Il faudra bel et bien compter sur Bordeaux-Bègles

Que ce fut dur pour l'Union Bordeaux-Bègles, mais que la victoire fait du bien ! Opposés aux Chiefs d'Exeter, eux aussi en difficulté avec deux défaites lors des premières journées (une victoire et une défaite pour l'UBB), les Girondins devaient à tout prix s'imposer pour se relancer en Champions Cup. Ce qu'ils ont fait, malgré une large domination anglaise (7-13). Les Chiefs pourront d'ailleurs s'en mordre les doigts tant ils ont vendangé d'occasions tout au long de la rencontre. Mais face à l'occupation et à la possession outrageuse d'Exeter, en plus de l'ultra réalisme symbolisé par l'essai de Baptiste Serin, c'est surtout la défense bordelo-béglaise qui a brillé par son abnégation dans les temps forts anglais, jusque dans les derniers instants. L'UBB s'offre le droit d'espérer dans cette poule 5, et enterre définitivement les Chiefs.

Il fallait avoir les nerfs solides sur la pelouse du Sandy Park en cette fin de dimanche après-midi. Tout autant que pour assister à la rencontre, tant celle-ci s'est révélée serrée du début à la fin. Les deux formations, qui n'avaient plus droit au moindre faux-pas sous peine de finir cette phase de poules de Champions Cup en roue libre, jouaient tant pour gagner que pour ne pas perdre. Et rares sont les fois où cette recette a engendré des rencontres débridées. Conquête, défense, occupation, les joueurs de l'UBB allaient devoir réciter ce triptyque à la perfection. Ils ne se sont pas manqués, complétant leur copie avec un réalisme des grands jours.

Tauleigne démarre, Serin conclut

Il fallait d'ailleurs bien ça, tant les Chiefs ont dominé la rencontre de la tête et des épaules, avec une possession de balle outrageuse, couplée à une occupation de la moitié de terrain girondine presque suffocante. Mais les Anglais ont, surtout, gâché un nombre hallucinant d'occasions franches, comme cette dernière passe de maçon de Turner pour Nowell dans les ultimes minutes. Un seul essai inscrit par Maunder en première période, voilà qui était bien payé pour l'UBB qui n'avait quasiment pas vu le ballon et avait eu les pieds scotchés à sa ligne d'en-but pendant de longs instants.

Si les Girondins se sont également bien sortis du piège anglais, c'est également grâce à la rébellion de leur mêlée. Sécoué, même malmenée lors du premier acte, elle a tout simplement concassé son homologue après le retour des vestiaires. Et comme un symbole, c'est sur un ballon gagné à la poussée par l'édifice bordelais que les hommes de Raphaël Ibanez ont pris le score juste avant l'heure de jeu. Un démarrage de Tauleigne et une accélération de Serin plus tard, le petit numéro neuf aplatissait sous les perches. L'UBB s'arc-boutait en défense lors des vingt dernières minutes pour ne plus lâcher le score et enfin exulter après une dernière mêlée maîtrisée devant son en-but. Pas de mêlée, pas de victoire, disent les Anglais. Ils en ont fait l'expérience ce dimanche.