Bal d'outsiders entre l'Ulster et Edimbourg

Par Rugbyrama
  • Alun Walker - 6 janvier 2012 Edimbourg Ulster
    Alun Walker - 6 janvier 2012 Edimbourg Ulster
Publié le Mis à jour
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Edimbourg et l’Ulster ne faisaient pas partie des favoris au départ de la compétition. Et pourtant l’un des deux se hissera en finale au terme de cette demi finale de H Cup aux airs de choc des outsiders. Rugbyrama fait l’état des lieux sur les forces en présence.

Personne ne les voyait venir. L’année dernière, Édimbourg était tout sauf l’épouvantail de la H Cup. Avec cinq défaites en six matchs (une seule et courte victoire à domicile contre Castres, 24-22) les Écossais de la côte Est ne faisaient peur à personne. Et pour la septième fois consécutive depuis leur quart de finale européen de 2004, ils n'atteignaient pas les phases finales. Voilà pour l’analyse stricte des résultats. Sur le terrain, la vérité était toute autre. Malgré ce nombre de défaites, les joueurs de Michael Bradley avaient considérablement gêné chacun de leurs adversaires avec leur jeu résolument tourné le mouvement et l’enchaînement interminable de temps de jeu. Mais leur force les avait aussi trahi. En tombant dans le jeu à outrance, les Écossais ont prêté le flanc à des contre-attaques assassines et accumulé les revers.

Cette année, les matchs de poule avaient mis la puce à l’oreille des observateurs du championnat européen: il y eut tout d’abord ce match de poule, face au Racing, prétendant légitime au titre de champion de France. Ce soir là, dans un stade quasiment vide, les Écossais ont su trouver les ressources pour remonter vingt-quatre points de retard à un quart d’heure de la fin en un glorieux 48-47 en passant quatre essais en fin de rencontre au terme d’un match complètement fou. Mieux, en quart de finale face à Toulouse, ils ont su jouer contre nature pour occuper le terrain au pied et mettre un maximum de pression au triangle arrière en allumant des chandelles. Une mutation effectuée en un temps record, signe des grandes formations.

L’Ulster, le nouveau grand d’Irlande

L’émergence de l’Ulster était en revanche plus prévisible. Voilà cinq saisons que la franchise est en progrès constant, après une longue traversée du désert entamée après le sacre européen de 1998. Fatigués de vivre dans l’ombre des monstres sacrés que sont le Munster et le Leinster, les dirigeants de l’Ulster ont sonné la révolte, et renforcé leur formation. L’arrivée de l’excellent Ruan Piennar, le demi de mêlée-buteur Springboks aux 51 sélections, illustre tout à fait cette volonté de bousculer les plus grands. Impeccable dans la conduite du jeu, artilleur redoutable, Pienaar a joué un rôle déterminant dans la victoire des siens dans l’enfer de Thomond Park face au Munster (22-16). D’autres renforts, comme le puissant troisième ligne centre et futur Castrais Pedrie Wannenburg, le deuxième ligne Johann Muller, l’arrière Stephan Terblanche ont également apporté une puissance que l’Ulster avait rarement connu jusqu’alors.

Et puis la franchise compte aussi ses quelques internationaux irlandais qui, mine de rien, pèsent de tout leur poids sur une rencontre : le talonneur Rory Best, l’infatigable flanker Stephen Ferris, et le remuant ailier Andrew Trimble. A y regarder de plus près, l’Ulster ne serait pas si loin que ça d’une deuxième finale de H Cup. Que ceux qui n’en sont pas convaincus aillent demander l’avis de Paul O’Connell, capitaine du Munster qui dû déposer les armes devant son public face à la franchise montante du rugby irlandais. "Ma plus grande crainte est que l'équipe n'exploite pas son potentiel, et gâche tout ce que nous avons fait jusqu'à présent, comme cette victoire à Thomond Park. Nous avons un occasion exceptionnelle de disputer une finale de H Cup, tout comme Edimbourg. Personne ne laissera passer cette chance", reconnait Brian McLaughlin, l'entraîneur de l'Ulster.

Pour autant, aucune des deux formations ne souhaitent enfiler le costume de favori. "Cela nous va parfaitement d'être les outsiders. L'Ulster nous a battu deux fois cette année en Ligue Celte, et en plus ils joueront quasiment à domicile. La pression sur leurs épaules sera immense", précise le demi de mêlée d'Edimbourg Mike Blair. Ce a quoi Brian McLaughlin a rétorqué: "Ils ont gagné leur poule en se classant premiers. Nous ne l'avons pas fait".

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