Un Toulouse à réaction

Par Rugbyrama
  • Toulouse-Leinster - Clément Poitrenaud - H Cup
    Toulouse-Leinster - Clément Poitrenaud - H Cup
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A la 45e, quand le score était de 9-9, pouvait-on imaginer que Toulouse allait finalement prendre le large contre le Leinster ? A ce moment-là, la dynamique était clairement irlandaise, avant que les Haut-Garonnais n'élèvent son niveau de jeu et s'offrent une finale au Stade de France (26-16).

Les Haut-Garonnais avaient surclassé le Leinster devant en première période et comptaient déjà neuf points d’avance à la demi-heure de jeu. "Notre mêlée a pris une dimension supplémentaire. C’est un secteur qui a été un point fort", reconnaissait Guy Novès après le match. Mais cela n’a pas suffi. Peu à peu, les Irlandais sont revenus avant la pause et avaient ainsi pris l’ascendant psychologique. "En fin de première mi-temps, nous avons reculé un peu, connu un instant de flottement et commencé à jouer à l’envers, constatait David Skrela. Nos avants ont été énormes et ont mis les Irlandais sous pression. Je crois qu’avec cette domination, inconsciemment, nous n’avons pas produit assez de jeu.La pause est arrivé au bon moment. On s’est resserrés et on s’est dit qu’on ne pouvait pas passer à côté. Après, nous avons mis toute l’énergie que nous avions dans le combat ".

Alors, au vu de la physionomie de la rencontre, la plus grande force du Stade toulousain samedi a certainement été sa capacité de réaction, sa faculté à se faire violence pour ne pas voir la qualification lui filer sous le nez. "Nous étions si proches du Stade de France que l’on ne pouvait pas lâcher". "On s’attendait quand même à souffrir aussi et à vivre un match d’une énorme intensité. Notre principale qualité a été de ne pas s’affoler, de remettre la main sur la rencontre et de nous montrer à nouveau capables de tenir le ballon", avouait l’ailier Vincent Clerc. "Dans ce genre de match, c’est toujours le plus costaud dans sa tête qui l’emporte", résumait l’entraîneur des avants, Yannick Bru, pour valoriser les qualités humaines et mentales de ses troupes.

"Le fruit d’un travail collectif"

Et si certains joueurs admettaient avoir douté durant quelques minutes, une chose est certaine : les Toulousains sont habités par une confiance presque inébranlable. La culture de la gagne. "Personnellement, j’étais relativement confiant à la pause, confessait ainsi Clément Poitrenaud. Nous ne subissions pas les impacts, nous étions en place défensivement… Tout ça, ce sont des signes. Je ne ressentais pas d’inquiétude supplémentaire". Alors pourquoi cette frilosité offensive avant la 50e minute ? "Nous n’avions aucun intérêt à nous exposer en première mi-temps et à faire des passes inutiles, répond l’arrière international. Après, les espaces se sont ouverts… C’est le fruit d’un travail collectif ". "Les avants ont travaillé à l’usure, renchérissait Yannick Jauzion. Ils ont pris le pas physiquement et nous devions terminer le travail ".

Une question légitime se pose : gestion remarquable ou manque de maîtrise passagère ? "Ce fût un match stratégique, admettait Patricio Albacete. En première période, nous avons privilégié le jeu au pied et avons eu une grosse défense. Malheureusement, avant la pause, nous avons commis quelques fautes . Après, nous avons réglé ça "."La première mi-temps a été bien maîtrisée sauf la fin, qui nous a échappé, relativisait Guy Novès. Avant de nuancer : "Cela prouve que nous ne sommes pas tout à fait au point mais la réaction des joueurs en deuxième période a été remarquable. Je suis fier d'eux, ce qu’ils ont fait est tellement énorme." Mais force est de constater que si la tactique choisie par les Toulousains s’est révélée payante, ces derniers ont tout de même su accélérer au bon moment : "Nous avons davantage varié en deuxième période et cela nous a permis de trouver des solutions", confirmait David Skrela.

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