Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Jean Baptiste Elissalde Toulouse Top 14
    Jean Baptiste Elissalde Toulouse Top 14
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Comme après chaque journée, les envoyés spéciaux du Midi Olympique décryptent pour vous les moments forts de la H Cup, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon de ce 6e acte, qui a vu Paris et Clermont rejoindre Biarritz et Toulouse en quarts.

Perpignan-Trévise 34-6 - Philippe KALLENBRUNN

L'Usap a fini sa campagne européenne par une victoire incontestable et bonifiée face à Trévise, de la nature de celle qu'elle aurait dû ramener d'Italie le 10 octobre dernier, lors de la première journée. C'est là, au Stadio di Monigo, que les Catalans ont perdu leurs illusions dans cette H Cup 2009-2010. Perpignan pourra néanmoins se souvenir deux matchs accomplis : à Aimé-Giral, face à Northampton (29-13) et à Thomond Park, contre le Munster (23-24). L'Europe fuit ainsi le Roussillon pour la deuxième année consécutive, et, dans le même temps, l'éventualité d'un quart ou d'une demi-finale à Barcelone. Pas sûr, d'ailleurs, que cette ambition soit désormais mise en avant, à l'approche des prochaines échéances continentales... Pour Jacques Brunel, en tout cas, la H Cup, dans sa formule actuelle, demeure trop aléatoire pour constituer un objectif en début de saison.

Viadana-Clermont : 20-59 - Marc DUZAN

On ne reviendra pas sur la démonstration des Jaunards face à Viadana (59-20), une équipe au niveau sensiblement équivalent à celui d'une formation du ventre mou Pro D2. Un match sérieux, neuf essais à deux et un beau doublé du capitaine Aurélien Rougerie, excellent en Lombardie. On insistera plutôt sur cette première place arrachée au forceps par les Clermontois aux Ospreys et à Leicester, considérés comme deux des effectifs les plus riches du vieux continent. Clermont a marché sur la poule 3, le groupe de la mort de la H Cup. Clermont a enterré tigres des Midlands et balbuzards de la baie de Swansea. Clermont est en quarts de finale de la reine des compétitions européennes et cela ne s'était plus vu depuis 2002. Alors chapeaux bas, messieurs les Jaunards...

Edimbourg-Paris : 9-7 - Arnaud BEURDELEY
Que se serait-il passer si le trois-quarts centre écossais Cairns avait réussi à maîtriser le ballon sur cette passe interceptée de Miérès (60e) ? Que serait-il advenu si les Parisiens n'avaient pas été costauds pour défendre leur ligne entre la 61e et le 69e minute ? Quel aurait été l'avenir de Paris si Papé n'avait converti la seule incursion stadiste dans les 22 mètres écossais ? Ces questions méritent d'être posée. Et la réponse est simple : Edimbourg l'aurait probablement emporté, de façon relativement logique, avec un écart de point supérieur à sept points. Envolé alors le point de bonus défensif si précieux pour le club de la capitale. Oubliée la qualification pour les quarts de finale de la Coupe d'Europe. Tombés les sourires de circonstances. Au lieu de cela, Cairns a laissé échapper le ballon. Paris a défendu de façon héroïque pendant ces huit longues minutes. Papé s'est montré réaliste. Et Paris a gagné le droit de rejoindre le gotha européen. Tant mieux, dirons-nous. Tant mieux pour les joueurs et le staff parisien qui n'ont pas été épargnés par les difficultés depuis plusieurs semaines. Mais, gardons-nous de tout gargarisme. Cette qualification pour le Top 8 européen, performance que le Stade français n'avait pas atteint depuis deux ans, ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Qu'on se le dise, le Stade français est actuellement en souffrance.

Brive-Llanelli : 17-20 - Nicolas ZANARDI

Si Brive n'a pas à rougir en matière d'intentions de jeu (le CABCL gratifia même son public de plusieurs séances débridées et de trois essais de superbe facture), les Corréziens ont baissé pavillon sur l'un de leurs points faibles structurels cette saison : le jeu au pied. Lorsque les Martin Roberts, Stephen Jones ou Daniel Evans renvoyaient sans coup férir les Coujous dans leur camp, les Brivistes rendaient trop facilement le ballon sans jamais parvenir à inverser la pression. Les deux essais inscrits suite à des contre-attaques, punissant deux chandelles moisies de Goode, claquèrent ainsi comme un parfait symbole. Sans compter ce zéro pointé dans les tirs au but en première période qui permit, trop vite, aux Gallois de revenir au score. Lesquels ne durent leur victoire qu'à la précision toujours intacte du plus Jaunard d'entre eux, Stephen Jones, auteur d'un joli 100%, dont la pénalité de la gagne. Comme quoi, en rugby, l'importance d'un buteur fiable demeure cruciale...

Biarritz-Glasgow : 41-20 - Pierre MAILHARIN

Les Ecossais peuvent se sentir frustrés. Longtemps, ils ont en effet cru pouvoir rééditer leur exploit de la saison passée, lorsqu’ils s’étaient imposés, à la surprise générale, sur la pelouse d’Ernest-Wallon. Au final, ils s’en retournent chez eux avec quarante points dans la musette, tarif européen du BOPB à domicile cette saison. Mais ne nous y trompons pas : si les deux précédents, face à Gloucester et Newport, avait reflété la physionomie du match, ce ne fut cette fois pas le cas. Et les Basques, menés jusqu’à l’heure de jeu, n’auront dû leur salut qu’à l’écrasante domination de leur cinq de devant dans les vingt dernières minutes. Ils devront montrer autre chose, en avril, à Anoeta, face aux Ospreys, pour prétendre se qualifier en demis. Les Warriors, eux, quittent la compétition la tête haute. Leur propension à envoyer du jeu tous azimut, malgré des moyens parfois limités, mérite un grand coup de chapeau.

Sale-Stade toulousain : 13-19 - Grégory LETORT

Les entraîneurs du Stade toulousain disaient ne pas savoir à quoi s'attendre avant le sixième round de H Cup à Sale. "Le matin, on ne savait pas si les joueurs seraient dans le match, s'ils n'auraient pas la tête ailleurs " avouait Guy Novès. La faute à l'imminence du Tournoi des 6 Nations. A la joie des élus. A la frustration de recalés. L'angoisse des coachs était finalement en trop. "On avait peur de la décompression mais les garçons ont très bien réagi" savourait Philippe Rougé-Thomas. C'est indéniable : victoire 13-19 à Sale, synonyme de quart de finale de H Cup au Stadium contre Paris. Difficile de ressortir une individualité d'une telle démonstration collective. Et pourtant, il en est un qui mérite un hommage particulier : Grégory Lamboley, flanker ou deuxième ligne. Lui n'était pas forcément attentif à l'annonce du groupe par les sélectionneurs. Mais sous la pluie de Sale, il s'est rappelé à leur bon souvenir. Polyvalent peut rimer avec remplaçant. Depuis plusieurs mois, Gregory Lamboley rime avec performant. Titularisé dans un match à l'enjeu indéniable, il a assumé. Son ambition en 2010 ? "Réaliser de grands matchs dans les rendez-vous d'importance". Contre les Sharks, il n'a pas déçu. Nommé capitaine de touche, ila conduit les débats sans trembler. Pour le reste il a signé un sans faute dans son rôle de flanker pur, conduisant les montées défensives pour Toulouse ne soit jamais attentiste, retardant les ballons dans les rucks et brillant sur tous les soutiens. Il était missionné, il a assumé. "Avec Yannick Bru, le contenu des entraînements ets plus précis. Et puis je sais exactement ce qu'il attend de moi. Mon rôle est clair : je ne m'éparpille pas partout ce qui me permet de me donner à 100%. Il m'a changé. Mon jeu est plus structuré". Polyvalent donc pour le meilleur. Lamboley ne pense pas à l'équipe de France mais joue comme s'il était concerné. Lamboley, le symbole d'un effectif galactique du Stade toulousain où les rotations ne nuisent plus à l'efficacité collective. Voilà l'enseignement majeur de ces dernières semaines.

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