Les 9 déclas qui signent la fin de l'ère Laporte en Coupe d'Europe

Le RCT a concédé neuf pénalités dimanche à Colombes, soit une de moins que le Racing. C'est pourtant ce point qu'a particulièrement regretté Bernard Laporte quelques minutes après le coup de sifflet final.

On ne peut pas être aussi indiscipliné si on veut gagner des matches de haut niveau. On se fait tuer en offrant des points cadeaux. On ne peut pas donner sept fois au buteur d'en face la possibilité de marquer. Si tu veux sauver la patrie en danger parce que l'adversaire va marquer, ok, mais pas sur des ballons lents à 40 mètres où il n'y a aucun danger. Le haut niveau, c'est d'abord de ne pas pénaliser son équipe.

Levan Chilachava a coûté à son équipe deux pénalités, sanctionnées par la botte de Maxime Machenaud, dont celle de la gagne pour le Racing en fin de partie. Remis en cause implicitement par son entraîneur, le pilier géorgien risque de passer des prochaines nuits difficiles.

Certains se plaignaient de ne pas trop jouer l'an dernier. Je leur ai dit : ''Là, vous faites les fautes qui nous font perdre le match et c'est peut-être pour ça que vous ne jouiez pas''. On aurait gagné cette rencontre si on avait été plus discipliné.

Les Varois sont passés tout proche d'un essai peu avant l'heure de jeu, qui aurait sûrement fait basculer la partie en leur faveur. Laporte, lui, n'en démord pas, c'est l'indiscipline qui a été fatale à son équipe.

C'est vrai qu'on aurait pu tuer le match une ou deux fois mais cela ne coûte pas de points. Si derrière tu n'encaisses pas, tu existes toujours. Mais nous, non seulement, on ne marque pas de points mais en plus on les donne. On se punit deux fois, c'est difficile.

D'une rare intensité, ce quart de finale franco-français fut éprouvant pour les corps. Pour le Racing, qui a perdu Dumoulin, Szarzewski et en partie Dan Carter, mais également pour Toulon avec les blessures de Charles Ollivon et Juan Smith qui ont amputé sa troisième ligne.

Cela nous a fait mal. Avec eux, cela aurait été un autre match. Juan reste sur le terrain mais il ne peut plus parler à la mi-temps, je ne sais même pas s'il n'a pas une côte cassée. On pense même faire rentrer Basta (Mathieu Bastareaud) en troisième ligne. Mais Juan est tellement valeureux qu'il a bien vu qu'on était dans la merde et m'a dit qu'il ne sortirait pas.

Matt Giteau a également dû sortir à l'heure de jeu. Les adducteurs de l'Australien ont de nouveau sifflé, lui qui jouait ses premières minutes en 2016. Le manager toulonnais a tenu à décharger son génial Wallaby de toutes responsabilités.

Matt a baissé d'intensité en deuxième période et a eu du déchet dans le jeu au pied mais c'est normal car il n'avait pas joué depuis trois mois et demi. Il a quand même amené de la vitesse dans le jeu. On l'a eu à 50 %... mais on l'a eu ! Et sans lui, cela aurait certainement été encore plus difficile.

Pour l'ancien entraîneur du Stade français, voir autant de blessures à ce moment de la saison n'est pas uniquement dû à l'engagement sur terrain. En campagne pour briguer la présidence de la FFR, il a sauté sur l'occasion pour faire passer son message.

Vous allez bientôt avoir de bonnes propositions de quelqu'un qui veut changer le rugby français car il a besoin d'être changé. Là, on a cinq mecs qui sont cuits, morts ! Ça, ce sont des matches de haut niveau. Et à côté de ça, on impose aux mecs des matches de moindre niveau pendant dix mois en croyant qu'ils sont des robots. Il n'y a jamais eu autant de commotions cérébrales ni de blessures. Il faut réformer en profondeur et ce match-là me conforte dans mon idée d'aller plus loin.

Le RCT n'a pas été épargné par les blessures de longue durée cette saison. Des absences préjudiciables sur lesquelles Bernard Laporte a aussi souhaité revenir, en faisant du Laporte dans le texte.

Il ne faut pas oublier qu'il nous manque trois joueurs majeurs. Si on a Paul O'Connell, Samu Manoa et Leigh Halfpenny, on gagne ce match et je pense même qu'on est champion d'Europe. Mais on ne les a jamais eus...

Avec la défaite de Toulon, c'est une page de la Coupe d'Europe qui se tourne. Bernard Laporte ne dirigera plus le RCT en Coupe d'Europe et forcément, quelques souvenirs sont rapidement revenus à la surface.

Ce qu'il me reste, ce sont les mecs à qui j'ai pensé toute la semaine. Bakkies (Botha, ndlr), Ali (Williams) et Chris (Masoe), que j'ai été embrasser directement après le match. Ils m'ont fait vivre des émotions fortes mais ce sont eux qui ont gagné. Je ne garde ni article, ni Coupe ni rien. Ce qu'il me reste, ce sont les grands moments que j'ai vécus avec ces mecs-là.

Bon perdant, Bernard Laporte a souhaité le meilleur pour la suite à ses bourreaux.

J'espère que le Racing sera champion d'Europe. D'abord, cela nous enlèvera un peu de regrets d'avoir perdu contre le vainqueur. Et puis il y a trois clubs anglais en demie et j'ai envie que ce soit un club français qui gagne, tout simplement.