Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Rob Kearney Leinster Clermont H Cup
    Rob Kearney Leinster Clermont H Cup
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Après les qualifications de Biarritz et de Toulouse pour les demi-finales de la Coupe d'Europe, les envoyés spéciaux du Midi Olympique reviennent sur les prestations des représentants français lors des quarts de finale à travers un joueur, un instant clé, une image marquante de chaque rencontre.

Leinster/Clermont (29-28) - MARC DUZAN

A quel esprit tordu, quel cerveau retors doit-on l'idée d'une suppression pure et simple de la H Cup, au seul prétexte de gratter trois pauvres dates au calendrier ? Franchement, on en a même oublié le patronyme et on s'en contrefout. A Dublin vendredi soir, on a probablement assisté à l'un des plus beaux matchs de l'histoire de cette compétition : quelle intensité, quel rythme, quelle ambiance et quel suspens ! Des matchs de coupe d'Europe tels que ce Leinster/Clermont, on redemande, et très vite... Alors, on regrettera, pour les 3000 supporters auvergnats ayant fait le déplacement en Irlandais pour soutenir les Jaunards, que le sort n'ait pas voulu aider Brock James, pétrifié par la pression, à claquer cet ultime drop entre les poteaux du RDS Stadium... L'ASM, portée par un paquet d'avants incroyable et globalement auteur d'un match magnifique, échoue à deux doigts d'un triomphe majuscule chez le champion d'Europe et voit les portes des demi-finales se refermer brutalement. L'année prochaine ? C'est ce que l'on dit en Auvergne depuis trop longtemps déjà...

Biarritz/Ospreys (29-28) - Nicolas AUGOT

Plus de 80 mètres en moins de 11 secondes. L'ailier du Biarritz Olympique Takudzwa Ngwenya a renforcé un peu plus sa légende ce samedi en quart de finale de Coupe d'Europe. Une course folle dans un couloir de deux mètres avec deux défenseurs ridiculisés en chemin, l'Américain a arrêté le temps à Anoeta. Un exploit individuel pour inscrire à la 12e minute un essai que les supporters raconteront encore dans plusieurs décennies. Il avait humilié le Sud-Africain Bryan Habana lors de la dernière Coupe du monde, il a cette fois rappelé à tout le monde que Shane Williams, la star du rugby gallois, venait de fêter ses 33 ans. Surtout, ce contre initié par une relance de Damien Traille symbolise parfaitement la prestation du BOPB lors de cette rencontre. Un succès que les Biarrots se sont offert grâce à un réalisme sans faille. La moindre occasion s'est transformée en points. De bon augure pour la suite.

Toulouse/Stade français (42-16) - Bruno FABIOUX

Il est des choses qui ne se font pas. Rugbystiquement parlant, un joueur mérite toujours le respect, quel que soit son palmarès. A fortiori quand celui-ci est international, a fortiori quand sa carte de visite est épaisse comme un porte-billets de maquignon. Dimanche soir au Stadium municipal de Toulouse, le Stade toulousain a remporté une victoire sans appel sur le Stade français, en quart de finale franco-français de la H Cup. Une belle victoire au bout d'un beau week-end de printemps. Qui plus est sur l'ennemi dit héréditaire. Que le public siffle le buteur parisien, en l'occurence le Bigourdan Lionel Beauxis, malgré les conseils de bienséance bien en vue sur les panneaux lumineux durant les tirs au but, malgré les appels réitérés au fair-play du speaker du stade, ce n'est pas joli-joli, mais bon, disons que cela peut être de bonne guerre. Ce qui ne l'est guère, en revanche, c'est d'accompagner un joueur sur le chemin du banc de touche lors de son remplacement sous une huée de sifflets. Ce fut notamment le cas dimanche quand Sylvain Marconnet a laissé sa place à Rayno Gerber après soixante-treize minutes de combat loyal. Le Givordin en a vu d'autres, du haut de ses trente-quatre balais et de ses quatre-vingt sélections, et il n'a pas moufté en regagnant le bord du terrain d'où il a suivi la fin de la rencontre. Longtemps après la fin du match, il a été le premier à venir signer des autographes et poser pour la photo-souvenir avec des petits supporters toulousains, heureusement encore indemnes du syndrome du chauvinisme. Sylvain Marconnet avait le sourire. Malgré la défaite, malgré les sifflets. La classe, ça ne s'invente pas.

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