Quatre clubs anglais soupçonnés d'avoir triché avec le "salary cap"

Par Rugbyrama
  • Illustration ballon avec le logo du Premiership
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CHAMPIONS CUP - Déjà fragilisée par une Coupe du monde désastreuse, l'Angleterre se retrouve désormais au coeur d'une polémique sur le "salary cap" qui s'applique en championnat, avec quatre clubs soupçonnés d'infractions à la veille du début de la Coupe d'Europe.

Le plafonnement de la masse salariale, plus strict en Angleterre qu'en France, a-t-il un lien avec l'absence de victoire finale anglaise en Coupe d'Europe depuis 2007 ? C'est ce que pensent visiblement certains clubs anglais, qui n'auraient pas hésité à braver l'interdit et à dépasser ce fameux "salary cap". La Premiership reconnaît qu'il y a eu certains problèmes la saison passée avec certains clubs au sujet du salary cap, a reconnu l'organisateur du championnat dans un communiqué le 22 octobre. Ces clubs, dont les noms n'ont pas été dévoilés, ont été soumis à une enquête, et sont désormais dans une phase d'accords confidentiels avec la Premiership, a-t-il poursuivi.

Un message qui ne semble pas avoir convaincu grand-monde puisque les clubs, les uns après les autres, se sont empressés de dire s'ils avaient été visés ou non par la mesure. Je n'ai pas à dire que nous sommes l'un des clubs à avoir enfreint le salary cap car tout le monde sait que ce n'est pas vrai, a ainsi immédiatement réagi Rob Baxter, l'entraîneur d'Exeter. Les London Irish confirment qu'il n'ont pas été soumis récemment à l'enquête. Le club soutient pleinement (le salary cap) et a adhéré à cette régulation depuis son introduction, a également expliqué le club londonien dans un communiqué.

"S'épargner une guerre civile"

Les Saracens, Leicester et Newcastle étant restés muets, ils se retrouvent aujourd'hui livrés à la vindicte populaire alors que les deux premiers sont engagés en Coupe d'Europe. Si Bath, également engagé dans la compétition, s'est fendu d'une communication, c'est pour assurer qu'il était resté dans les clous selon lui, pas démentir l'investigation subie. Le salary cap anglais a pourtant subi bien des assouplissements depuis son entrée en vigueur en 1999. A taux de change constant, il était alors de 1,7 millions d'euros; en 2010, il atteignait 5,6 M EUR. L'an passé, il est monté à 7,8 millions d'euros par club et, après avoir déjà été gonflé singulièrement, il atteint désormais 7,8 M EUR pour la saison 2015-2016 avec la possibilité de voir le salaire d'un deuxième joueur, appelé "marquee player", échapper aux calculs.

La tendance va continuer et le plafond atteindra 9,2 M EUR pour 2016-2017 et même 9,9 M EUR pour 2017-2018, soit à peu près le même montant qu'en France cette saison (10 M EUR). Quand le cap a été introduit, il y avait un large consensus, expliquait anonymement le 6 novembre dans The Independent un membre haut placé du rugby anglais. Les investisseurs perdaient des millions, on allait dans le mur et mêmes les propriétaires les plus agressifs voulaient arrêter la saignée. Ce n'est plus le cas. On sait depuis longtemps que certains veulent abolir la règle et voilà que l'on révèle ce qu'il se passe actuellement. La Premiership est obsédée par l'idée de s'épargner une guerre civile devant les tribunaux, donc elle a botté en touche le plus loin possible (...) Mais l'alternative (la triche) était trop sombre pour rester les bras croisés, poursuivait-il.

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