L'antisèche: Si Toulouse n'est pas encore éliminé, jamais il n'a semblé aussi loin du niveau exigé

Le jeu: Toulouse n'y était vraiment pas

Un cauchemar. Voilà qui peut résumer la soirée passée par les hommes d'Ugo Mola. Car hormis le premier quart d'heure, jamais ils n'ont semblé réellement répondre présent dans le jeu. Symbole de ce jour "sans", l'Anglais Toby Flood qui a manqué ses deux tentatives de pénalités. Pourtant, c'est un fait statistique : les Toulousains ont eu la possession de la balle (52%). Mais ils n'ont pas su quoi en faire, ont concédé treize turnovers mais ont surtout perdu trois munitions en touche (17/20) pendant que l'Uster réussissait un sans-faute en conquête. Pire, les 26 plaquages (73%) manqués par les Haut-garonnais font clairement tache.

Les joueurs: McCloskey brillant, McAlister et Flood méconnaissables

Huit défenseurs battus, un essai de toute beauté et 63 mètres parcourus ballon en mains (2e meilleur total du match) : le centre irlandais Stuart McCloskey a livré une copie de grande qualité. Que dire de l'incroyable activité défensive du deuxième ligne Alan O'Connor (16 plaquages, 100%) et du troisième ligne international Chris Henry. Chez les trois-quarts, certains ont donné le tournis aux Toulousains à l'image des ailiers Andrew Trimble (83 mètres parcourus, 3 franchissements, 4 défenseurs battus) et Craig Gilroy (52 m, 3 franchissements, 4 défenseurs battus).

Lorsqu'ils sont en forme, l'ouvreur Luke McAlister et le centre Toby Flood sont capables de faire basculer des rencontres en faveur du Stade. Ce vendredi soir, ils sont totalement passés à côté de leur sujet et leur équipe avec eux. Le Néo-Zélandais a multiplié les mauvais choix et les plaquages ratés (5) quand l'Anglais s'est montré bien maladroit au pied (0/2) et en défense (9/13). Le deuxième ligne Joe Tekori n'est pas exempt de tout reproche non plus. A l'image de ces dernières semaines, le centre Gaël Fickou a été l'un des plus remuants alors que le capitaine Thierry Dusautoir s'est démené en défense.

Le moment qui aurait pu tout changer: Flood donne le ton du match

Une seule fois les Haut-Garonnais ont eu l'occasion de faire la course en tête. C'était à la 14e minute. Le buteur anglais Toby Flood a décidé de tenter une pénalité à plus de trente mètres sur la droite des poteaux. Son coup de pied est parti bien loin de la cible. Moins de dix minutes plus tard, Picamoles était sorti sur blessure et l'Ulster avait marqué un essai transformé (22e, 7-0). Le début du cauchemar en somme.

La stat: 1

Pour les Toulousains, quadruples vainqueurs de la Coupe d'Europe, le coup est dur ce vendredi soir. En plus de la claque reçue, cette défaite en Irlande restera historique car il s'agit de la première fois que le Stade n'a pas inscrit le moindre point. Un record dont les Haut-Garonnais se seraient volontiers passés. Maigre consolation, celui de la plus lourde défaite de Toulouse n'a pas été battu. Il date de 1996 et un revers 77-7 chez les Wasps.

Le tweet qui a tout résumé

Devant l'ampleur du score et la prestation de Toulouse, beaucoup sont restés incrédules.

La question: Toulouse peut-il encore sortir de poule ?

Bien sûr, les Haut-Garonnais ne se sont pas mis dans les meilleures conditions pour accrocher les quarts de finale. Pourtant, ils ne sont pas encore mathématiquement éliminés. Dans son histoire, Toulouse est même parvenu à deux reprises à sortir des poules avec seulement quatre victoires. Ce fut le cas en 2008 et en 2012. Et Bath avait également réussi cette performance l'an passé dans la poule des Stadistes. Une preuve que l'espoir existe encore. Malgré tout, cela semble désormais bien compliqué face à des adversaires du calibre des Saracens et de l'Ulster.

Quadruples vainqueurs (record) sur la scène européenne, les Toulousains semblent en bien mauvaise posture après avoir déjà été sortis dès les poules la saison dernière. Car autant la défaite à Londres avait été mise en partie sur le compte du traumatisme des attentats de Paris la veille, autant ils ont semblé une nouvelle fois évoluer un ton en-dessous du niveau de leurs adversaires. La qualification ? Imaginez plutôt: un carton plein lors des trois prochains matches ne garantirait pas un ticket parmi les "meilleurs deuxièmes". C'est dire. Le Stade toulousain n'a plus atteint le dernier carré depuis 2011 et ne s'est pas qualifié pour les quarts à deux reprises déjà sur les trois dernières années. Le dernier titre continental de 2010 semble bien loin pour une équipe qui n'arrive pas à reproduire ses bonnes performances réalisées en Top 14...