Toulouse, le mal de tête

Par Rugbyrama
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Peu convaincant en championnat, mal en point en Coupe d'Europe, Toulouse vit une première moitié de saison très délicate, dont le club de la Garonne n'est pas coutumier. Le doute est en passe de gagner un groupe qui a du mal à libérer tout son potentiel.

Toulouse brûle-t-il? Le géant de la Garonne, peu habitué aux situations de crise, se trouve peut-être à l'aube d'un fiasco majeur. Alors que l'année 2006 s'achève tranquillement, le Stade ne figure pas dans les quatre premiers du Top 14. Si la saison s'arrêtait aujourd'hui, il ne jouerait donc pas les demi-finales. Sa situation en Coupe d'Europe est plus précaire encore depuis ce week-end et la défaite à Llanelli. Un revers sur la plus courte des marges (20-19), pas forcément justifié au vu du match, mais aux conséquences fâcheuses au plan mathématique.

Avec deux défaites en trois matches, les Toulousains sont aujourd'hui très loin des quarts de finale, qu'ils n'ont manqué que deux fois en 12 participations, en 2001 et 2002. Ils peuvent certes encore se qualifier en remportant leurs trois dernières rencontres, mais la première place semble tout de même hypothétique. Or, Toulouse souffre du fait de figurer dans une poule homogène, sans club italien, et aura donc du mal se hisser dans le Top 8 en tant que meilleur deuxième.

Les blessures n'expliquent pas tout

Comment ce club, considéré comme le Real Madrid du rugby, et que chacun cite en référence aux quatre coins de l'Europe, peut se trouver dans une telle situation? Le mal n'est pas nouveau et le premier semestre de l'année 2006 avait déjà mis en lumière certains de ses symptômes, à travers l'élimination en quarts de finale face au Leinster, puis la raclée en finale du Top 14 contre Biarritz. Jeu de plus en plus stérile, difficultés en conquêtes, manque de densité physique du pack, Guy Novès avait cerné les points à travailler. Le recrutement avait été axé en conséquence cet été et le mode de fonctionnement en semaine modifié, avec une séance de travail supplémentaire consacrée à la touche et à la mêlée.

Si, comme le rappelle le président Bouscatel, le bilan devra être dressé au printemps prochain, et pas à Noël, Toulouse n'est pas dans les temps. Les problèmes persistent, le doute aussi. Les joueurs se crispent, le collectif se grippe. A l'évidence, Toulouse inspire moins la crainte que dans un passé récent. Les blessures pèsent également de tout leur poids. Frédéric Michalak est out jusqu'au mois d'avril, Jean-Baptiste Elissalde accumule les pépins physiques, les nombreux internationaux paient aussi le contrecoup de la tournée de novembre. Mais si l'argument est recevable, il reste un peu court. Les Rouge et Noir ne sont pas les seuls dans ce cas-là et avec 21 millions d'euros de budget (le plus imposant d'Europe) et 26 internationaux, ils devraient avoir les moyens de gérer ce genre de problèmes.

Novès agacé

La vérité, c'est que le Stade nous a tellement habitués à l'excellence pendant des années que le retour sur terre est forcément douloureux. Peu à peu, les autres ont avancé, comblant leur retard. "Nous subissons le retour de bâton de notre domination passée, explique Guy Novès dans Midi Olympique lundi. Et nos adversaires se sont donné les moyens de remettre en question nos résultats." La concurrence avance, mais Toulouse ne stagne-t-il pas? Novès enrage: "Comment peut-on dire que nous nous essoufflons, alors qu'en début de saison dernière, on nous disait extraordinaires?"

Tout n'est effectivement pas à jeter dans la Garonne. Paradoxalement, la défaite à Llanelli a même rassuré à certains égards, tant les Toulousains ont, par séquences, sembler maitriser leur sujet. Mais le cercle vicieux du doute est passé par là. "Ce qui est dramatique, c'est que les gens ne voient que le résultat en lui-même , peste Novès. A Llanelli, nous avons montré de la qualité de jeu, de la qualité technique, et un grand effectif. De quoi envisager des beaux jours." En attendant, la Ville Rose mange son pain noir.

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