Les petits aiment l’Europe

Par Rugbyrama
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L'Europe du rugby a quelque chose de magique. Pour les Italiens, les Roumains, mais aussi les Espagnols, ces rencontres au sommet sont la promesse de lendemains heureux.

Les propos de Marc Delpoux, entraîneur de Viadana, dans Midi Olympique il y a deux semaines ont eu l'effet d'une bombe. Ses critiques envers le niveau du championnat italien ont provoqué un profond émoi, mais elles ont eu le mérite de relancer le débat du rugby italien. Les trois victoires de Trevise face à Bourgoin et Bath en 2004-2005 ont fait long feu. Les clubs italiens engagés en Coupe d'Europe souffrent et encaissent. L'ancien entraîneur de Narbonne soulignait que "face à des adversaires qui peuvent aligner autant d'étrangers qu'ils le souhaitent, la Fédération italienne nous impose de mettre douze joueurs italiens par feuille de match. Or, déjà qu'on sait que, en H Cup, ce ne sera pas facile avec les trois-quarts de nos étrangers en moins, cela devient carrément mission impossible."

L'amertume est de mise, mais les trois victoires italiennes en Challenge européen sur des clubs français donnent du grain à moudre à ceux qui trouvent que Delpoux y était allé un peu fort. Surtout, Petrarca Padoue, qui a gagné à Bourgoin, se vante d'avoir aligné neuf joueurs italiens dans son quinze de départ.

Lamarque : "Expérience violente"

Eric Lamarque, aujourd'hui entraîneur de Mont-de-Marsan, est intervenu et intervient encore souvent en Espagne pour des stages mandatés par la FFR : "Comme les Italiens, les Espagnols, les Portugais ou encore les Roumains ont besoin des rencontres en Coupes d'Europe pour évoluer. La manne financière leur permet aussi d'avoir plus de moyens. Ces clubs savent qu'ils rentrent dans une autre cour et un autre niveau, mais ils ont une extrême motivation. C'est certain, il faudrait aménager une compétition intermédiaire."

Le club de El Salvador est en plein apprentissage, mais Eric Lamarque souligne une autre vérité : "Pour nous aussi, club promu de Pro D2, disputer le Challenge européen est une expérience plutôt violente. Nous savons que nous n'avons pas les moyens de bien figurer. Peut-être faudrait-il une compétition intermédiaire?" L'exemple de feu le Bouclier est alors cité. Mais l'ERC a dû faire marche arrière parce que le modèle n'était pas viable. "Les trois victoires italiennes de ces dernières semaines en Challenge sont le fruit de dix années de permanence et de persévérance," souligne encore l'entraîneur montois.

Après tout, c'est en forgeant que l'on devient forgeron et le rugby français est bien heureux aujourd'hui d'avoir eu un jour sa chance. D'autres nations souhaitent aussi intégrer les compétitions européennes. Ainsi la Russie avec sa Ligue professionnelle et le Portugal toquent à la porte en espérant être les bienvenues.

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