Des "Quins" en quête de couronne

Les Harlequins ou l'épouvantail de la Coupe d'Europe. Seulement 6e au classement final de la Premiership l'an passé et surtout bredouilles lors de leur campagne européenne (5 défaites et un nul), personne n'attendait l'équipe londonienne cette année. Elle a pourtant prouvé depuis le début de saison qu'il faut compter avec elle... Sur tous les tableaux ! Dauphins de Leicester (un point sépare les deux formations) en championnat, les Anglais sont sortis premiers de leur poule en H Cup, loin devant le Stade français (22 points contre 15). Et force est de constater que depuis le début de l'année 2009, les "Quins" sont en forme. Une défaite lors des 9 derniers matchs de championnat, à Newcastle le 15 mars (24-16), soit leur seul revers, toutes compétitions confondues, depuis mi-janvier. De quoi ouvrir l'appétit continental.

"Cette saison, la Coupe d'Europe a été un énorme succès. Nous avons enregistré de l'expérience l'an passé dans la compétition même si nous n'avions pas gagné un seul match. Là, nous avons non seulement remporté presque tous nos matchs (une défaite en 6 rencontres, ndlr) mais nous les avons tous gagnés de façon différente ", s'est réjoui le capitaine Will Skinner. La preuve, s'il en fallait, que la formation londonienne est une équipe complète. Après s'être imposée sur la pelouse de Llanelli (29-22) pour son entrée en lice, elle a surclassé l'Ulster (42-21). Et sont arrivées les deux rencontres phares de la poule 4 face à Paris. Deux matchs au couteau, deux combats acharnés et… Deux courtes mais précieuses victoires anglaises. D'abord un succès au Stade de France (15-10) grâce au réalisme et à la maîtrise des joueurs des Harlequins puis ce fameux retour au scénario hitchcockien au Stoop. Menée 17-16 après plusieurs minutes d'arrêts de jeu, l'équipe anglaise clôturait le suspense insoutenable de la rencontre au terme d'une action interminable (23 temps de jeu !) par un drop de Nick Evans.

Evans, le "Monsieur plus" !

Si l'effectif n'a été que peu remanié cette saison, certaines arrivées, au premier rang desquelles celle de l'ouvreur néo-zélandais, ont néanmoins été déterminantes. En une demi-saison, Nick Evans s'est effectivement imposé comme le maître à jouer de son équipe. L'ancien joueur d'Auckland, dont l'immense talent est longtemps resté dans l'ombre de celui de Daniel Carter chez les All Black, a éclaboussé les sorties londoniennes de toute sa classe. Le "Monsieur plus" des Harlequins ! A ses côtés, le danger vient souvent de l'ailier David Strettle et du centre argentin, Gonzalo Tiesi, également débarqué cette année. La formation anglaise s'appuie aussi sur une troisième ligne performante, composée du pensionnaire du XV de la Rose, Nick Easter, ou du capitaine Will Skinner.

Le seul point faible pourrait finalement être le cinq de devant des "Quins"... Sauf que le week-end dernier, il a tout simplement été décisif dans la victoire sur la pelouse de Bath (19-3), autre quart de finaliste de la H Cup. Le pilier Gary Botha a notamment réalisé une énorme performance et mis au supplice son adversaire direct. A l'arrivée, les Harlequins paraissent donc particulièrement bien armés au moment d'accueillir le Leinster. Si l'affiche est l'une des plus équilibrées à ce stade de la compétition, les Anglais partent tout de même avec une longueur d'avance. "Ce sera un gros défi pour nous et nous devons profiter de l'avantage de jouer à domicile. Le Leinster impose beaucoup de respect mais nous sommes prêts pour relever ce défi", prévient Skinner. Les Irlandais savent désormais ce qui les attend...