Andy be Goode

Aujourd'hui, Andy Goode savoure. Auteur d'un match énorme face à Llanelli, il a la cote. Il savoure, mais n'a pas oublié. Il y a un an, la presse anglaise l'avait allumé après un quart de finale de Coupe d'Europe complètement manqué face à Bath, qui était venu s'imposer au Walkers Stadium à la surprise générale. "C'est le pire souvenir de ma carrière, admet-il. J'avais été mauvais, comme tout le reste de l'équipe d'ailleurs. Nous étions largement favoris et nous avions raté notre match. Le lendemain, je suis parti à Dubai pour penser à autre chose qu'au rugby. Ça m'a probablement aidé."

Cette fois, Goode est resté au pays. Il a bien raison, car l'Angleterre ne parle encore que de lui, mais en bien. En passant 23 points aux Scarlets pour assurer la première finale 100% anglaise de l'histoire de la H Cup, il a effacé le douloureux souvenir du 1er avril 2006. Quatre pénalités, trois transformations et un essai, Goode a tout fait aux Gallois. Et c'est encore lui qui, d'un magistral coup de pied, a amené le deuxième essai des Tigers en seconde période, quand Llanelli venait juste de prendre les commandes.

Howard: "Il mérite les louanges"

Andy Goode était d'autant plus attendu au tournant que Pat Howard n'avait pas manqué une occasion de lui mettre la pression les jours précédant la demi-finale. "Je lui avais dit: 'tu dois montrer autre chose', confie l'entraineur des Tigers. Je le lui avais dit publiquement, devant les autres. Et il l'a fait. Il mérite les louanges. Je l'avais mis sous pression et je vais continuer à le faire en cette fin de saison. Aujourd'hui, Andy mérite vraiment un 9 sur 10. "

Howard le sait, son ouvreur marche beaucoup au moral. Une semaine avant le rendez-vous capital face à Llanelli, il l'avait mis sur le banc pour la finale de la Coupe Anglo-galloise contre une autre formation galloise, les Ospreys, en lui préférant Paul Burke. "Il n'était pas content, mais c'était le meilleur moyen pour qu'il sorte un grand match en H Cup", raconte le coach anglais, malicieux. "Nous avons de la concurrence en 10, mais elle est saine", juge-t-il encore.

La concurrence, Andy Goode aimerait surtout la faire jouer au niveau international. Sélectionné en équipe d'Angleterre pour la première fois lors du Tournoi 2005 face à l'Italie, il totalise neuf sélections mais n'a jamais réussi à s'imposer. Le retour de Jonny Wilkinson, et l'émergence d'un Toby Flood ou d'un Shane Geraghty ne lui facilitent pas la tâche. Mais en enquillant encore quelques performances comme celle de samedi d'ici la fin de la saison, Goode risque de donner quelques maux de tête au patron du XV de la Rose, Brian Ashton.