Biarritz, une saison de paradoxes

Par Rugbyrama
  • Joie Biarritz - Finale Challenge - 18 mai 2012
    Joie Biarritz - Finale Challenge - 18 mai 2012
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Mal embarqués en championnat, après une gestion de la période Coupe du monde calamiteuse où la dépendance du BOPB vis-à-vis de ses joueurs s’est fait plus criarde que jamais, les Biarrots ont non seulement su redresser la barre, mais finissent même sur un titre. Une sacrée force de caractère.

Le troisième ligne international, Imanol Harinordoquy, l’assurait avant la rencontre. "D’une saison très moyenne, on peut en faire une saison superbe pour le BO avec le premier titre du club depuis six ans". C’est désormais chose faite. Et l’épilogue de cette saison 2011-2012 du BOPB sonne comme un pied de nez à une année de toutes les galères. Flash-back.

31 décembre 2011. En pleine crise de confiance, le BOPB s’apprête à basculer vers l’an 2012 avec un bilan comptable catastrophique: 15 points au compteur après treize matchs joués et une dernière place en Top 14 qui faisait alors craindre le pire pour celui qui était, l’année précédente, barragiste. "C'est la magie du rugby. Il y a la technique et ce que l'on a dedans. On a pris conscience qu'on était hors-sujet. On s'est réuni avec le staff, avec les dirigeants. On s'est dit les choses, on s'est promis certaines choses" se rappelle le pilier Sylvain Marconnet.

Le début du renouveau, marquant définitivement la fin des galères de la période Coupe du monde et le l’aube d’une fin de saison en boulet de canon, viendra étrangement contre... le RC Toulonnais. Grand cœur ou âme en peine, qu’importe, le club varois laissait aux Biarrots une première victoire capitale (25-6). Début d’une rédemption qui se concrétisa, vendredi soir sur la pelouse du Stoop de Twikenham, par une nouvelle victoire face au RCT. La boucle est bouclée. Biarritz gagne. Surtout, Biarritz reste un grand d’Europe et jouera l’an prochain la H Cup. En qualité de tête de série, qui plus est.

Le poids des hommes

Par cette victoire en terre londonienne, les Biarrots ont aussi rappelé que, plus que des plans de jeu, ce sont d’abord des hommes qui font le collectif. Dans un système qu’il connaît sur le bout des doigts, le demi de mêlée Dimitri Yachvili fut à nouveau le virtuose parfait d’une partition défense-occupation-réalisme qui lui sied si bien. Et qu’importe si le spectacle en souffre. En finale, la manière importe peu.

Les yeux rivés sur la coupe, Sylvain Marconnet ne semblait d’ailleurs pas faire grand cas des considérations télégéniques. Pour sa dernière, le pilier le plus capé de l’histoire du XV de France s’est offert le plus beau des adieux. "C'est merveilleux. Même dans mes rêves, je n'imaginais pas une sortie comme ça. On est un groupe, on a souffert et, aujourd'hui, on a montré qu'on avait une âme. C'est merveilleux ce qu'on a réussi à faire. A Noël, on était presque condamné et aujourd'hui, on se maintient et on décroche l'Europe. C'est un groupe magnifique qui mérite de jouer en H Cup la saison prochaine. Et, un peu plus égoïstement, je suis content de partir sur un titre".

Patrice Lagisquet, également sur le départ vers des cieux plus bleus, pouvait également savourer. "Cette saison a été très longue et très difficile. Et c'est bien que ce titre vienne récompenser les vertus de ce groupe car ils ont été très généreux. Ça a été énorme de partager ça avec eux. Je ne voulais pas être l'entraîneur qui laisserait le club sans H Cup. Je suis sûr qu'ils continueront la saison prochaine à faire de très belles choses". Bon vent à tous.

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