Réussir dans la galère, la marque de fabrique du Stade français ?

Par Rugbyrama
  • Rabah Slimani (Stade français) - avril 2017
    Rabah Slimani (Stade français) - avril 2017
  • Djibril Camara (Stade français) face à Bath
    Djibril Camara (Stade français) face à Bath
  • Juluy Dupuy (Stade français) - 8 octobre 2016
    Juluy Dupuy (Stade français) - 8 octobre 2016
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CHALLENGE CUP - Le Stade français, qui tentera vendredi soir de décrocher son premier titre européen face à Gloucester, est un club qui se plaît à gagner lorsque tout est compliqué. Un constat partagé et déploré par ses joueurs.

Cardiff, le 2 avril. En quart de finale, on ne donne aucune chance au club parisien, opposé aux Ospreys, première équipe de l'histoire européenne à terminer la phase de poules avec le maximum de points possibles (30). Le Stade français l'emporte à la surprise générale (21-25) après une dernière demi-heure à 14 contre 15, deux semaines pile après l'abandon du projet de fusion avec le Racing 92 que ses joueurs ont grandement contribué à faire capoter en menant une grève inédite. En Top 14, le club parisien a échoué de peu à accomplir l'exploit de se qualifier pour les barrages, mais a tout de même opéré une belle remontée - de la 12e à la 7e place - depuis ce fameux épisode du mois de mars.

On a énormément de regrets vu le potentiel de l'équipe (Burban)

Une capacité à se surpasser dans les situations difficiles que même le capitaine Sergio Parisse a dit avoir du mal à expliquer. Depuis cette histoire de fusion, le gros danger était de voir des joueurs qui s'éparpillent. Il y avait tous les ingrédients pour que ça explose, expliquait le troisième ligne avant la demi-finale remportée contre Bath (28-25).

Djibril Camara (Stade français) face à Bath
Djibril Camara (Stade français) face à Bath

Et finalement, loin de ça. (...) Comme quoi, dans le sport, et notamment le nôtre, l'aspect mental est un aspect fondamental, retient l'Italien. Son camarade de ligne Antoine Burban, autre Stadiste historique, fait le même constat : Je ne peux pas l'expliquer. Et c'est malheureux. On est très heureux de cette fin de saison mais on a énormément de regrets sur le championnat, parce que vu le potentiel et l'équipe qu'on a, on aurait pu faire de plus belles choses.

Des précédents qui ont forgé la légende

Le parcours atypique du groupe parisien cette saison fait écho à de précédents tours de force qui ont forgé la légende du club. Cela commence par une renaissance expresse dans les années 1990, couronnée en 1998 par le premier titre de champion de France de la présidence Max Guazzini, décroché dès la saison du retour dans l'élite. Un promu champion, c'est rare, surtout quand sa première ligne est composée de "rapetous" en fin de carrière, Serge Simon, Vincent Moscato et Philippe Gimbert, champions sept ans plus tôt avec Bègles-Bordeaux, et du demi de mêlée Bernard Laporte, devenu leur entraîneur à Paris.

Deux ans plus tard, c'est l'histoire d'un putsch : celui des joueurs contre l'entraîneur, Georges Coste, qui part en mai. Ils arrivent en finale sans entraîneur officiel et battent Colomiers.

Juluy Dupuy (Stade français) - 8 octobre 2016
Juluy Dupuy (Stade français) - 8 octobre 2016

En 2015, le Stade français sort d'années de galères et n'a plus participé à une phase finale depuis 2009. À quelques journées de la fin, le derby chez le Racing commence très mal : Parisse est exclu après 20 minutes seulement. En infériorité numérique pendant une heure, le club parisien tient (19-28) et finit la saison en boulet de canon pour remporter son 14e titre.

Le demi de mêlée Julien Dupuy, Stadiste depuis 2009, partage l'impression d'un besoin d'adversité pour réussir et regrette aussi le manque de constance qui va avec : J'ai l'impression que peu importe les joueurs et les périodes du Stade français, il faut toujours avoir une petite piqûre de rappel pour donner le meilleur de nous-mêmes, c'est un peu dommage. Cette fois, il s'agira d'inscrire enfin son nom sur un trophée européen, après deux échecs en finale de Coupe d'Europe (2001 et 2005) et autant en Challenge européen (2011 et 2013). Mais pour ce club-là, aucun scénario n'est à exclure...

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