O’Gara : "C’était impossible de jouer sur les 2 tableaux avec seulement 5 jours de pré-saison"

  • Ronan O'Gara (Racing 92)
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COUPE D'EUROPE - Éliminé de la Champions Cup, le Racing va aligner une équipe très mixte samedi contre le Munster. Un match particulier pour son entraîneur Ronan O’Gara, légende vivante de la province irlandaise et ami de son ancien entraîneur Anthony Foley. Rare dans les médias, l’ex-ouvreur du XV du Trèfle évoque ce match et la situation actuelle du club francilien.

Ce match contre le Munster est-il pour vous l’occasion de rendre un dernier hommage à votre ancien ami Anthony Foley ?

Ronan O’GARA : Pour moi, cela fait partie du passé. Un hommage, c’est peu de temps après une disparition. Pour nous, c’est très dur d’accepter qu’il soit parti et cela durera très longtemps.

Avez-vous été surpris par tous les hommages qui lui ont été rendus ?

R.O.G. : Non. Après, je peux comprendre pourquoi cela peut paraître surprenant pour vous car il y a 65 millions d’habitants en France. En Irlande, nous ne sommes que 4,5 millions et tous les gens connaissent bien les quatre provinces du pays et les joueurs qui ont représenté l’équipe nationale. Anthony était un des premiers grands joueurs professionnels irlandais. Avec Peter Clohessy et Mick Galwey, il était l’une des trois légendes qui ont fait le Munster. Il était à la fois une légende et quelqu’un de très humble. Ce n’est donc pas étonnant que les gens lui aient rendu hommage.

Ronan O'Gara (Racing 92)
Ronan O'Gara (Racing 92)
J'espère que Goosen reviendra dans deux mois...

Cela vous frustre t-il de ne pas jouer ce match à fond, avec la meilleure équipe possible ?

R.O.G. : On peut aussi se poser la question de savoir quelle est la meilleure équipe aujourd’hui. C’est pourquoi ce match est intéressant pour nous. Il laisse la possibilité à certains joueurs de gagner leur place. Dans chaque équipe dans laquelle j’ai joué ou entraîné, il y a toujours eu un groupe de 25-30 joueurs de très haut niveau. On a fait des bons matches contre Castres et Toulon et on doit se donner l’opportunité de voir des progrès par rapport à avant Noël.

Les dirigeants du Munster vous ont-ils contacté pour remplacer Anthony Foley ?

R.O.G. : Non ! J’ai été joueur là-bas et j’en garde de très bons souvenirs. Mais quand tu as fini, tu as fini. Dans l’avenir, oui, bien sûr, peut-être que j’aimerais entraîner là-bas. Mais le rugby, ça ne marche pas comme ça. Je suis un jeune entraîneur et mon défi est ici. J’y suis très heureux. J’adore le Top 14 mais je suis très déçu de nos performances en Champions Cup. Elles sont aussi liées au fait que nous n’avons eu que cinq jours pour préparer la saison, ce qui n’est pas normal. C’était impossible de jouer sur les deux tableaux avec seulement cinq jours de pré-saison.

Ronan O'Gara (Racing 92)
Ronan O'Gara (Racing 92)
On peut maintenant cibler le Bouclier de Brennus et je crois qu’on est sur la bonne voie

Vous avez aussi dû composer avec la volonté soudaine de départ d’un de vos meilleurs joueurs, Johan Goosen. Quel est votre sentiment sur la tournure des évènements ?

R.O.G. : (Il pousse un grand soupire) C’est difficile à dire, mes pensées se mêlent. Je vous avoue que j’ai beaucoup réfléchi sur le sujet. J’ai essayé de me mettre dans la tête de Johan. Je n’arrive pas à comprendre le but ni comment il a pu prendre une décision pareille. Ce n’est pas un mec bizarre mais ses décisions le sont. Je suis dans le rugby professionnel depuis 20 ans et je peux dire que c’est incroyable. Dans ma tête, j’espère encore qu’il reviendra dans deux mois, après avoir pris le temps de réfléchir, et qu’il dira : "Désolé les gars, j’aimerais revenir jouer avec vous".

Êtes-vous déçu ?

R.O.G : Je suis passé par toutes les émotions. La réalité est qu’il est un bon joueur mais s’il n’est pas bien dans sa tête, c’est impossible pour nous de faire quelque chose. J’ai essayé de parler plusieurs fois avec lui mais il était convaincu que sa vie était d’habiter dans une ferme. Cela fait trois semaines qu’il m’a dit que c’est aussi ce que sa femme veut. Si c’est ça, très bien, mais, c’est une grande perte pour le rugby. C’est un sujet trop sérieux pour en rire. Tout le monde fait des fautes et s’il lève la main et s’excuse, j’accepte. Mais c’est difficile car il ne l’a pas fait. N’oubliez pas aussi qu’il est jeune et très mal conseillé.

Est-ce l’année la plus particulière depuis votre arrivée au Racing ?

R.O.G. : Non, pas du tout. C’est une saison normale pour moi. J’ai connu le haut niveau au Munster, avec l’Irlande et ici au Racing 92 et il y a toujours des histoires. Il y a aussi toujours des rumeurs mais il faut vivre dans le groupe pour connaître la vérité. Moi, je sais ce qu’il se passe ici et je suis convaincu qu’on fera quelque chose cette année. On ne pouvait pas s’aligner sur les deux tableaux avec juste cinq jours de pré-saison et c’est une bonne chose de ne plus avoir la Champions Cup comme objectif. On peut maintenant cibler le Bouclier de Brennus et je crois qu’on est sur la bonne voie.

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