Commotion cérébrale : Rubio raconte son réveil

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Confronté à une série de blessures, le demi de mêlée Lucas Rubio n'a pas encore réussi à s'illustrer à Agen où il est arrivé en juillet. Enfin titularisé vendredi contre Pau, le joueur formé au Stade français a quitté le terrain après 8 minutes, victime d'un KO. Il raconte le réveil.

Rugbyrama : Comment allez vous depuis votre KO vendredi contre Pau ?

Lucas Rubio : Ca va mieux. Je suis debout. Je suis rentré samedi vers 11 heures chez moi après avoir passé la nuit à l'hôpital et passé un scanner. Tout est normal. Mais j'ai eu peur en revoyant les images... Je ne me souvenais pas de l'action. Je me souviens du début du match, des cinq premières minutes mais pas du choc ni des instants qui ont suivi.

A quel moment vous êtes vous réveillé ?

L.R. : Je me souviens avoir parlé avec quelques mecs, Mathieu Lamoulie, Antoine Erbani, Facundo Bosch et Arthur Joly qui sont venus me voir alors que j'étais avec le doc. D'ailleurs, il chambrent parce qu'apparemment j'ai demandé vingt fois si le Palois était tombé ou pas. Ca, je ne m'en rappelle pas. Bon, il est tombé donc c'est bien. Et puis je suis parti en ambulance à l'hôpital Saint-Esprit. Tout est clair après… Je suis resté en observation et une fois que les médecins ont eu les résultats du scanner, je suis sorti.

Etait-ce votre premier KO ?

L.R. : J'ai fait un petit KO lors de mon premier match en pro avec le Stade français contre Toulon. Mais ce n'était pas pareil : je me suis souvenu de tout et je n'ai pas eu de perte de connaissance. Ce n'était pas aussi gros. C'était en 2013, ça date un peu. Là, c'est mon premier vrai gros KO.

Quel est votre programme désormais ?

L.R. : J'ai vu le neurologue ce lundi matin qui m'a fait passer tous les tests. Tout est ok, la mémoire, l'équilibre. Maintenant j'ai une semaine de reprise progressive du sport : Dix minutes de vélo, un peu de muscu, un peu de course. S'il y a le moindre mal de tête, on redescendra d'un palier. C'est une reprise par étape : Je vais faire la connaissance du protocole. Après, je reverrai le neurologue lundi prochain. Et si tout va bien, je pourrai passer à la reprise du jeu.

Votre frère, médecin à Clermont a t-il vu votre KO ?

L.R. : Je lui ai envoyé la vidéo après. Mais j'avais demandé à ce qu'il soit une des premières personnes prévenues. Arthur Joly à qui j'ai passé mon téléphone a appelé ma copine, mon père et mon frère qui a aussi appelé le médecin du club. Ils m'ont passé le téléphone quand j'étais allongé mais je ne m'en souviens pas. Heureusement que ça ne m'est pas arrivé à Clermont, il n'aurait pas su quoi faire. Je l'ai tous les jours au téléphone, il me donne des conseils. Dans tous les clubs, les commotions c'est la guerre du moment mais lui il suit ça de près. C'est intéressant d'avoir son regard. Je ne sais pas s'il me traite de la même manière que ses joueurs parce que je suis son frère mais il prend ça à coeur.

Pau, c'était votre première titularisation de la saison : comment la traversez vous ?

L.R. : Je devais commencer contre Zebre, il y a quelques semaines et je m'étais déchiré à l'échauffement. Là, je prends un KO au bout de sept minutes. La saison commence à me paraître très longue. J'ai l'impression que le sort s'acharne un peu. Je relativise malgré tout en me disant que je fais ce que j'aime. Je reste positif parce que c'est dans mon caractère mais ça commence à être long. Je n'ai qu'une envie c'est de jouer avec les mecs de mon équipe, de montrer que j'ai ma place et que je peux postuler à du temps de jeu ici. Mais depuis le début de saison, dès que je pense pouvoir enchaîner les matches, ça coince physiquement. C'est très long et très frustrant. Surtout que c'est la première fois que ça m'arrive d'enchaîner les soucis comme ça. L'accumulation est pesante. Il faut positiver mais c'est dur. Ce que j'aime c'est jouer. J'ai envie de ça et c'est compromis depuis quelques temps.

Etes-vous encore sous contrat avec Agen au-delà de cette saison ?

L.R. : Oui, j'avais signé deux ans. Mais peu importe, j'aurais signé un an ou trois ans, ça serait pareil. Je ne pense pas à ma situation contractuelle ou à une forme de pression que je n'ai pas sur ce sujet. Moi je n'ai qu'une envie c'est de jouer, de montrer des choses. Et je n'ai pas pu le faire à part deux entrées en Top 14 qui se sont plutôt bien passées. Même si j'avais eu cinq ans de contrat derrière, ça serait pénible. J'ai envie de jouer, je n'ai que ça qui revient dans mon esprit. C'est ce qui me manque le plus. Après, je ne regrette pas d'être venu à Agen : On peut se frotter au plus haut niveau et sur cette saison, on peut faire quelque chose de beau. On sent qu'il y a un groupe pour se maintenir et vivre une belle histoire. Mais j'ai envie d'en faire partie vraiment et pas que par intermittence en disputant des bouts de matches ou en me blessant après deux apparitions.

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