Si le Racing veut enfin garnir son armoire à trophées, il doit désormais assumer son nouveau statut
CHAMPIONS CUP - Depuis le début de la saison, on sent bien que le Racing a franchi un palier. Il doit en faire une nouvelle démonstration ce dimanche en terre hostile s'il veut se rapprocher encore un peu plus d'un premier grand titre. Tout ce qu'il faut savoir avant la demi-finale Leicester-Racing.
Le contexte
C'est tout simplement la rencontre la plus importante de l'histoire moderne du Racing. Comme l'a prouvé son succès sur Toulon - triple tenant du titre - en quart de finale, le club de Jacky Lorenzetti a franchi un cap. Et depuis le début de la saison, on le sentait venir... L'an passé, les Ciel et Blanc avaient craqué au pire des moments, dans les dernières secondes d'un quart de finale à la maison contre les Saracens. Un épisode désormais oublié, avec une seule idée dans les têtes franciliennes : se qualifier pour la finale de Lyon et enfin assouvir cette soif de trophées.
Cette saison, l'effectif s'est considérablement renforcé, avec des postes quasiment tous triplés et les joueurs du Racing semblent plus frais qu'en fin de saison dernière. Guidés par un Dan Carter à la hauteur de son talent et de sa réputation, les hommes du duo Travers-Labit n'ont jamais été aussi proches de remporter un titre. C'est leur moment ! Sauf qu'un déplacement en Angleterre, ce n'est jamais évident. C'est même toujours périlleux. Et Leicester, depuis quelques semaines, est assez impressionnant. Surtout offensivement.
Face-à-face : là aussi, une première
Tigers et Racingmen ne se sont jamais affrontés en Coupe d'Europe. Ce sera donc une première entre deux formations classées quatrièmes de leur championnat respectif. Et une opposition de style entre la meilleure défense de la Champions Cup (le Racing avec 7 essais encaissés) et la meilleure attaque (Leicester avec 30 essais inscrits).
Les joueurs à suivre : des "cannes" de partout !
Les deux grands relanceurs que sont Brice Dulin et Mathew Tait pourront-ils s'exprimer ? Si Juan Imhoff et Joe Rokocoko sont des ailiers réputés, Vereniki Goneva (6 essais) et Telusa Veainu n'ont vraiment rien à leur envier... Opposition de style en perspective au centre entre la puissance de Manu Tuilagi et la vista de Johan Goosen.
Duel d'internationaux à la mêlée entre Ben Youngs et Maxime Machenaud, deux piles électriques. Ben Tameifuna et Eddy Ben Arous ont peut-être un coup à jouer en mêlée fermée, Marcos Ayerza et Dan Cole ayant connu quelques difficultés contre le Stade français en quart.
3 stats à avoir en tête
50. 8 demi-finales ont déjà opposé des clubs du Top 14 et de Premiership. Pour 4 victoires de chaque côté, soit 50% de réussite de part et d'autre.
95. C'est le taux de réussite de Dan Carter au pied dans la compétition. L'ouvreur néo-zélandais n'a raté qu'une tentative sur 20 !
578. Comme le nombre de mètres parcourus ballon en mains par Brice Dulin depuis le début de cette Champions Cup. Comme pour Carter et son pied, il s'agit du meilleur bilan de la Coupe d'Europe.
Ils ont dit
- Thomas Lombard (consultant)
Cole et Ayerza croisent Nigel Owens depuis près de dix ans. Ce sont un peu les dinosaures de cette équipe et leur expérience va compter, notamment en mêlée
- Aaron Mauger (entraîneur de Leicester)
Manu (Tuilagi) a incroyablement progressé depuis 3-4 semaines. Il a été longtemps écarté des terrains mais il a désormais retrouvé tout son punch et évidemment que ça aide grandement l'équipe
- Ronan O'Gara (entraîneur adjoint du Racing)
Le Racing 92 est le club qui a peut-être le plus grand potentiel en Europe
Notre avis
Comme pour le quart de finale Racing-Toulon, on prévoit une rencontre vraiment serrée. A l'image par exemple des nombreux matches ayant opposé les Franciliens à Northampton ces dernières saisons, qui se sont souvent joués à peu de choses. Si l'on s'en tient à une vision (très) simpliste, on peut se demander si la défense du Racing va prendre le dessus sur l'attaque de Leicester.
Les Anglais risquent bien d'attaquer justement très fort la partie. Les Racingmen devront alors laisser passer l'orage, sans en faire trop les frais. Grâce à l'expérience de certains (Masoe, Carter, Rokocoko, Charteris...) et au talent d'autres (Dulin, Imhoff, Machenaud...), on les sent capables de faire mieux que résister et même de prendre les choses en main. On mise sur un succès du Racing, avec un faible écart de points.
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