Première compliquée pour l'UBB à Exeter

Exeter n'est pas la plus médiatisée des équipes anglaises. Encore moins la plus connue en France. Mais ce samedi, les Chiefs se sont montrés à la hauteur de la (petite) réputation qui leur avait été taillée avant de recevoir l'UBB. Joueurs à souhait, solides en conquête – à l'exception d'une touche défaillante –, ils n'ont pas ménagé les Girondins pour leur retour dans la grande Coupe d'Europe seize ans après leur dernière participation (34-19). Des Bordelo-Béglais qui ont payé cash leur manque d'expérience à ce niveau, laissant à leur adversaire le bonus offensif et manquant à plusieurs reprises de ramener un point voire mieux de leur déplacement.

Une action résume à elle seule ce manque de vécu, cette "tendresse" des hommes de Raphaël Ibanez. Peu après le quart d'heure de jeu, les Girondins ont une touche difficile à négocier à cinq mètres de leur ligne. La prise de balle est assurée mais, avec une déconcertante facilité, le pilier Moray Low vient traverser le maul et arracher le ballon avant de se jeter dans l'en-but (19e). Une erreur qui permet aux Anglais de se remettre dans le sens de la marche, alors que le jeune Nans Ducuing venait tout juste de couper l'élan des Chiefs (8-7, 16e). Un retard récurrent des soutiens, des pénalités bêtement concédées - dont une dans les arrêts de jeu de la première mi-temps pour ne pas avoir su dégager assez tôt -, des imprécisions dans les transmissions mais aussi des coups de pied approximatifs sont également venus compliquer la tâche de l'UBB. De même que l'arbitrage, M. Hodges semblant régulièrement assez peu concerné par la partie qui se déroulait sous ses yeux.

Et pourtant, l'UBB pouvait espérer mieux

Malgré tout, l'exploit n'était pas si loin en terres anglaises. Et c'est sans doute là le plus frustrant pour les Girondins. La bande de Jandre Marais a en effet affiché elle aussi ses envies de jeu débridé. Par intermittence, elle a d'ailleurs réussi à déstabiliser la défense adverse, Julien Rey (50e) et Yann Lesgourgues (62e) y allant de leur essai. Les organismes et les esprits ont également tenu la distance, alors que le staff redoutait les effets du traumatisme ressenti à la suite des terribles attentats qui ont frappé Paris, et du report du match contre Clermont qui en a découlé.

Autant de signaux positifs qui ne se traduisent cependant pas dans le bilan comptable. Au contraire, Exeter, grâce à ses quatre essais inscrits, en profite pour effacer sa défaite inaugurale chez les Ospreys et prendre provisoirement la tête de cette poule 2. L'ASM, l'autre équipe française du groupe, est prévenue : s'ils continuent de s'appuyer sur un Henry Slade virevoltant, sur le puissant Sam Hill au centre, ou encore sur ses insaisissables ailiers Jack Nowell et Ollie Woodburn (auteur d'un doublé), les Chiefs pourraient bien venir jouer les trouble-fête.