Le paradoxe parisien

Par Rugbyrama
  • Jacques DELMAS Stade français Top 14
    Jacques DELMAS Stade français Top 14
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Malgré la qualification de son équipe pour les quarts de finale de la H Cup acquise à Edimbourg, Jacques Delmas, l'entraîneur du Stade français, n'a pas du tout apprécié le comportement de ses joueurs lors de la défaite en Ecosse, et a eu des mots très durs envers eux. Les sentiments sont partagés.

Oui, le Stade français a atteint son objectif en H Cup, c’est-à-dire les quarts de finale. Oui, le club parisien a rempli sa part du contrat en arrachant un bonus défensif sur le terrain d’Edimbourg (défaite 9-7). Mais non, l’équipe de la capitale ne s’est pas rassurée. Non, en tout cas, le contenu de la rencontre n’a pas satisfait l’entraîneur Jacques Delmas. Ce dernier était mécontent dans les couloirs du Murrayfield et il l’a fait savoir promettant "une séance vidéo animée" : "On n'a même pas assuré le minimum syndical. On n'a pas eu le ballon parce qu'on s'en est débarrassé. […] Dans le combat et dans le jeu au sol, ça allait, mais il y a eu un refus de jeu. Ce sont toujours les mêmes qui vont au combat et ce sont toujours les mêmes qui se blessent. On n'a pas été dangereux, on a été catastrophique dans l'utilisation du ballon".

Une impression étrange. Comme l’explique le troisième ligne Mauro Bergamasco: "Je suis animé de sentiments contradictoires. On est en quart, mais on aurait aimé assurer plus pour être libéré mentalement. On se rend compte qu'on aurait dû faire plus". Son partenaire Simon Taylor confirme : "C'est vrai qu'on reste sur un sentiment mitigé parce que ce n'était pas une grosse performance. On n'a pas livré le match qu'on voulait livrer. Il faudra faire beaucoup mieux en quart de finale." "Vu le match, on s'en tire plutôt bien", avoue même le talonneur Dimitri Szarzewski. Et ce n’est pas son entraîneur qui le contredira : "On se qualifie. Est-ce que c'est mérité? Je ne sais pas. En tout cas, on ne mérite pas de jouer un quart à la maison", assène Delmas. Quoi qu’il en soit, la copie devra être de bien meilleure qualité lors du prochain rendez-vous européen pour espérer voir le cap des demies.

"Un Stade français avec Dupuy et un Stade français sans"

Entre l’avalanche de blessés (Liebenberg, Parisse, Oelschig) ou de suspendus (Dupuy, Attoub), le Stade français a du mal à faire front. La charnière expérimentale alignée à Edimbourg et composée de Southwell, habituel arrière, à la mêlée et du jeune Mieres à l’ouverture en est l’illustration parfaite. La gestion du jeu a particulièrement fait défaut en Ecosse. "Entre un 9 qui n'en est pas un et un 10 qui se fait contrer la seule fois où il attaque... Quand on tape au pied, c'est pour mettre l'adversaire en difficulté, ce n'est pas pour rendre le ballon", regrettait sèchement Jacques Delmas. Et l’entraîneur parisien d’aller jusqu’à lâcher une phrase chargée de symboles : "Il y a un Stade Français avec Julien Dupuy et un Stade Français sans Julien Dupuy". De son côté, Hugo Southwell, au-delà de se satisfaire de la qualification de son équipe, est surtout ravi d’en avoir terminé de son intérim à la mêlée : "Pour moi, c'était un match difficile à ce poste-là. J'espère que maintenant c'est fini. Je veux jouer en 15. C'est mon poste depuis dix ans".

Au rayon des maigres satisfactions, la performance de la défense parisienne, énorme de courage et de solidarité et qui n’a pas encaissé d’essais malgré les fortes périodes de domination adverses, est à souligner. "Il faut féliciter la défense", note Dimitri Szarzewski. Et pourtant, ce n’est pas de nature à redonner le sourire à Jacques Delmas : "La défense? Cela me rappelle Biarritz, où on défendait tellement bien qu'on ne jouait plus! C'est la peur qui nous a fait défendre comme ça. S'ils ont de la puissance, ils vont trois fois dans l'en-but." Sévère le coach parisien. Mais surtout très en colère… "Ma seule satisfaction, c'est d'avoir sorti l'Ulster, après tout ce qu'ils nous ont fait." Maintenant, les joueurs de la capitale doivent se concentrer sur un autre déplacement aussi périlleux que capital, à Castres mercredi. Mais pour la qualification pour les phases finales du Top 14 cette fois. "Il va falloir travailler à l'entraînement", indique le talonneur international. Cela tombe bien, au vu de son degré de frustration, il semble que Jacques Delmas soit enclin à faire bosser ses troupes…

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