problèmes au monstrueux Manu Tuilagi, par ses appuis de feu et sa détermination. Quant à Julien Malzieu, il a une nouvelle fois prouvé que son absence lors du Mondial néo-zélandais n'était en rien justifiée. Très solide à l'impact, tranchant dans ses courses et auteur d'un bel essai en première période, le môme du Puy de Dôme, beaucoup plus en vue que lors de sa dernière sortie montpelliéraine, a joué avec son vis à vis Horacio Agulla comme un gros chat avec une souris.

Harlequins-Toulouse: 10-21. Bruno FABIOUX

Trois-cent kilos de matériel, soit dix-huit gros sacs, quarante-cinq maillots, autant de shorts et de paires de chaussettes, huit ballons d'entraînement, des parkas, des coupe-vent, des couvertures, une boîte à outils avec des crampons de toutes tailles répartis dans des sachets en toile, des serviettes de bain, des casques, des protège-dents (en cas d'oubli), du matériel médical (strap, genouillères, bandages...), c'est ce que se coltinent Daniel Pebeyre et Guy Cavaillé lors des déplacements du Stade toulousain. Deux heures avant l'arrivée des joueurs, le duo s'affaire pour que tout soit prêt à leur arrivée aux vestiaires. Les préparateurs physiques acheminant leur matériel (cônes...) de leur côté. Une feuille est scotchée au mur avec, face à chaque nom, la taille du maillot et du short correspondants. Les maillots sont empilés sur une table. Parce que la tradition, au Stade toulousain, veut que les joueurs, en déplacement, n'aient pas leurs maillots accrochés au porte-manteau. Pour que les joueurs se placent par affinité. Même si, vendredi dernier au Stoop Memorial Ground, ils avaient à leur disposition un réduit d'une trentaine de mètres carrés qui imposait une totale promiscuité. Laquelle n'a peut-être pas été étrangère au succès des Toulousains sur les Harlequins.

Trevise-Biarritz: 30-26. Jérôme PREVOT

Après cette nouvelle déconvenue biarrote, une image nous revient en mémoire. Les contre-attaques depuis leurs 22 des Biarrots de la première mi-temps. On ne peut pas leur faire ce procès, avec une ligne de trois quarts plutôt légère et coureuse les Basques ont tenté très tôt de contourner les Italiens. Cela aurait pu donner des essais spectaculaires, c'est exact mais deux ou trois ballons lâchés en bout de ligne les ont fait reculer de quarante ou cinquante mètres. La large domination territoriale des Trevisans en première période s'est aussi jouée là dessus. Il fallait peut-être éviter de donner un surcroît de confiance à un adversaire bien mieux équipé que par le passé (merci la Ligue Celte), surtout quand comme Biarritz on joue avec un pack affaibli. S'installer chez l'adversaire le plus tôt possible aurait peut-être changé le cours de la partie. En tout cas, c'est en jouant comme ça que le BOPB a failli revenir en fin de match.

Castres-Northampton: 41-22. Nicolas ZANARDI

Rien ne sert de courir, il faut marquer ses points... Ce n'est pas du La Fontaine, mais la morale sied bien à l'affrontement entre Castres et Northampton. Venus à Castres pour empocher le point de bonus et se relancer dans la course à la qualification, les Saints ont botté toutes leurs pénalités en touche, négligeant de tenter certains points offerts sur un plateau. Alors, bien sûr, les Anglais ont atteint leur objectif. Sauf qu'ils en ont oublié l'essentiel : gagner... Tout le contraire du CO qui, sans dominer outrageusement, a construit son match en marquant sur toutes ses occasions, grâce à un Romain Teulet des grands jours. Au point d'inscrire également le point de bonus offensif juste avant la fin de la rencontre. Comme quoi, rien se sert de vouloir forcer le destin...

Glasgow-Montpellier: 20-15. Jérôme FREDON

Ce déplacement du MHR à Glasgow avait tout d'un véritable traquenard. Les joueurs montpelliérains ont eu le désagréable sentiment de ne pas être à leur place. Il faut dire que le "changing-room" que leur avait alloué les dirigeants écossais ressemblait plus à un cabanon de pêcheurs au bord de l'étang de Pérols qu'à un vestiaire destiné à une équipe de rugby de haut niveau. Étroit, inconfortable, inhospitalier. Les Héraultais étaient tellement serrés comme des sardines dans leur "boîte d'enfer" que leurs entraîneurs ont dû instaurer un roulement. Les joueurs se sont donc tous changés à tour de rôle. Afin également de mettre son groupe totalement à son aise, le duo Galthié-Bès a fait une entorse aux us et coutumes du professionnalisme. Faute de pouvoir tous rentrer dans leur vestiaire, les joueurs montpelliérains ont effectué leur discours de motivation d'avant-match sur la pelouse de Firhill. A la plus grande stupéfaction de la dizaine de journalistes locaux présents. C’est à croire que ces derniers ne sont pas au courant de l'état désastreux de la "douche écossaise"... Pourtant, la décision des dirigeants de Glasgow de changer, la saison prochaine, de lieu de résidence, aurait dû leur mettre la puce à l'oreille. En effet, les Warriors ne sont pas chez eux au Firhill. "SDF", ils versent depuis quatre ans un loyer au club de football de Partick Thistle pour pouvoir utiliser leurs installations surannées. Leur stade sans confort ni charme noyé en plein milieu de barres d'immeubles et d'une tristounette cité ouvrière. Pas de doute, si malgré leurs bons résultats en Ligue celte, les Warriors ont du mal à attirer la foule des grands jours, cela est très certainement dû à l'inhospitalité de l'endroit. Voilà pourquoi à partir d'août 2012, les Glaswégiens joueront au Scotstoun, un écrin flambant neuf de 15 000 places. Un "home sweet home" pour un nouveau départ?

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