La balade irlandaise

La météo du week-end a parfaitement reflété le baromètre des performances européennes. Le soleil illuminait le ciel irlandais pendant la démonstration du Munster à Limerick pendant que la pluie s'abattait sur la France. En effet, le pays du Trèfle est le grand gagnant des quarts de finale. D'abord grâce à l'éclatante victoire du Munster, tenant du titre, contre les Ospreys (43-9), qui a encore renforcé sa statut de favori de la compétition. Puis avec le succès surprise, mais non moins marquant, du Leinster (6-5) sur la pelouse des Harlequins. Les deux formations en découdront maintenant en demie le 2 mai à Croke Park pour savoir quel club irlandais tentera de décrocher le titre. Il y a huit jours, elles se sont déjà affrontées en Ligue celte et le Munster l'avait confortablement emporté (22-5). Mais trois semaines après son historique Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations, le rugby irlandais a, en tout cas, démontré en deux jours qu'il dominait actuellement le continent.

La France doublement perdante

Si les Gallois ont laissé en route un représentant (les Ospreys) et l'Angleterre deux (Bath et les Harlequins), le bilan de ces deux pays n'est pas pour autant négatif. Loin de là. En effet, la courte, mais ô combien précieuse, victoire de Cardiff sur Toulouse, le vice-champion d'Europe en titre, a pris des allures d'exploit côté gallois. Et les Blues auront encore le privilège de jouer leur demie à domicile. Pour le royaume de la Rose, le duel anglo-anglais entre Leicester et Bath écartait d'emblée les chances d'un éventuel 100%. Et même si les Harlequins ont déçu, le seul qualifié, Leicester, leader du Premiership, a évidemment les capacités d'aller s'imposer à Cardiff pour s'offrir une finale

Déjà sous-représentés dans ces quarts de finale par rapport aux Gallois, Irlandais ou Anglais qui alignaient tous au moins deux équipes à ce stade de la compétition, les Français, et leur seul club en lice, Toulouse, sont incontestablement les grands perdants de ce week-end européen. Verdict : pas une équipe en demie et une place de perdue pour la prochaine édition. En effet, chaque saison, l'Angleterre et la France sont assurés d'avoir six tickets européens. Un septième sésame est ensuite attribué en fonction des performances des clubs de ces deux pays.

L'exploit de Dupuy pour se consoler

C'est donc l'Angleterre qui alignera sept clubs en 2009/2010 (contre six en 2008/09) aux dépens des Français qui avaient ce privilège cette année grâce à la finale européenne du Stade toulousain l'an passé. Un événement loin d'être anecdotique. En effet, si les Berjalliens, demi-finalistes du Challenge européen, venaient à remporter cette compétition, ils empocheraient automatiquement l'un de ces tickets. Ce qui signifierait alors que seules les cinq premières places du Top 14 serait synonymes de qualification pour la prochaine Coupe d'Europe. Un rude combat s'annoncerait entre Brive, Bayonne et Biarritz

Finalement, le seul éclair français de ce week-end de H Cup est venu de Julien Dupuy, le demi de mêlée de Leicester. Entré à une demi-heure de la fin du match face à Bath, il a tout simplement offert la victoire aux siens après un exploit personnel à l'ultime seconde de jeu alors que le score était de 15-15. Et ravivé quelque peu les couleurs hexagonales. Derrière son pack, il a fait mine de sortir le ballon avant d'entreprendre un 360 degrés qui lui a ouvert un boulevard le long du regroupement. 25 mètres et un crochet intérieur plus loin, il aplatissait sous les poteaux adverses et libérait son équipe. Un maigre lot de consolation pour les supporters français...