Bordeaux-Bègles: Ashley-Cooper, acte I

Cela fait deux semaines qu'il a posé les pieds en Gironde qu'il fait déjà l'unanimité. Par son charisme, son contact facile, son besoin de s'ouvrir, de communiquer et de relever ce nouveau défi. Cette première face aux Gallois, Adam Ashley-Cooper (31 ans ; 114 sélections) l'appréhende depuis un petit moment, autant nerveux qu'excité de retrouver la compétition un mois et demi après la finale de la Coupe du monde perdue contre les All Blacks (34-17). Et son envie semble contagieuse à en croire son nouvel entourage, impatient de le voir à l'œuvre.

Ashley-Cooper: "Chaban Delmas ? J'ai vu des images sur es réseaux sociaux. Ça avait l'air bien..."

Cela fait un moment que la Coupe du monde est finie, j'ai eu une bonne coupure, j'ai eu deux semaines d'entraînement avec les gars ici donc je suis excité à l'idée de jouer, a-t-il indiqué ce jeudi à l'entraînement. En pleine découverte du rugby français, il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre qu'ici on donne une grande importance à la conquête, la touche, la mêlée, les ballons portés, un jeu apparemment très orienté sur les avants. Je pense que le niveau de compétition est aussi relevé que dans l'hémisphère sud mais l'atmosphère est différente, les supporters sont plus passionnés et j'ai hâte de jouer devant eux. Interrogé sur son baptême du feu samedi à Chaban-Delmas, ce qu'il attend de cette première dans l'enceinte la plus fréquentée d'Europe, j'en ai entendu parler et j'ai vu des images sur les réseaux sociaux. Ça avait l'air bien, j'ai hâte d'y participer.

Ibanez: "Il veut être à la hauteur de sa réputation"

Raphaël Ibanez a donc attendu quinze jours pour aligner le joueur au nom le plus porteur de l'histoire de l'UBB. Le temps qu'il digère son voyage, qu'il prenne ses repères. C'est une bonne opportunité ce premier match de Champions Cup, estime Ibanez. Adam n'aura pas encore la maîtrise totale de nos lancements de jeu, de nos positionnements et en vrai professionnel qu'il est, c'est une source d'inquiétude chez lui car il veut être à la hauteur de sa réputation, de l'image qu'il donne, de l'image qu'il a donnée lors de la Coupe du monde. Et de poursuivre: Mon message auprès de lui est pas de pression particulière. La seule vraie pression est qu'il retrouve ses repères en prenant du plaisir avec des joueurs qui attendent beaucoup de lui. Je pense que tous ses nouveaux coéquipiers ont vraiment hâte de jouer à ses côtés, ça doit lui donner la motivation pour ce match.

Clarkin: "J'espère qu'Adam va nous aider à franchir ce prochain cap"

Présent au club depuis 2010, Matthew Clarkin, en plus d'être le capitaine historique, est l'âme de l'UBB, si ce n'est le guide pour les Anglo-saxons - rôle qu'il partage avec Hugh Chalmers - qui débarquent à Moga. A l'écoute de l'Australien, comme il l'a été le mois dernier avec le pilier droit Sekope Kepu, Clarkin attend beaucoup d'Ashley-Cooper, notamment au niveau du leadership. Jusque-là, on avait des trois-quarts de grand talent, avec des mecs capables de faire des exploits pas possibles mais parfois on manquait d'expérience, un patron, quelqu'un qui parle, analyse le Néo-Zélandais. On a deux centres (Julien Rey et Félix Le Bourhis) qui sont des excellents joueurs de rugby mais qui sont parfois discrets dans la communication. J'espère qu'Adam va montrer l'exemple car les autres peuvent apprendre de lui, qu'il va apporter toute son expérience et son talent et qu'il nous aide à franchir ce prochain cap.

Rey: "C'est un mec qui a la classe"

L'UBB, à la ligne d'attaque remaniée il y a une semaine à Swansea, a remis ses cadres pour le match retour face aux Ospreys. Met Talebula et Sofiane Guitoune débuteront aux ailes, Julien Rey au centre aux côtés d'Ashley-Cooper. L'ancien Columérin a beau s'entraîner avec lui depuis deux semaines, il ne peut cacher son admiration à l'idée de cette association. C'est un mec qui a la classe, qui communique beaucoup, qui a vite intégré le projet. On voit qu'il est investi, il donne des conseils, il a un bon état d'esprit, déclare Rey.

Pour le terrain, comme le public, comme tous mes coéquipiers, le staff, j'attends de voir quel genre de joueur c'est. Mais dans son placement, c'est quelqu'un de très propre. Je ne pense pas que ce soit un joueur individuel, il se fond dans un collectif et c'est pour cela qu'il a duré aussi longtemps au sein de l'Australie, note-t-il. Conscient qu'Ashley-Cooper va avoir besoin de temps pour tout assimiler, Rey s'est engagé à tout faire pour l'aider même si mon anglais est plus que médiocre, rigole-t-il. Mais il fait l'effort de parler un peu français, je fais l'effort d'essayer de me faire comprendre. Je sais que sa copine a pris des cours de français depuis trois ou quatre ans et du coup, il est arrivé avec quelques notions de français et il a envie d'apprendre, conclut le centre.