Encore dans l'obligation de réagir, Clermont veut prendre sa revanche... et bien plus

Gagner. A tout prix. On n'a pas le choix. Le deuxième-ligne Sébastien Vahaamahina n'a besoin que de peu de mots pour résumer l'objectif. En habitués de la Coupe d'Europe, les Clermontois savent qu'une une seconde défaite les mettrait dans une situation très défavorable en vue de l'accession aux quarts de finale. Les sans-faute sont rares en phase de poules, mais les Auvergnats n'ont déjà plus de joker et ont laissé deux bonus offensifs qui pourraient compter à leurs adversaires (Ospreys et Exeter).

C'est donc un match presque éliminatoire qu'ils vont livrer face à Exeter, une semaine après une première manche nettement dominée par les joueurs de Rob Baxter. Le talonneur Benjamin Kayser le confirme: Le moment de faire des calculs de points n'est pas venu. On se concentre sur nous, si on fait un sans-faute jusqu'à la fin on sortira de cette poule, point barre.

• Une conquête à revoir

Malgré la nécessité de faire souffler un effectif amoindri par de nombreux blessés et physiquement entamé par les combats livrés à Brive et à Exeter, la semaine a été studieuse en Auvergne. On a été dominés par Exeter et heureusement qu'on s'est envoyés sinon on en prenait 60... Il y a beaucoup de choses à corriger si on veut faire quelque chose ce weekend, expliquait le coach Franck Azéma mardi, avant de réserver deux heures d'analyse vidéo à ses joueurs puis une séance d'entraînement dans le jour déclinant. On a beaucoup travaillé la conquête, confirme le troisième ligne Alexandre Lapandry.

Très largement dominés dans la possession du ballon et l'occupation du camp adverse, les Clermontois ont clairement conscience de leurs manques actuels et doivent parvenir dimanche à priver Exeter de ballons. D'abord en sécurisant les leurs, en touche notamment, secteur défaillant dans le Devon. Il faut prendre le jeu à notre compte, être beaucoup plus précis sur nos lancements, confirme Benjamin Kayser. Et peut-être qu'on ne s'était pas suffisamment préparés à la capacité d'Exeter à tenir le ballon pendant des séquences longues. Ils reviennent par vagues successives jusqu'à ce que ça craque. À nous de les attendre avec plus d'ambitions.

• Juste une mauvaise passe ?

Franck Azéma préfère ne pas s'inquiéter des difficultés actuelles de son équipe en conquête. Ce qui faisait la force de Clermont il y a peu est tout de même une faiblesse actuellement mais le coach corrige: La saison dernière aussi, on a eu des passages où on n'était pas optimum non plus. Si ça venait à durer plusieurs semaines sans un ballon en touche, je dirais qu'il y a un problème mais on a été bien contrés et on s'est affolés. Avec tous les changements dans l'équipe, ça complique les choses aussi.

Privé d'une bonne douzaine de joueurs la semaine dernière, blessés ou malades, Clermont doit composer. Les retours de Cudmore, Lee ou Davies sont les bonnes nouvelles de la semaine.

• En recherche de constance

Comme à Brive après la défaite face à Toulon, les Clermontois doivent réagir après une contre-performance. Inconstants depuis la reprise du championnat mi-octobre, les joueurs s'agacent, habitués à plus de sérénité à ce moment de la saison. Cela fait quelques semaines que l'on fait le yoyo et ça devient pénible, regrette Kayser. Il ne faut pas que chaque semaine, on aie à régler un secteur qui n'a pas marché le weekend précédent déplore Sébastien Vahaamahina. Il faudrait que tout soit aligné pour les matchs. En ce moment, un coup on rectifie l'attaque et on oublie la défense, et inversement... Il faudra tout réunir ce dimanche pour dominer des Anglais très complets.

• Une expérience qui rassure

La saison dernière, Clermont avait perdu son premier match de poule chez les Saracens, avant de faire un sans-faute jusqu'en finale en alignant sept victoires d'affilée. Franck Azéma sait que l'expérience accumulée ces dernières saisons par ses joueurs leur sera utile pour aborder le plus sereinement possible ce match couperet. Dès que tu perds un match, tu es sous pression parce que tu ne peux pas en perdre un deuxième. C'est aussi pour ça qu'on aime la Coupe d'Europe: on est d'entrée en phase finale. C'est comme un huitième de finale, il faut l'aborder comme ça, annonce Alexandre Lapandry.

Malgré ce fort enjeu et la perspective d'un grand moment de rugby au stade Marcel-Michelin, il restait encore plus de 1 500 places à vendre ce samedi. Tout ne tourne pas très rond en ce moment à Clermont.