L'UBB entre apprentissage, colère et détermination

  • Matthew Clarkin (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
    Matthew Clarkin (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
  • Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
    Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
  • Sekope Kepu (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
    Sekope Kepu (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
  • Félix Le Bourhis  (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
    Félix Le Bourhis (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
Publié le Mis à jour
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Éliminée de la Champions Cup après quatre journées, l'UBB nourrit autant de regrets que de rage depuis le revers face à Clermont, à l'image de son manager monté au créneau mardi pour défendre sa politique de rotations.

On a rarement vu Raphaël Ibanez aussi remonté que mardi face à la presse. Son grief, les raccourcis et les interprétations faits par beaucoup d'observateurs et experts sur la valeur de son équipe battue par l'ASM (10-28) et ses choix dans le management qui auraient affaibli son équipe. Factuellement, entre le Racing (défaite 18-23) et Clermont, Ibanez a effectué 14 changements dans son quinze de départ, comme il en avait fait 13 entre le match gagné au Stade français (24-21) et celui perdu de peu aux Ospreys (16-19).

Une habitude maison, pour garder tous ses joueurs sous pression et ils sont nombreux en ce début d'hiver avec le seul Peter Saili absent sur blessure, dictée par le bloc de 16 matchs en cours, par les congés de fin d'année imposés par la Ligue aux clubs. Pour réaffirmer aussi qu'il n'y a pas d'équipe-type qui se dégage actuellement à l'UBB.

Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles
Raphaël Ibanez, le manager de Bordeaux-Bègles

A y regarder de plus près, une dizaine de joueurs qui ont débuté face à Clermont étaient des titulaires en puissance la saison dernière. Du coup, il s'est offusqué que l'on traite de "seconds couteaux" les joueurs alignés vendredi face aux Jaunards, d'avoir lu et entendu que l'UBB avait fait l'impasse sur ce match qui a attiré près de 30 000 spectateurs à Chaban, frustrés de la tournure des événements.

Faire l'impasse, ça veut dire qu'on rend les armes

Je trouve cela assez offensant pour les joueurs qui étaient sur le terrain, voire assez irrespectueux quand on pense aux joueurs qui débutaient. Je me vois mal expliquer à des joueurs comme Jefferson Poirot, qui vient d'être considéré comme un futur sélectionné de l'équipe de France, comme Sekope Kepu qui est sans doute un des meilleurs piliers droits de cette saison, qu'ils intègrent tous les deux une équipe de seconds couteaux, a déclaré Ibanez, citant au passage les historiques Heini Adams et Matthew Clarkin, les ouvreurs Lionel Beauxis et Pierre Bernard.

Sekope Kepu (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
Sekope Kepu (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016

Faire l'impasse, et c'est un mot que je déteste, ça veut dire qu'on rend les armes. Et il n'est pas question que ça se passe comme ça, a-t-il poursuivi. Que les choses soient claires: c'est une compétition dans laquelle on s'est engagé avec le plus de détermination possible et en faisant confiance au groupe en entier. L'optique, c'est plutôt de donner du temps de jeu à un maximum de joueurs.

Passons l'autre raison qui provoque depuis cinq jours la frustration, l'expulsion à la 51e minute de Ledevedec, la deuxième de l'UBB en quatre matchs de Coupe d'Europe... C'est l'expérience des grands matchs, rappelle Ibanez un brin fataliste. C'est difficile à gérer dans le sens qu'on perd et qu'on prend 30 points à la maison, abonde le centre Félix Le Bourhis, seul joueur à avoir débuté Racing et Clermont. Pour nous, c'était de l'apprentissage, cette grande Coupe d'Europe. On apprend toujours de nos défaites donc on va dire que cela nous fait un apprentissage accéléré.

Grandir par étapes

Le Bourhis y voit même un luxe dans une saison tellement longue, avec tellement de matchs sous pression. Pour les coachs, c'est un luxe de pouvoir travailler sans cette pression du résultat et nous, nous devons aussi nous fixer ces objectifs-là, travailler nos mouvements et notre jeu plutôt que travailler avec la pression du résultat direct. Cela peut ressembler au Challenge sauf que les oppositions ne sont pas du même niveau.

Félix Le Bourhis  (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016
Félix Le Bourhis (Bordeaux-Bègles) - 8 janvier 2016

Oui, Bordeaux-Bègles est en train de grandir, comme plein d'autres clubs avant lui. Cela se fait par étapes, avec comme prochaines de rebondir justement face à Exeter, la révélation de Premiership, et jouer à plein son rôle d'arbitre qui lui est dévolu à présent dans cette poule 2.

Sincèrement, si on peut aider Clermont à se qualifier mais au-delà de ça, comme tous les joueurs français, on n'aime pas perdre contre les Anglais, on n'a pas envie qu'à la fin ils nous disent 'good game', ajoute Le Bourhis. On va tout faire pour ne pas perdre ce match, pour se faire respecter et leur montrer qu'on est une bonne équipe et que quand ils viennent chez nous, à Chaban, ce n'est pas facile de gagner. Qu'ils ne s'habituent pas à gagner en France.

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