D'une préparation à l'autre, Bordeaux-Bègles tente de ne pas subir les événements

L'UBB rêvait d'une grande fête pour ses débuts dans la grande Coupe d'Europe dimanche dernier face à Clermont, elle avait mis les petits plats dans les grands pour l'occasion. Les attentats à Paris et leurs conséquences sécuritaires en ont décidé autrement. La fête n'est pas gâchée, elle est juste reportée, résume le manager Raphaël Ibanez. Cela a contribué à ce que les joueurs se retrouvent, passent un bon moment ensemble (le samedi soir en présence de leurs familles, ndlr). Ils avaient besoin d'échanger sur le sujet avec les joueurs étrangers, cela a été fait avec beaucoup de chaleur et de générosité. Cela ne laisse pas insensible.

Exeter, l'inconnue

D'un point de vue organisationnel, le report du match face à l'ASM a contraint le staff à repenser ses plans. On a essayé d'optimiser le temps qui nous était imparti avec une journée de rugby supplémentaire programmée lundi à la place de la journée de repos pour renforcer le travail de fond, explique son manager. D'un point de vue sportif, il a fallu tout revoir également. C'est assez dur de préparer un match toute une semaine avec la pression qui est liée sans forcément le jouer donc on est un peu sur les dents, reconnaît le 3e ligne Louis-Benoît Madaule. Mais il faut enchaîner, arriver à basculer en terme de préparation sur un autre système d'équipes, avec de nouveaux paramètres liés à ce nouvel adversaire qui entrent en compte.

Si Clermont, double finaliste européen, est une bonne connaissance des Girondins, auteurs d'un nul méritoire à Michelin (26-26) en début de saison, Exeter est une vraie inconnue. Mal connue du grand public français, la réputation des Chiefs n'a pas encore franchi complètement les frontières de la Perfide Albion mais l'UBB sait parfaitement où elle va mettre les crampons samedi. Mais de s'interroger avant sur l'avantage ou l'inconvénient de n'avoir pas jouer le week-end dernier. Comme Clermont, on a pu étudier notre prochain adversaire sur la base de sa confrontation directe avec les Ospreys (25-13 pour les Gallois) mais l'immense inconvénient est que l'on risque de manquer de rythme, prévient Ibanez. L'équipe n'a pas encore pris la mesure de l'intensité de la Champions Cup contrairement à notre adversaire qui aura déjà eu un match pour entrer dans la compétition.

L'Europe comme déclic ?

Exeter est une très belle équipe, très complète, qui n'hésite pas à être ambitieuse ballon en main, et qui a surtout une défense extrêmement efficace et très forte sur les fondamentaux. Elle cherche à mettre beaucoup de rythme, à multiplier les séquences de jeu, c'est sa marque de fabrique depuis son accession en Premiership il y a quelques années et aujourd'hui elle franchit pas à pas les différentes marches vers les sommets, poursuit l'ancien talonneur.

Profil bas, Madaule abonde: En termes de contenu, cela se rapproche de Gloucester (que l'UBB a battu 23-22 lors du barrage européen en mai). En championnat anglais, Exeter (2e après 4 journées) est très performant, très structuré. On s'attend à une grosse partie en terme de jeu effectif, en termes physique. Contre les Ospreys, Exeter s'est beaucoup appuyé sur ses avants, avec une ligne offensive et un dix qui a un sacré crochet intérieur. Il y a de la qualité, cela va être un gros test, on va savoir quel est notre niveau sur la scène européenne.

Pas au mieux offensivement ces derniers temps en Top 14 même si Ibanez considère les trois dernières rencontres sans essai comme une anomalie statistique, rien de plus, Bordeaux-Bègles espère que le parfum européen servira de déclic, qu'il libérera les envies girondines. Il faut prendre ce match comme une récompense, se lâcher et se faire un peu plus plaisir que ce que l'on a fait lors des derniers matches, assure l'arrière Jean-Marcellin Buttin.