Bordeaux flambe en Sibérie

  • Ole Avei, le talonneur de Bordeaux-Bègles
    Ole Avei, le talonneur de Bordeaux-Bègles
Publié le Mis à jour
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CHALLENGE CUP - Faciles vainqueurs du champion de Russie, 57-17, les Bordelo-Béglais ont lancé leur saison européenne de la meilleure des manières. Mais ils pourraient avoir perdu leur arrière Darly Domvo pour de longues semaines...

C'était si bon... A une demi-heure du coup d'envoi, Pavel et quelques bénévoles d'Enesei en étaient encore à placer les pancartes publicitaires de la sainte mère des coupes d'Europe, l'EPCR. "No problem", jurait alors le comptable des champions de Russie, visiblement peu inquiet du temps qui filait. Craig Maxwell, l'arbitre anglais, était quant à lui arrivé quelques minutes plus tôt. Usé par les cinq heures de décalage horaire et le solide banquet organisé au Rasputin, la veille au soir, par les dirigeants russes, le directeur de jeu britannique avait visiblement connu quelques problèmes au démarrage.

Dans les tribunes du stade de Krasnoyarsk ? Environ 3000 personnes. "L'horaire du match n'a pas aidé à remplir l'enceinte, nous confiait Igor, un dirigeant. Chez nous aussi, les gens travaillent le vendredi après-midi..." Dépourvu d'éclairage, le stade n'offrait pas la possibilité de disputer cette rencontre plus tard dans la soirée. Une épaisse couverture de laine trônait sur les genoux de Jacques Brunel et, dans l'air, flottaient les senteurs d'un barbecue préparé à la hâte par un traîteur maison, luttant contre le froid à l'aide d'une petite fiole en métal et dont le contenu reste à ce jour un mystère...

Domvo, la tuile

Le match ? Il est à notre sens anecdotique, tant la différence de niveau entre cette équipe remaniée de l'Union Bordeaux-Bègles et le champion de Russie fut rapidement évidente. Plus puissants, plus rapides, mieux organisés en conquête et supérieurs dans le jeu au sol, les Girondins prenaient l'ascendant dès le début de la rencontre, aplatissant le premier essai du match par le flanker Alexandre Roumat, qui profitait d'une belle percée du demi d'ouverture Matthieu Jalibert, au demeurant excellent dans sa conduite du jeu.

Enesei réagissait par fulgurances : des tribunes, la puissance du pilier droit Zykov (36 ans, un ancien lutteur), les cannes du finisseur Baranovs ou le coup de pompe du demi d'ouverture Kushnarev flattaient la rétine. Un peu trop prévisibles et s'entêtant à défier leurs adversaires dans le un contre un, les champions de Russie semblaient néanmoins éprouver toutes les peines du monde à franchir le rideau défensif de l'UBB.

Bon an mal an, le tout premier match de coupe d'Europe disputé en Sibérie entrait néanmoins dans l'histoire. Il gardera, pour les quelques témoins présents, un parfum d'éternité. Dans le froid polaire de Krasnoyarsk, Jacques Brunel concluait ainsi : "Je suis très satisfait de cette victoire et de la prestation de nos jeunes. Nous n'avons pas fait de ce Challenge européen un objectif prioritaire mais il était important, pour nous, de rester sur une dynamique de victoires. Le gros point noir de ce déplacement en Russie restera néanmoins la grave blessure à la cheville de Darly Domvo..." A peine revenu d'une lourde blessure au genou, le Charentais pourrait être absent durant plusieurs mois.

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