Le Top 14 peut encore voir venir mais la menace anglaise est bien réelle

  • Chris Ashton et Owen Farrell des Saracens - Novembre 2015
    Chris Ashton et Owen Farrell des Saracens - Novembre 2015
  • Ruaridh Jackson (Wasps) face à Toulon - novembre 2015
    Ruaridh Jackson (Wasps) face à Toulon - novembre 2015
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CHAMPIONS CUP - Avec 5 clubs qualifiés en quart de finale, les clubs anglais font très forte impression. Leur nouvelle politique pourrait même faire mal au Top 14.

La menace est bel et bien réelle. Le Top 14, auto-proclamé meilleur championnat de rugby au monde, pourrait bien se faire voler la vedette par son homologue anglais. Et plus vite qu’on ne le croit. Déjà, sur la scène européenne, les clubs français ont affiché une moins bonne santé lors de cette édition 2015-2016. Trois clubs qualifiés, c’est une performance satisfaisante et pour le moins habituelle. Mais que dire des Anglais ? Pour la première fois de leur histoire, ils placent 5 équipes en quarts de finale de Champions Cup. Et il est même certain qu’au moins un club anglais sera en finale. Tout sauf anodin.

Formation et arrivée de stars...

Si la Coupe du monde a été un échec retentissant pour les Anglais, elle n’a toutefois pas freiné les ardeurs de la politique prônée par les instances dirigeantes. Petit à petit, la Premiership réduit l’écart avec le Top 14. Et sur certains points, elle n’a rien à lui envier. La formation (avec notamment les Académies) apparait de bien meilleure facture. Surtout, les jeunes joueurs ont davantage la possibilité de s’exprimer en Premiership qu’en Top 14, où les contraintes de résultat sont bien plus élevées. Les résultats sont même saisissants : l’Angleterre a remporté 3 des 4 derniers Tournoi des 6 nations chez les U20. Sans oublier 2 titres de champions du monde en 2013 et 2014 dans cette catégorie.

Ruaridh Jackson (Wasps) face à Toulon - novembre 2015
Ruaridh Jackson (Wasps) face à Toulon - novembre 2015

Par ailleurs, sur le plan financier, la présence de mécènes dans une grande majorité de clubs permet d’éviter les coups durs et d’éponger en un clin d’œil les dettes. Ces mécènes, justement, ont un nouveau rôle à jouer. Sortir le chéquier - comme toujours - mais cette fois-ci pour attirer des stars. La nouvelle règle mise en place permet de recruter deux joueurs sans que leurs salaires ne soient comptabilisés dans le Salary Cap en vigueur (bien inférieur toutefois aux 10 millions du Top 14). L’affaire est belle. Et les coups déjà retentissants. Northampton s’est offert Louis Picamoles, Leicester a signé JP Pietersen et Matt Toomua, Bath engagé Toby Faletau alors que les Saracens se sont fait un petit plaisir avec Schalk Burger.

(re)Mobiliser les instances dirigeantes françaises

Il semble même probable que cela ne soit que le début d’une nouvelle "mode". Alors que tous les joueurs ne voyaient que par le Top 14, ils sont de plus en plus nombreux à regarder le championnat anglais d’un meilleur œil. Une preuve supplémentaire, s’il en est, que l’écart entre les deux championnats se réduit clairement. Sans oublier que la Premiership accouche plus régulièrement de matches plaisants à jouer (ou regarder) au contraire d’un Top 14 souvent fermé.

rugby français semble perdre du terrain vs les anglais, les stars risquent de préférer l autre côté de la manche des la saison prochaine...

— Philippe Spanghero (@PSpanghero) January 24, 2016

Faut-il alors s’inquiéter pour le Top 14 ? Je ne crois pas qu’il faille tout voir en noir. Le championnat français peut toujours voir venir. Ses stades permettent d’accueillir un public bien plus conséquent et ainsi générer une économie largement supérieure aux Anglais. Un grand nombre de "stars" ont déjà signé en France et elles ne partiront pas demain. Et puis, les résultats européens seuls n’expliquent pas forcément tout. Les Anglais n’ont plus soulevé la Champions Cup depuis 2007. Mais il faut leur reconnaître une chose : ils ne galvaudent aucun match européen. Ce qui n’est pas forcément le cas des équipes françaises. Le Top 14 focalise une attention bien plus particulière. Je crois, malgré tout, que les instances dirigeantes françaises ont besoin de se (re)mobiliser. Car les Anglais mettent en place une politique plus qu’intéressante. Et qui pourrait bien payer ses fruits à la longue. Les Anglais ont tout compris et je pense qu’ils vont nous bouffer. Mourad Boudjellal a le mérite de tirer la sonnette d'alarme.

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