Bruno: "L’Europe nous va bien"

Il paraît qu’une prestation n’est jamais parfaite. Ce soir (vendredi) contre les Harlequins (victoire 37-8), il n’y a quand même pas grand chose à jeter?

Sébastien BRUNO: Non, c’est vrai qu’il n’y en a pas beaucoup. On a été très bon en défense, avec beaucoup de détermination. On a marqué sur chacune de nos occasions. Dans l’ensemble, on est vraiment satisfait.

Vous avez étouffé les Harlequins physiquement. C’était un objectif, une volonté d’avant-match?

S.B.: Tout le monde était plutôt inquiet avant le match, après avoir vu des vidéos des matchs des Anglais. Ça allait très vite! On se demandait même si Aziz (Abaakouk, analyste vidéo du RCT, N.D.L.R.) n’avait pas mis la vidéo en accéléré (rires). Dès le début, on a cherché à avancer sur les impacts. On était bien en conquête et en défense. Du coup, on ne s’est pas affolé plus que ça. Surtout que Jonny (Wilkinson, N.D.L.R.), dès que les Harlequins étaient sanctionnés, leur mettait trois points. Ça nous a rassuré.

Joe Van Niekerk confiait que, dès l’échauffement, il avait senti le groupe très fort, très solidaire. Vous avez également ressenti cela?

S.B.: Pour nous, ce sont des matchs particuliers. On a beaucoup d’Anglo-saxons dans l’effectif, qui apprécient de jouer contre des équipes britanniques. Cela les motive. Et puis, ces matchs européens nous réussissent bien. L’an dernier, pour notre première en H Cup, on avait fait un bon tournoi et il y a deux ans, on était allé en finale de Challenge. La coupe d’Europe, c’est le théâtre de nos meilleurs matchs. Le style de jeu nous convient bien, peut-être que l’arbitrage également.

Vous avez effectivement été très peu sifflés (7 pénalités)...

S.B.: Les équipes anglaises accélèrent beaucoup le jeu, à la différence du championnat, axé sur beaucoup de combat, de ballons portés, de mêlées, où se met plus rapidement à la faute. Ces matchs européens sont plus aérés. Cela nous va bien.

Battre de telle manière les Harlequins, qui sont une référence en Europe, cela donne des idées pour la suite, que ce soit en championnat ou en Amlin Challenge Cup?

S.B.: C’est encourageant. Mais on sait qu’à Toulon, il vaut mieux ne pas trop s’enflammer. La semaine dernière, quand on a perdu à Brive, on était des mauvais. Cette semaine, parce qu’on met trente points aux Harlequins, on va être champions du monde? Il faut garder la tête froide. On sait ce qu’on vaut. On a répondu présent sur ce gros rendez-vous et on en est très content.

Vous jouerez la demi-finale de Challenge à domicile (face au Stade français, le 27 avril prochain). La porte vers Londres est entre-baillée?

S.B.: Jouer à la maison est un gros avantage. Mais attention. Ce sera un autre match. Surtout que le Stade français a pas mal d’anciens Toulonnais dans ses rangs, comme Paul Sackey, Felipe Contepomi ou George Smith. Le contexte sera différent, et on reste méfiants. Surtout que eux n’auront peut-être plus que cette compétition à jouer.