Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Gordon D ARCY - 21.01.2011 - Racing Metro 92 - Leinster
    Gordon D ARCY - 21.01.2011 - Racing Metro 92 - Leinster
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Cette fois, ils mettent en valeur l'ambiance du Liberty Stadium, les performances de Guiry et Cazenave et l'amertume du Stade toulousain.

Saracens/Clermont: 14-24 - Arnaud BEURDELEY

C'est peut-être passé inaperçu, mais Clermont qui s'impose à l'extérieur cette saison, c'est un petit exploit. Et pour cause. La dernière victoire des Jaunards loin de Marcel-Michelin, c'était le 21 août dernier à Bourgoin. A croire que l'ASM ne voyage pas très bien cette saison. Alors, certes ce match sur la pelouse des Saracens comptait (presque) pour des cacahouètes, mais les hommes de Cotter, rêvant (un peu) de faire durer le suspens quant à une éventuelle qualification pour les quarts de finale de la H-Cup, mais surtout souhaitant ardemment obtenir un sésame pour le Challenge européen, n'ont pas galvaudé le rendez-vous. Au contraire. Dans une composition inédite, ils ont affiché un état d'esprit au moins aussi rafraîchissant que le climat qui régnait vendredi soir dans la banlieue nord-londonienne. Des intentions de jeu, ils en ont eu en début de rencontre. Du courage, ils en ont montré durant les très longues minutes où ils n'ont pas vu le ballon. Du mérite, ils en ont eu en décrochant un bonus offensif dans les derniers instants de la partie. De l'espoir, ils ont dû en avoir durant tout le week-end. Au final, pour continuer l'aventure en H-Cup, il leur aura manqué un peu de chance... Mais surtout une victoire à l'extérieur.

Wasps/Toulouse: 21-16 - Grégory LETORT

Ils le répètent tellement qu'on finit par l'entendre sans y prêter attention. "En H Cup, il n'y a pas de joker" : le leitmotiv du Stade toulousain s'est vérifié dimanche à l'Adam's Park de Londre, stade pittoresque au fond de la grande banlieue. Pour une défaite concédée à la dernière minute sur un essai de Lemi, le quadruple champion d'Europe se retrouve contraint d'aller jouer son quart de finale sur le terrain que choisira Biarritz, 22 points aussi au compteur mais avec 16 essais inscrits contre 15 pour le Stade toulousain. Six matchs, cinq victoires : un quart de finale à l'extérieur quand même. Ironie du sort, ce sera pour une revanche de la finale 2010 face au BOPB qui de son côté a perdu deux matchs en phase de poule (Aironi et Ulster)... Injuste ? C'est ce que peuvent penser les champions d'Europe. Mais en H Cup, il n'y a pas de joker et pas de passe-droit. Qu'importe si Toulouse qui a été des seize éditions de la H Cup est le nouveau numéro 1 d'Europe selon le classement de l'ERC, le club au plus grand nombre de matchs (117 lors du quart de finale) et de victoires (4) avec dans ses rangs Vincent Clerc, meilleur réalisateur (32 essais). Il y a un règlement. Et le jeu des bonus qui favorise indéniablement ceux qui ont un club italien dans la poule : Biarritz et Perpignan recevront quand Ulster et Leicester passent au titre de meilleur second. Toulouse qui n'a plus eu de club italien à se mettre sous la dent depuis la saison 1999/2000 doit l'accepter. Mais il a le droit d'être amer.

Castres/Northampton : 12-23 - Nicolas ZANARDI

Il est des petites choses qui échappent, parfois, à l'observateur moyen du Top 14. Les supporters castrais présents à Pierre-Antoine se sont ainsi franchement étonnés, alors que leurs entraîneurs avaient manifestement décidé de faire reposer contre Northampton le gros de leurs troupes, de voir Chris Masoe titularisé. Encore plus étonnés de voir celui-ci s'engager aussi fort que lors de n'importe quel match, et manifester un fort mécontentement lors de sa sortie, après un quart d'heure de jeu en deuxième période. La raison ? Elle est toute simple ! Ce match de H Cup était diffusé sur Sky Sports, et donc visible depuis la Nouvelle-Zélande et l'Australie, où résident la famille et les amis du capitaine castrais. Lesquels s'étaient levés tard dans la nuit pour assister à la partie... D'où la petite colère de Masoe, qi aurait aimé se montrer plus longtemps. La mauvaise nouvelle ? Elle est pour les Parisiens. Parce qu'un Masoe dans son état normal, c'est déjà quelque chose à se coltiner. Alors, un Masoe qui voudra passer ses nerfs...

Perpignan/Llanelli: 37-5 - Philippe KALLENBRUNN

La jeunesse de Perpignan pète la forme. Dimanche, à Aimé-Giral, deux joueurs issus de la formation catalane en ont mis plein la vue à l'Europe du rugby : Florian Cazenave et Bertrand Guiry, excellents face à Llanelli. Elu homme du match, Bertrand Guiry (22 ans) fut encore d'une incroyable activité sur le front de la troisième ligne de l'Usap. Plaqueur (14 réussis, aucun manqué), sauteur, coureur, le flanker confirme l'étendue d'un immense potentiel, à peine entrevu depuis deux ans. Florian Cazenave (21 ans), lui, se montra carrément décisif. Passeur parfait sur l'essai de Farid Sid, il fut aussi au soutien de Maxime Mermoz, auteur d'un exploit personnel, pour aller inscrire le quatrième essai de Perpignan, celui du bonus offensif, au bout d'une longue course. Sa présence au ras et la justesse de ses choix donnent beaucoup d'assurance au jeu des Sang et Or. On vous avait déjà parlé de ces deux-là. On vous en reparlera.

Biarritz/Bath: 26-19 - Emilie DUDON

 Le rugby n'est pas une science exacte. On le savait avant cette dernière journée de phases de poules européennes mais on a encore pu s'en apercevoir ce week-end. Au rugby donc, quatre victoires peuvent être supérieures à... cinq victoires ! Ou au moins ramener autant de points. La preuve : Biarritz, qui a gagné quatre matchs seulement, a terminé quatrième qualifié devant... Toulouse, cinquième qualifié alors même qu'il compte cinq victoires. L'explication tient bien évidemment dans le nombre de points de bonus acquis par les deux équipes (six pour Biarritz, seulement deux pour le Stade) et qui les ont placées dos à dos au final (22 points chacune, la différence s'est faite au nombre d'essais marqués). Logique ou pas logique, il reste en tout cas que le BOPB jouera son quart à Anoeta. Divin retournement de situation pour le club basque qui, depuis sa défaite à Aironi lors de la quatrième journée (27-28), se pensait condamné à jouer un quart à l'extérieur. Il a d'ailleurs dû batailler jusqu'à la dernière journée pour se qualifier (victoire bonifiée contre Bath 26-19). "Je ne pensais pas avoir l'opportunité de recevoir en quarts de finale", reconnaît le président Serge Blanco dans Sud Ouest ce lundi. L'ancien arrière du XV de France parle même d'un "cadeau du destin"... Non, le rugby n'est pas une science exacte. Et tant mieux parce que, de cette manière, il continue de réserver des (bonnes ou mauvaises) surprises.

Ospreys/Toulon: 29-17 - Pierre-Laurent GOU

Voilà un week-end européen qui tord le cou aux idées reçues. Connaissez-vous Swansea, la ville des Ospreys ? Et bien, il faut la connaître. Pourquoi ? Parce que tout d’abord, il y a ce diable de Shane Williams qui évolue dans le club de rugby et qui démontre que l’on peut peser moins de cent, pardon, moins de quatre-vingt-dix, pardon moins de quatre-vingts kilos et jouer au plus haut niveau. Il l’a encore démontré lors de sa rentrée face aux Toulonnais. Mais le propos n’était pas là. Non, Swansea est un magnifique endroit pour jouer au rugby et quand le temps se met au diapason (et c’était le cas ce week-end), on est loin des clichés inhérents au pays de Galles. Point de mines à l’horizon, ni de gens austères. Non. Un grand ciel bleu et une cité au bord d’une magnifique et grande plage de sable. Et après une balade vivifiante et iodée, le supporter de rugby peut se rendre dans l’un des plus beaux stades d’Europe et des plus fonctionnels, le Liberty Stadium. Certes, pour le moment il est encore un peu trop grand en capacité, mais il est magnifique et d’une facilité d’utilisation enfantine. Tout y est fait pour le confort du fan des Ospreys avec par exemple de larges coursives chauffées et bien éclairées où l’on peut se restaurer (contre quelques précieuses Livres Sterling) de frites bien grasses et d’un bon coup de houblon. Bref, cela sent bon l’ovalie !

Racing/Leinster: 11-36 - Leo HUISMAN

Bien sûr que le Racing n’avait pas mis ses cadres à contribution. Bien sûr les Ciel et Blanc étaient déjà tournés vendredi soir vers Clermont où ils s’apprêtent à disputer une rencontre face à l’ASMCA autrement plus importante pour eux que ce dernier match de H-Cup contre les Irlandais du Leinster. Tout ceci ne doit pas faire oublier la performance majeure des Dublinois. Joe Schmidt, leur entraineur, s’émeuvait dans Midi Olympique, d’avoir grappillé autant de points dans cette poule de la mort. Avec l’armada dont il dispose, on peut se demander comment il a pu en douter. Les champions d’Europe 2009 sont encore redoutables. Ils semblent jouer avec un temps d’avance. A la manière de ce que l’on voit dans l’hémisphère sud, ils refusent à tout prix de tomber au sol pour donner plus de vitesse à leur jeu. Et ils vont vite, très vite. Pas simplement leur ligne de trois quarts, qui fait les beaux jours de l’équipe d’Irlande (Horgan, O’Driscoll, D’Arcy, Sexton), mais aussi leurs avants, comme le surpuissant Sean O’Brien, flanker de son état, replacé en huit pour pallier l’absence de Jamie Heaslip vendredi. Les défenseurs franciliens ne sont pas prêts de l’oublier. Et si le Leinster n’était pas tout simplement le favori de cette H-Cup ?

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