Lam: La culture de l'exploit au service du Connacht

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Débarqué cet été au Connacht, Pat Lam a déjà réussi à offrir une victoire de prestige à cette formation irlandaise peu rodée à la H Cup, en s'offrant Toulouse.

Après avoir été comme joueur de toutes les épopées des Samoa dans les années 90, l'entraîneur Pat Lam a été choisi cet été par le Connacht pour exporter en Irlande sa culture de l'exploit, déjà entre-aperçue à Toulouse en Coupe d'Europe. Peu habitués à briller sur la scène européenne, ses hommes, qui recevront un Stade revanchard samedi, ont obtenu l'un des résultats les plus spectaculaires de leur maigre histoire continentale en s'imposant à Ernest-Wallon (16-14).

Faut-il déjà y voir l'effet Pat Lam?

"A Galway, la mentalité est un peu similaire à celle des Samoa, comparait-il en début de saison. C'est celle de l'éternel outsider qui se bat contre la fatalité, qui aime le combat. Quand vous êtes comme ça, quand il n'y a pas trop de stars dans l'effectif, tout est question de travail d'équipe. Ca tombe bien, c'est toujours comme ça que j'ai fonctionné donc je suis pressé de relever le défi". Porte-étendard des Samoa entre 1991 et 1999, l'ancien N.8 a atteint trois fois les quarts de finale du Mondial avec sa sélection, renversant notamment deux fois les Gallois au passage (1991, 1999), contre tout attente.

En misant sur l'ex-capitaine aux 34 sélections, le Connacht aimerait maintenant connaître à son tour ce genre de faits d'armes. Né et éduqué au pays des All Blacks, où il a décroché une sélection, le râblé Pat Lam, réputé pour sa puissance autant que son tempérament créatif, a ensuite achevé sa carrière en Angleterre, où il a notamment remporté en 2000 la Coupe d'Europe avec Northampton. "J'ai failli rater la finale à cause de la naissance de mon quatrième enfant qui devait arriver le jour J, rigolait récemment cet indécrottable optimiste de 45 ans. Finalement j'ai pu jouer, il est arrivé plus tôt. Maintenant, chacun de ses anniversaires me permet de me souvenir de ce qu'on a réalisé".

Lam: "On est toujours vivant"

Après des expériences comme adjoint en sélection écossaise et dans des divisions inférieures, Lam s'est surtout forgé une réputation de technicien lors de ses quatre années à la tête des Auckland Blues (Super 15) entre 2008 et 2012, même si l'expérience s'est achevée brusquement après une 12e place. "Je suis rentré à la maison et j'ai simplement dit à ma famille 'eh, c'est excitant, on va devoir repartir ailleurs'", positivait-il encore. Personnalité atypique et attachante, ce père de cinq enfants a donc rebondi dans un certain anonymat en Irlande où il a signé un contrat de deux ans.

Les débuts sont mêmes délicats car, après neuf journées, la modeste province irlandaise est dernière de la Ligue celtique avec une seule petite victoire. "On a manqué tellement d'occasions depuis le début de la saison, mais on est toujours vivant", a-t-il immédiatement relevé alors que "l'esprit coupe" joue à plein sur la scène européenne puisque le Connacht compte déjà deux victoires en trois matches.

Marqué par l'exigeante école néo-zélandaise, Pat Lam, dont le père spirituel n'est autre que l'entraîneur néo-zélandais champion du monde en 2011 Graham Henry, qui l'a longtemps couvé, a donc été chargé de professionnaliser l'environnement du Connacht et d'apporter son appétit. C'est aussi pour souder l'équipe qu'il a vécu avec elle les dernières semaines de la saison précédente alors qu'il n'avait même pas encore signé son contrat.

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