Clermont : Refrain de malheur

Par Rugbyrama
  • Jamies Heaslip Leinster Clermont 2010
    Jamies Heaslip Leinster Clermont 2010
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Défaits 28-29 en quart de finale de H Cup par le Leinster vendredi, les Clermontois ont laissé beaucoup d'espoir et d'énergie à Dublin. La défaite a été cruelle et les nerfs ont été mis à rude épreuve. La question est maintenant de savoir s'ils peuvent se relever de ce nouveau coup dur.

Il y a chez les Clermontois un petit air de Claude François. Parce qu'un de ses plus célèbres refrains agresse les oreilles auvergnates depuis des années maintenant. Comme ces chansons insupportables qu'on n'arrive jamais à se sortir de la tête une fois qu'on les a entendues, "Comme d'habitude" est revenu aux oreilles des 3000 supporters de l'ASMCA présents à Dublin vendredi soir. Ballade lancinante venue rappeler aux fans d'une des plus belles équipes françaises que leurs protégés échouent systématiquement lors des grands rendez-vous. Il y a ces dix défaites en finale de championnat de France et désormais cette impuissance qui se prolonge sur la scène européenne.

Malgré une prestation extraordinaire des Français, la victoire n'est pas au bout comme en attestent les larmes versées par les joueurs au coup de sifflet final. Encore une fois, le rêve clermontois a viré au cauchemar. A cause d'un petit point de rien du tout. De quelques malheureux centimètres sur un drop. D'un manque d'expérience à ce niveau en H Cup peut-être. D'un manque de réussite aussi bien sûr, et de réalisme également. Voilà. C'est comme ça.  "Comme d'hab". Alors quoi ? Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Cette nouvelle déception n'est-elle pas celle de trop ?

Cotter : "Evacuer la déception"

Ces questions, les joueurs de l'ASMCA ne se les posent pas. Pas le temps à vrai dire. A peine ce quart de finale terminé, ils doivent déjà se (re)tourner vers le Top 14 et le choc qui les attend vendredi prochain contre Castres. Un match capital dans la course aux demi-finales à domicile, que les Auvergnats sont dans l'obligation de remporter. Alors pas le choix, il faut se ressaisir très rapidement. Aussi cruelle, impitoyable, inexorable, brutale et fâcheuse soit-elle, la défaite au Leinster ne doit pas plomber le groupe, comme l'affirmait l'entraîneur Vern Cotter dès la sortie des vestiaires vendredi soir : "Il va falloir évacuer la déception pour revenir en championnat."

Comment faire ? En positivant. Les Clermontois ont reçu un énorme coup de massue mais ils sont persuadés de pouvoir s'en relever. Cotter l'affirme. Son ailier Julien Malzieu, auteur de trois essais durant la rencontre, aussi : "Il y a eu de très bonnes choses durant cette rencontre, il faut s'en servir pour grandir". C'est vrai, les motifs d'encouragement sont nombreux pour les Français et le constat serait tout autre si James avait passé son drop à la dernière seconde de la rencontre. Mais cette incapacité à gagner les matchs importants questionne forcément. Jusque dans les rangs asémistes. "J'aurais préféré prendre trente points que perdre de cette façon", déplorait, abattu, le troisième ligne Julien Bonnaire devant les journalistes.

Après deux jours de repos ce week-end, le début de semaine sera axé sur la récupération. Pour effacer les stigmates laissés sur les corps par le combat d'une rare intensité que se sont livrées les deux équipes tout d'abord, mais aussi pour effacer les bleus à l'âme. Et on sait bien lesquels sont les plus douloureux. Aucune machine, aucun kiné, aucune crème magique ne peut résorber de telles plaies. Seul le temps fait son effet. Et les Clermontois n'en ont pas beaucoup...

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