Le tour de Midi Olympique

Toulouse - Sale : 36-17 - Jérôme Fredon

C'est une véritable révolution culturelle à laquelle nous avons assisté dimanche après-midi au Stadium de Toulouse! Pour la première fois depuis 1996, un club anglais a délibérément fait l'impasse sur un match de H Cup. "Really shocking!" Accusés Sale, levez-vous. Les joueurs de la banlieue de Manchester s'étaient déplacés dans la ville Rose sans leurs stars. Sans Andrew Sheridan, Mark Cueto, Matthew Tait ou encore Charlie Hodgson. Pour sa défense, le manager des Requins Kingsley Jones a invoqué le match de vendredi soir face à Cardiff. Mais ses arguments n'ont pas convaincu tout le monde. Les réservistes de Sale n'ont pas pesé bien lourd face à une impressionnante équipe toulousaine. Si prompts d'habitude à nous donner des leçons de fair-play et d'équité sportive, nos amis anglais étaient étrangement silencieux dimanche dans les couloirs du Stadium....

Paris - Edimbourg : 31-7 - Arnaud Beurdeley

On aurait pu vous parler de la performance de Rodrigo Roncero, élu homme du match par l'ERC. On aurait pu évoquer le regain de forme de Pascal Papé, de bon augure avant les tests internationaux de novembre. On aurait encore pu souligner les progrès de Lionel Beauxis dans sa volonté d'attaquer, à chacune de ses sorties, encore un peu plus la ligne d'avantage. Mais, on préfère ici vous dire combien Julien Arias est au sommet de son art. L'ailier du Stade français a inscrit samedi contre Edimbourg le premier essai de son équipe (7e). Un essai teinté de réalisme et de vitesse. Allez demander au pauvre demi d'ouverture écossais Godman, lui qui n'a vu qu'une fusée lui passer devant, ce qu'il en pense. Mieux encore, l'ailier stadiste est aussi à l'origine du quatrième essai parisien (30e). C'est lui qui, dans un ruck en bord de touche, est allé récupérer un ballon décisif. Qu'on se le dise, Arias en ce moment, "c'est de la bombe atomique", comme dirait les "djeun's". Et on se demande encore comment Ewen McKenzie et Christophe Dominici ont bien pu écarter pour la demi-finale du Top 14 contre Perpignan la saison dernière celui qui était alors le meilleur marqueur du club. Vraiment, on ne comprend toujours pas.

Trévise - Perpignan : 9-8 - Jérôme Prévôt

Perpignan a perdu à Trevise à la surprise générale. Insconsciemment, les Perpignanais avaient sans doute un peu sous estimé cette équipe chez qui ils s'étaient largement imposés par le passé. D'un point de vue plus terre à terre, ils ont perdu parcequ'ils se sont fait constamment renvoyer chez eux au pied par une équipe qui avait opté pour une stratégie hyper réaliste. La pluie a fait le reste.

Clermont - Viadana : 36-18 - Léo Huisman

C’est un fait auquel on ne prête qu’une oreille distraite : Parlez avec tous les italiens du championnat de France, ils vous affirmeront tous que le rugby dans leur pays progresse d’année en année. Il n’empêche, lorsque Viadana est venue défier l’ASMCA samedi à Marcel-Michelin, tout le monde s’entendait pour dire que les italiens repartiraient d’Auvergne avec les valises pleines de 60 points au bas mot. Les transalpins en ont encaissé finalement moitié moins et ont surtout perturbé Clermont pendant une heure. Avec des armes encore limitées : une conquête propre et une agressivité dans les rucks supérieure aux Clermontois qui leur ont fait récupérer de nombreux ballons intéressants. Avec un bon buteur (l’Ecossais Garry Law), Viadana a longtemps gardé Clermont à une portée de fusilavant de s’écrouler finalement en fin de rencontre. Mais, - n’est-ce pas l’Usap ? - le rugby italien progresse, c’est un fait.

Llanelli - Brive : 24-12 - Charles Gaudin

J'aime le pays de Galles. J'aime cette principauté si hospitalière, ses pubs accueillants, ses gens si chaleureux, ses filles si légèrement vêtues malgré le froid. J'en parlais l'autre soir avec Marc Duzan. Récemment, il s'est rendu au cœur de la Rhondda Valley pour y découvrir les anciennes cités minières. Il est revenu les larmes aux yeux, des anecdotes émouvantes plein les poches, des coups de cœur plein la bouche. Pour suivre le CA Brive, je suis allé à Cardiff, à Swansea et à Llanelli. Les joueurs et les dirigeants corréziens revenaient sur la scène européenne après douze ans d'absence. Quel meilleur endroit que le pays de Galles pour des retrouvailles ? Je n'en vois pas.

Glasgow - Biarritz : 18-22 - Pierre Mailharin

Dans une chronique pour la version anglaise du journal "Metro", parue la veille du match, l’ancien champion du monde Will Greenwood porta ce jugement, sévère, à l’encontre du Quinze biarrot : "J’ai arrêté de soutenir cette équipe il y a quatre ou cinq ans, quand elle a arrêté de jouer au rugby". Sous-entendu, depuis qu’elle a choisi de s’appuyer sur un style de jeu efficace, davantage que fondé sur la prise de risque. Opinion tranchée, quelque peu balancée à l’emporte pièce, surtout pour qui a eu l’occasion de voir évoluer le club rouge et blanc ces dernières semaines, notamment contre Toulon et Perpignan. Avis justifié, en revanche, au regard de la prestation "maîtrisée" des coéquipiers de Jérôme Thion, ce samedi, à Glasgow. Face à des Ecossais courageux mais incapables de terminer leurs actions autrement que par la botte de Dan Parks, le BOPB, décidé à ne pas rater son entrée dans la compétition, qu’importe le spectacle, s’est donc exécuté en offrant à son hôte une leçon de réalisme.