Toulouse, du beau travail

Par Rugbyrama
  • 2010 H Cup Toulouse Kelleher Skrela
    2010 H Cup Toulouse Kelleher Skrela
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En ce 1er mai, Toulouse n'a pas chômé pour se hisser en finale de la Coupe d'Europe pour la 6e fois de son histoire, en venant à bout du Leinster (26-16) au Stadium. Longtemps accroché par le tenant du titre, le Stade a mis le turbo juste avant l'heure de jeu pour réussir un break décisif.

Fini les clichés... L'adage selon lequel le Stade toulousain construit uniquement ses succès sur le talent et les fulgurances de ses arrières. Cette saison, ce sont bien les avants haut-garonnais qui font avancer l'équipe de Guy Novès et lui montrent la voie de la victoire. Alors oui, Toulouse est qualifié pour la sixième finale de Coupe d'Europe de son histoire mais cette fois, le club le doit en grande partie à un pack irréprochable. Et surtout dominateur. Un huit de devant qui s'est permis le luxe de surclasser celui du Leinster, champion d'Europe en titre. Évidemment, si la province irlandaise possède une des plus belles lignes de trois-quarts du continent, elle est réputée friable devant. Et Toulouse l'a compris. Face aux enchaînements rapides au large des joueurs de Michael Cheika, les locaux ont choisi le pragmatisme et l'efficacité comme réponses en début de match. Avec réussite.

Outre la domination auprès des regroupements, le plus bel exemple de la supériorité toulousaine devant réside en la souffrance du Leinster en mêlée fermée avant la pause. Le pack irlandais a reculé sur chaque introduction ou presque (13e, 27e, 30e) et les Toulousains ont ainsi bénéficié de précieuses pénalités et mis leur adversaire sur le reculoir. L'entrée en jeu du pilier droit springbok CJ Van der Linde à la place de Cian Healy à le demi-heure de jeu n'y changeait pas grand-chose. Le bon sens de la marche... En cela, les averses qui se sont abattues sur Toulouse avant et pendant le match ont peut-être avantagé les Haut-Garonnais. Du moins, ce sont eux qui se sont le mieux adaptés. D'emblée, les trois chandelles parfaitement exécutées par Clément Poitrenaud avaient éclairci le ciel toulousain. Et donné un aperçu du récital des Rouge et Noir. De son côté, David Skrela se contentait de convertir le travail de ses avants (5e, 16e, 31e). Les arrières n'avaient plus qu'à finir le travail, serait-on tenté de dire...

Deux essais toulousains en moins de cinq minutes

Et pourtant, n'est champion d'Europe en titre qui veut... Malgré leur infériorité chronique en conquête, les Leinstermen sont parvenus à faire trembler leurs hôtes durant une grande partie du match, en leur infligeant par instants une terrible pression, notamment grâce à leur remarquable rapidité d'exécution. Pendant certaines périodes, comme dans le premier quart d'heure, les Toulousains se sont ainsi parfois contentés de défendre, à l'image d'un Vincent Clerc irréprochable dans ce domaine et qui a sauvé plusieurs fois les siens du naufrage (10e, 12e, 25e). A la 50e minute, les deux équipes étaient toujours dos à dos (9-9) grâce à la réussite des buteurs visiteurs, Berne (33e, 40e) et Kearney (44e). En début de seconde période, la physionomie de la rencontre avait d'ailleurs totalement changé. La réussite fuyait David Skrela, le buteur maison, et même Maxime Médard qui, sur son premier ballon, se permettait une course de près de 50 mètres en solitaire mais ne parvenait pas à aplatir (42e).

Mais comme espéré, les trois-quarts locaux, parfois stériles ces derniers mois, allaient démontrer qu'ils pouvaient se hisser au niveau de leurs avants. Et c'est l'homme en forme du Stade toulousain qui faisait basculer la partie. Yannick Jauzion, revenu à son meilleur niveau ces dernières semaines, concluait tout en puissance une magnifique action de son équipe (56e). Et lui permettait de poser un premier pied au Stade de France (16-9). Quatre minutes plus tard, c'est David Skrela, auteur d'une belle inspiration pour s'infiltrer en plein coeur de la défense irlandaise et élu homme du match, qui lui assurait d'y mettre le deuxième (23-9). Déjà auteur d'un doublé en quart de finale contre Clermont, Jamie Heaslip faisait pourtant durer le suspense (65e) mais c'était trop tard... Toulouse était lancé à l'assaut dune quatrième couronne européenne. Que ce soit contre le Munster ou Biarritz, autrement plus efficace dans le petit périmètre que le Leinster, une chose est certaine : la performance du pack toulousain sera encore une fois décisive. Certainement davantage...

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