Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Joe Van NIEKERK - 12.12.2010 - Toulon
    Joe Van NIEKERK - 12.12.2010 - Toulon
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils reviennent sur le spectacle grandiose de Clermont/Leinster et les bonnes performances de Van Niekerk ou Montes.

Perpignan/Leicester: 24-19 - Philippe KALLENBRUNN

En d'autres temps, l'on aurait chipoté sur le point de bonus défensif abandonné par Perpignan aux Tigers. Vrai que celui-ci pourrait peser lourd au moment du décompte final. Pour l'heure, il permet à Leicester de conserver, seul, la tête de la poule 5, avant de recevoir l'Usap, son plus sérieux rival. Conséquence : à Welford Road, ce dimanche, les Catalans seront contraints de faire au moins aussi bien que les Anglais à Aimé-Giral. D'accrocher au minimum à leur tour un point, sans que la bande à Richard Cockerill ne marque de son côté un bonus offensif. Car une place de meilleur deuxième mérite vraiment d'être disputée jusqu'au bout dans cette poule. Oui, il y a une époque pas si lointaine où l'on aurait trouvé à redire sur la victoire étriquée de l'Usap. Mais pas là. Car les Sang et Or n'avaient plus gagné un match depuis le 2 octobre dernier, face à La Rochelle. Et que le plus important pour eux, samedi à Aimé-Giral, était bel et bien de renouer avec le succès. En dominant l'actuel deuxième de l'Aviva Premiership, les joueurs de Jacques Brunel se sont aussi probablement évités un début de crise.

Clermont/Leinster: 20-13 - Arnaud BEURDELEY

A Clermont-Ferrand, il y a bien plus rafraîchissant que la météo. Si, si, je vous jure, c'est possible. Et pourtant, dimanche, il régnait un froid, non pas sibérien, mais bien auvergnat. D'abord, il y a ce formidable engouement du peuple clermontois pour son équipe. Evidemment, cela ne date pas d'hier, mais le stade Marcel-Michelin, comme nous l'avons vu dimanche, ça vaut tous les antidépresseurs du monde. Au lieu de prescrire du Lexomil, on invite les médecins de la région à emmener leurs patients voir un match de l'ASM. Rien de tel pour avoir le sourire et de la joie de vivre. Des frissons, voilà donc ce que l'on a ressenti à l'entrée des deux équipes. Et ça a duré plus de 80 minutes. Parce que le plus rafraîchissant dans cette histoire, c'est le niveau de jeu proposé par les deux équipes. Deux formations portées sur l'offensive. Du jeu, encore du jeu, rien que du jeu. Et sans les pieds, s'il vous plaît ! Un réel bonheur. Un véritable cadeau de Noël avant l'heure. Même ceux qui ne conçoivent pas le rugby sans un rude combat d'avants ont été gâtés. En témoignent les empoignades sur chaque zone de ruck. Et pour ne rien gâcher à notre plaisir (soyons un peu franchouillard et chauvin), l'ASM l'a emporté. Allez les gars, on remet ça samedi à Dublin ?

Aironi/Biarritz: 28-27 - Jérôme PREVOT

Bien sûr, on pourrait accabler le BO.... Mais ceux qui ont assisté aux match Aironi-Biarritz dans cette petite bourgade de l'Italie profonde ont aussi eu le sentiment de vivre un moment historique : la première victoire d'une nouvelle équipe, une franchise créée en début de saison par la Fédération pour concentrer une partie de son élite. C'est à ce prix que le rugby italien peut garder le contact avec les gros bras. Mieux valait donc quitter le stade de Viadana avec des idées positives et l'image de Julien Laharrague s'enfonçant dans la défense des Basques pour faire basculer le match. Désormais, on joue au rugby à bon niveau dans la péninsule... Qu'on se le dise et tant mieux pour le niveau de la H Cup.

Glasgow/Stade toulousain: 16-28 - Grégory LETORT

Il est entré en piste à la 52e au relais du pilier droit Cencus Johnston. Benoit Lecouls blessé, Yoann Montès se voit offrir des opportunités de briller. A Glasgow, il a encore une fois su saisir sa chance. Sa deuxième apparition de la saison en H Cup, lui qui compte aussi 9 matchs en Top 14. Et, donc, une rentrée encore percutante. Notamment sur cette mêlée à la 75e pour offrir une pénaltouche à David Skrela finalement dévissée. Montès marque des points et cesse d'être une promesse : il confirme enfin. La montée en puissance est nette.  "J'ai vu Yoann Montès faire une excellente rentrée", disait Yannick Bru.à la sortie de Firehill. Il ne paye pas de mine mais devient joueur qui compte. Pas de hasard s'il a signé une prolongation de contrat jusqu'en 2015...

Castres/Edimbourg: 21-16 - Bruno FABIOUX

Ca y est, le CO s'est mis au chaud. On veut parler des buvettes, bien sûr. Hier tristement cantonnés au "jambon-beurre mou", les stands de ravitaillement du stade Pierre-Antoine sont aujourd'hui copieusement achalandés : saucisse de Toulouse, frites, huîtres (fraîches), beignets de calamars, bulots... Et vin chaud à discrétion. Ce qui, en même temps que les gosiers, réchauffe les âmes quand le mercure refuse de pointer le nez au-dessus du zéro. La poignée de Scottish bon teint qui avaient fait le déplacement dans le Tarn, samedi, ne s'y sont pas trompés qui vinrent se coller quelques demis derrière le tartan histoire de se réchauffer le "futur de l'Ecosse". Sportivement, les Castrais, en battant Edimbourg (21-16), ont pris une option sur la suite de la compétition. Passeront-ils pour autant les fêtes au chaud ? Réponse dimanche soir, après qu'il auront rendu la politesse aux Ecossais.

London Irish/Toulon: 13-19 - Pierre-Laurent GOU

Il fallait être à Reading, dimanche, pour prendre la mesure du phénomène Joe Van Niekerk. Si le Sud-Africain brille sur les terrains du Top 14, il a trouvé avec la Coupe d'Europe une compétition à la hauteur de son talent. Mister Joe est tout simplement fantastique. Exceptionnel dira même son entraîneur, Philippe Saint-André, quand Mourad Boudjellal, depuis Toulon, nous confia son plaisir de voir le "baromètre de Toulon" au beau fixe. le RCT se prend à rêver des phases finales européennes, ambitions légitimes. Avec Joe, tout est permis. Mike Catt, le boss des London Irish, l'affirma, beau joueur, en quittant la tribune de presse : "Avec Wilkinson, Hayman et Van Niekerk, Toulon peut aller loin."

Saracens/Racing-Metro: 21-24 – Léo HUISMAN

Un déplacement en Angleterre et c’est l’assurance d’avoir le bonheur de suivre une rencontre dans un stade…anglais. Une lapalissade ? Il n’empêche. Pénétrez dans ces jardins, Vicarage Road en l’occurrence, et une euphorie -flegmatique, tout en retenue, nous sommes en Angleterre- vous submerge irrémédiablement. C’est inexplicable. Vicarage Road n’a rien d’exceptionnel. Il est "le" stade d’Elton John, me souffle-t-on. La pop star, président du club de foot de Watford, qui partage les lieux avec les Saracens, l’a sauvé du rachat en 2003. Il est vétuste, en plein lifting, ses couleurs sont criardes, la visibilité, obstruée par des poteaux inopportuns, tout à fait discutable. Et pourtant, on s’y sent bien. A un mètre de la pelouse, à proximité des joueurs, le spectateur vit le match. Il n’y est pas mieux installé qu’en France, mais il en ressort le cœur plus léger. Après la rencontre entre le Racing et les Saracens, l’enceinte vidée, un confrère en la quittant, lance cette sentence définitive : "Il n’y a pas à dire : ils savent faire des stades ces Anglais !" Je ne suis pas loin de le penser…

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